La Planification familiale ne fait plus courir plus les bailleurs de fonds. En effet, l’assistance financière en matière de planification familiale a beaucoup diminué au profit du financement de la lutte contre le Vih/Sida, la tuberculose et le paludisme. Ainsi, de 1,2 milliard Us par an, l’assistance pour la planification familiale a été ramenée à 550 millions, selon le document cadre d’orientation de l’Unfpa.
Au Sénégal, les besoins en produits contraceptifs, estimés approximativement à 1 008 024 dollars Us, sont totalement financés par l’Usaid et l’Unfpa et, à un degré moindre, par la Jica. A cela s’ajoute une ligne budgétaire d’un montant de 45 millions de francs Cfa pour l’achat de produits contraceptifs. Cette ligne pourrait connaître une hausse dans les années à venir, assure Bamba Diop de la Division de la santé de la reproduction qui présentait, devant la presse, le Document cadre en prélude à la Journée mondiale de la population qui sera célébrée le 11 juillet à Matam. C’était hier au siège de l’Association sénégalaise pour le bien-être familial (Asbef).
Selon les spécialistes en santé de la reproduction, ce manque d’intérêt des bailleurs de fonds pour la planification familiale s’explique par le fait que ‘les programmes déroulés depuis le début, dans le cadre de la planification familiale, n’ont pas répondu à leurs attentes’, souligne le docteur Fatoumata Diawara, Directrice exécutive de l’Association sénégalaise pour le bien-être familiale (Asbef). ‘L’attente sur la réduction du nombre de femmes en âge de procréation n’a pas été réalisée. En plus, sur 10 ans, la planification familiale n’a fait qu’un petit bond de quatre points’, souligne la directrice exécutive de l’Asbef qui prenait également part au point de presse.
A travers la Journée mondiale de la population, les différents acteurs de la lutte contre la mortalité maternelle et néonatale ambitionnent de ‘repositionner la planification familiale’. D’où la pertinence du thème choisi cette année : ‘La planification familiale, c’est un droit : faisons-en une réalité’. Le slogan, c’est de ‘planifier pour vaincre la mortalité maternelle’. Les spécialistes de la santé de la reproduction estiment que ‘la planification familiale rend les grossesses moins dangereuses et plus prévisibles’. Aussi, les parties prenantes s’inscrivent-elles dans l’option ‘qu’investir dans les programmes de planification familiale constitue le meilleur moyen de ralentir la croissance démographique’, dont la pression négative sur les budgets des services sociaux et des ménages n’est plus à démontrer.
Le choix de Matam s’est fait sur la base de critères objectifs relatifs au sujet. ‘Le manque d’information sur la santé de la reproduction et les problèmes liés à la mortalité maternelle et néonatale inquiètent plus d’un’, souligne Maguette Diop, conseiller à Direction de la planification des ressources humaines du ministère de l’Economie et des Finances. L’enquête Eds VI a montré que le taux de prévalence contraceptive dans cette localité est de 1.2 %, alors que la demande non satisfaite s’élève à 29 %. Aujourd’hui, le niveau national se situe à 11,8 %. Ainsi, à Matam, le pourcentage de femmes ayant des besoins non satisfaits en matière de planification reste encore préoccupant.
A côté du thème principal, d’autres sous-thèmes seront débattus à l’occasion de cette Journée mondiale de la population. Il s’agit de l’amélioration de l’accès à la planification familiale, de l’accès à l’information et aux services de santé reproductive, de la protection des jeunes. D’autres thèmes comme ’la planification familiale sauve des vies’, ‘les services de la planification familiale renforcent la planification du Vih’ et le financement de la planification familiale seront également abordés lors de cette Journée de Matam.
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