FICHIER DU PERSONNEL ENSEIGNANT : 5.000 agents non encore identifiés

Les résultats provisoires de l’audit du fichier du personnel enseignant sont désormais connus. 5.000 agents restent à être identifiés et plusieurs irrégularités ont été décelées.

Cinq mille (5.000) agents à identifier. C’est ce qui ressort de la situation provisoire de l’audit du fichier du personnel enseignant, sur la base de la présence physique et du pointage sur les états de paiement. Ces statistiques ont été livrées hier par le ministre de l’Education chargé du Préscolaire, de l’Elémentaire et du Moyen secondaire, Kalidou Diallo, au cours d’un point de presse.

D’emblée, M. Diallo a tenu à préciser que l’audit n’avait pas pour objectif de mener une chasse aux sorcières mais plutôt d’assainir afin de permettre une gestion rationnelle des ressources allouées au secteur.

« Les objectifs sont de maîtriser les effectifs, de les localiser et de les identifier, sécuriser l’emploi des nouveaux corps (Volontaires (Ve), Maîtres contractuels (Mc), vacataires, Professeurs contractuels (Pc), utiliser les ressources financières de façon rationnelle, identifier les doubles salaires, mettre à jour le fichier, réactualiser les états des enseignants en détachement ou en disponibilité et faire la situation exacte à travers une confrontation avec le fichier des ministères des Finances et de la Fonction publique », a expliqué le ministre, non sans préciser que l’audit, qui a démarré en mars (10 et 13 juin pour Dakar), a été mené avec les ministères de l’Intérieur (Préfets et sous-Préfets), des Finances et de la Fonction publique, les syndicats.

Résultats effarants

Se félicitant de « l’engagement citoyen » des agents, Kalidou Diallo a noté que l’audit qui n’a coûté à l’Etat que « 6 millions de francs Cfa (carburant et frais de déplacement) » a révélé que 65.000 enseignants (plus exactement 64.958) ont été contrôlés sur les 70.000 payés par l’Etat. « Il reste donc 5 .000 à identifier », a-t-il indiqué. Par ailleurs, 47.963 instituteurs sont effectivement dans les classes, alors que l’Indemnité de recherche documentaire (Ird) a été calculée sur la base de 52.000 instituteurs.

Trois Inspections départementales (Ide) ont fait l’objet de rapport spécial, eu égard aux nombreux cas d’irrégularités qui y ont été notés. Il s’agit de Matam, Diourbel et Bignona. A Matam, a dit le ministre, cette année, les salaires de 17 vacataires et de six Pc non-identifiés ont été engagés et payés. Un Inspecteur vie scolaire (Ivs) s’est fait recruter vacataire et perçoit deux salaires, des agents remplacés figurent toujours sur les listes.

A Diourbel, les salaires de cinq personnes affectées et quatre autres qui ont émigré et de deux déficients mentaux sont perçus. Pis, un tailleur perçoit sur la liste des volontaires et une élève en classe de 1ère dont le père est le gestionnaire de l’Ide, figure sur la même liste. Son salaire est perçu par son père. Enfin à Bignona, l’Ide paie le salaire de 34 Mc déjà intégrés dans la Fonction publique et donc payés comme fonctionnaires.

Le ministère n’entend pas se laisser faire. Aussi, le ministre a annoncé des mesures administratives immédiates. Ainsi, les salaires doublement perçus seront restitués, des reversements au Trésor seront faits immédiatement pour les salaires qui étaient engagés pour les absents non encore identifiés. Les salaires des bénéficiaires non-identifiés dans les établissements et figurant sur les états de paiement sont rayés immédiatement des listes s’ils sont Mc, Pc, Ve ou Vacataires, ceux qui sont absents durant l’audit doivent justifier leur absence (demande d’explication).

Kalidou Diallo a, en outre, souligné que le ministère de l’Education travaillera à mettre en place un outil de communication avec les ministères des Finances et de la Fonction publique à identifier les éventuels surnombres, opérer un redressement pour améliorer le paiement et aller vers la bancarisation, identifier toutes les situations à régulariser et préparer un atelier de partage des résultats définitifs.