En nous ouvrant à outrance aux valeurs culturelles étrangères, prétendument pour améliorer notre niveau de vie économique et social, le revers a souvent été, hélas, que nos sociétés n’en sont devenus que plus vulnérables. Notre pays, le Sénégal, à la «Téranga» légendaire, en «digérant», sans discernement, n’importe quel apport culturel extérieur, a laissé insidieusement s’infiltrer des sous-cultures, totalement en déphasage avec ses traditions. Qui plus est, telles des virus, auront, en peu d’années, corrompu nombre de segments sociaux, particulièrement juvéniles.
Rétrospectivement, l’histoire donne-t-elle ainsi raison au premier chef de l’Etat du Sénégal, l’Académicien Léopold Sedar Senghor, qui n’avait de cesse d’exhorter ses compatriotes sur les vertus de l’intégrité culturelle : «Nous devons, certes, nous ouvrir aux apports fécondants du monde extérieur, mais veillons d’abord à nous enraciner dans nos propres valeurs de civilisation». ENRACINEMENT, d’abord, OUVERTURE, ensuite. Pour avoir inversé ce principe, nos sociétés continuent de payer le lourd tribut de l’aliénation culturelle.
Comme de coutume, depuis que le défunt président-fondateur de JAMRA, le regretté député Adbou Latif Guèye avait, pour la première fois en ce mois de décembre 1983, rendu publique la première «Lettre ouverte de Jamra à la Jeunesse sénégalaise», à l’occasion des fêtes de fin d’année, notre organisation, qui se veut proche des populations, n’a jamais dérogé à la règle, et se fait à nouveau le devoir de sacrifier à la tradition.
L’année qui s’achève a été particulièrement marquée par divers scandales, qui se seront avérés d’incontestables contre-exemples pour notre jeunesse. Véritable poison social, le trafic de drogue est venue tristement se tailler une place de choix dans l’actualité médiatico-judiciaire, mettant en vedette des personnages notoirement connus, et dont le déploiement dans le champ public était sensé constituer une source de saine émulation, voire un motif de fierté et même d’encouragement à la réussite sociale pour notre jeunesse. Mais, malheureusement, cette jeunesse aura été tristement traumatisée par ces «performances» d’adultes-affairistes, davantage préoccupés par des considérations bassement mercantiles, que de préservation de la Santé mentale des jeunes et de Sécurité de nos populations.
L’année 2012 aura aussi été tristement marquée par la sombre affaire des jeunes filles mineures de Grand-Yoff, confondues d’actes de lesbianisme par la Brigade des Mœurs, et qui aura longtemps défrayé la chronique. Les frasques libertines de ces fillettes, gravées sur des Cd, se vendaient même comme des petits pains dans la rue. Les enfants mineurs se les appropriaient librement, ou les téléchargeaient allégrement sur leurs téléphones portables. Ce scandale atteste, s’il en était besoin, qu’il est plus que périlleux de laisser la pleine latitude aux seuls adolescents de se choisir eux-mêmes leur «éducateur». Face à la démission de l’autorité parentale, dans une société de plus en plus marquée par une profonde crise des valeurs, de telles progénitures n’auront alors d’autres issues que de se laisser éduquer par la rue ! Or, ne perdons pas de vue que «Chacun d’entre (nous) est un berger, et un jour viendra où l’on (nous) demandera comment (nous) avons guidé ceux dont la garde (nous) a été confiée» (Haddith du Prophète, psl).
De scandaleuses frasques d’unions contre-nature se seront aussi invitées en cette année 2012, avec comme point d’orgue «un cas d’école», brutalement servi à notre société, imbue d’un puritanisme et d’une religiosité séculaires, et dont l’ahurissement n’aura eu d’égale que la profonde déception sociale qu’il a suscitée, lorsqu’il s’est avérée qu’un des mis en cause était une célébrité médiatique ! Mais le comble aura été atteint avec la découverte de ces inquiétants «réseaux de jeunes homosexuels», regroupant des élèves, dont la tranche d’âge varie entre 15 et 20 ans, dans des écoles de la capitale, et révélée cette semaine par la Presse (cf. Le Quotidien n°2974 du 20/12/2012). Au-delà du fait que ces nouveaux réseaux constituent des voies sournoises de banalisation des unions contre-nature, dès le bas-âge, mais ils balisent surtout le chemin aux prédateurs homosexuels. Ces adultes pervers trouveront-là un raccourci inespéré pour se livrer, quasi-impunément, à leur sport favori : la pédophilie. Ces obscures réseaux – que certains «acteurs de la lutte contre le Sida» rechignent toujours à dénoncer – sont incontestablement en passe de susciter l’appétit malsain des proxénètes professionnels, qui commencent déjà à orienter les «Mbéré-mbéssé» (nom de code désignant les nouvelles recrues du réseau) vers des consommateurs financièrement nantis, pour ensuite pouvoir tirer (pécuniairement) leurs marrons du feu !
