Le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, va opérer ce jeudi 19 juin 2025 l’inauguration officielle du nouveau Contrôle Régional des Finances (CRF) de Ziguinchor. Ce dispositif, implanté au cœur de la Casamance, s’inscrit dans une volonté affirmée de l’État de renforcer sa présence institutionnelle dans les territoires, tout en consolidant la transparence, la rigueur budgétaire et la proximité administrative. Explications.
Érigé dans le cadre de la stratégie nationale de modernisation des services déconcentrés, ce CRF offre un levier essentiel pour un suivi financier de proximité, adapté aux réalités socio-économiques locales. Il permettra une supervision plus fine de l’exécution budgétaire, un accompagnement renforcé des ordonnateurs régionaux et une meilleure traçabilité des dépenses publiques dans la zone Sud du pays. De plus, cette ouverture s’inscrit dans une dynamique nationale de déploiement progressif des infrastructures financières déconcentrées, amorcée dans des villes comme Fatick, Sédhiou ou Kaolack, et qui s’étend désormais à la Casamance. Par cette démarche, le ministère entend donner aux collectivités territoriales les moyens d’une gestion plus autonome, mais aussi plus conforme aux exigences de bonne gouvernance.
Au-delà de sa fonction technique, l’installation de cette structure revêt une portée institutionnelle : elle symbolise le renforcement de l’ancrage de l’État dans une région marquée par une histoire de marginalisation relative, doublée d’un besoin accru de services publics structurants. Le CRF de Ziguinchor, à ce titre, vient s’ajouter à une série d’initiatives visant à rehausser la densité administrative de la Casamance et à y consolider les mécanismes de gestion budgétaire de l’État.
Cependant, la portée réelle d’un tel dispositif dépendra de sa capacité opérationnelle, de l’effectivité des ressources humaines mobilisées sur le terrain, et de son intégration dans l’écosystème local. Le défi consiste à éviter une simple transposition verticale de procédures standardisées, au profit d’une adaptation aux logiques budgétaires, sociales et politiques spécifiques à la région.
L’inauguration du CRF de Ziguinchor s’inscrit ainsi dans un mouvement plus large de recalibrage de la gouvernance financière territoriale, dans un contexte où les attentes en matière de redevabilité, d’équité interrégionale et d’efficacité de la dépense publique sont de plus en plus pressantes. Elle traduit un effort de reconfiguration du rôle de l’État dans les territoires, à la croisée d’impératifs administratifs, budgétaires et symboliques.
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