Les petites dosettes de soda, à forte dose d’alcool, et très bon marchée, ont aussi été sur la sellette. L’Organisation Islamique Jamra avait, depuis deux ans déjà, dénoncé leur vente libre aux abords de certaines écoles, au prix modique de 100 frs. Mais il s’avère qu’elles restent toujours en vente libre dans certaines superettes des stations d’essence. En «gadgétisant» les emballages de ces breuvages enivrants, on exploite sans scrupule la naïveté des enfants, contournant aisément ainsi les alertes préventives que les éducateurs n’ont de cesse de prodiguer généreusement à ces frêles esprits, pour leur fortification morale. De nouveaux labels de cette boisson, au contenu douteux, mais dont le trait commun est d’empester l’alcool - à l’instar de leurs fameux prédécesseurs (le «Salañ-Salañ» ou le non moins célèbre «Namp-bi»), ont déjà acquis leurs lettres de noblesse, auprès d’une jeunesse dont ces marchands de mirages semblent avoir pris le parti de détruire systématiquement les repères. En ciblant une tranche d’âge précise pour leur marketing, les promoteurs véreux de ce maudit breuvage affichent un objectif sans équivoque : conditionner dés le bas âge de futurs ivrognes, et fidéliser par anticipation une clientèle, qui viendra peupler les débits infectes de boisson à "l’eau de feu".
Les fêtes des 24 et 31 décembre de chaque année sont devenus des moments où sont plus visibles les tares attristantes de notre société. Jamra n’a de cesse de les dénoncer, depuis des décennies. En effet, de nombreux jeunes fument leur première cigarette, boivent leur premier verre d’alcool, fument leur premier joint de lopito à l’occasion de ces fêtes. Les éducateurs sociaux ont une grande responsabilité face à ce mimétisme aveugle qui menace de mort notre identité culturelle. Si notre jeunesse veut relever les défis, il faut absolument qu’elle accepte d’abord d’assumer son identité culturelle véritable ; qu’elle daigne se débarrasser courageusement de ses complexes d’infériorité, qui la rendent étrangère à elle-même. Totalement étrangère.
Le défunt président exécutif de JAMRA n’avait de cesse de le rabâcher, lors de ses nombreuses « jakarlo » avec cette frange la plus fragile de notre société que sont les jeunes, en leur disant que : « Des loisirs sains divertissent l’individu au lieu de le pervertir, pendant que des loisirs malsains pervertissent l’individu au lieu de le divertir » !
Rappeler ces vérités aux jeunes est pour nous tous, pères et mères de famille, éducateurs, une obligation religieuse et morale, si nous ne voulons pas faire partie de ceux dont parle le Très-Haut dans le Saint-Coran, avertissant que : «Ceux qui cachent ce que Dieu a révélé du Livre, et qui le troquent à vil prix, voila ceux qui n’avaleront dans leurs entrailles que le feu. Dieu ne leur pardonnera pas le Jour du Jugement. Il ne les purifiera pas. Un châtiment douloureux leur est réservé» (Sourate La Vache, verset 175).
La Lutte pour l’assainissement moral est un immense chantier, une éloquente contribution au développement, car on ne peut construire un pays avec d’handicapantes tares sociales. Jeunes de notre pays, il vous a fallu naguère beaucoup de courage pour réussir, les «SET-SETAL», ces fameux investissements humains, qui avaient su insuffler une dynamique volontariste dans de nombreux quartiers populaires, et qui sont, depuis, devenus un effet de mode. JAMRA invite la jeunesse sénégalaise à saisir l’opportunité de la nouvelle année - qui s’annonce potentiellement porteuse de progrès spirituels, selon nombre d’exégètes -, pour initier une autre œuvre de salubrité publique, non moins patriotique celle-là, à savoir : LE SET-SETAL MORAL ! En rejetant simplement tout ce qui nous rend étrangers à ce que nos vaillants ancêtres ont toujours voulu que nous fussions ! C’est-à-dire des Sénégalais fiers de notre identité culturelle, et de l’héritage spirituel incommensurable que nous ont généreusement légué les grandes figures religieuses qui reposent sur notre sol !
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12 Commentaires
Al Karim
En Décembre, 2012 (12:05 PM)Baye Gor
En Décembre, 2012 (12:12 PM)Chouhaïbou
En Décembre, 2012 (12:20 PM)True
En Décembre, 2012 (12:20 PM)à Jamra
En Décembre, 2012 (12:24 PM)Joyeux Noééél
En Décembre, 2012 (12:31 PM)Cheikhibradem
En Décembre, 2012 (12:38 PM)La Morale,la Morale
En Décembre, 2012 (12:39 PM)@incarnée
En Décembre, 2012 (14:39 PM)Loi
En Décembre, 2012 (16:54 PM)Packou
En Décembre, 2012 (18:46 PM)Titen
En Décembre, 2012 (22:25 PM)tant que vous aurez ses idées stupides nous resterons toujour en arriere ....
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