Ça risque de chauffer encore entre le gouvernement et les boulangers de Dakar. Ce s derniers refusent que leur soit appliqué l’arrêté actuel portant fixation des prix plafond du pain entre 100 et 150 FCfa à Dakar. Ils considèrent que cette décision étatique va «léser le consommateur qui n’aura plus un pain de qualité».L’on s’achemine vers une résistance des boulangers opposés à l’arrêté ministériel, en date du 28 septembre, fixant les prix plafond du pain dans la région de Dakar. Selon le texte règlementaire dont L’Observateur détient copie, ces prix varient entre 100 Fcfa pour la baguette de 120 grammes et 150 Fcfa pour celle de 180 grammes.
«Nous n’allons pas accepter ces prix. Non seulement, depuis le 12 septembre dernier le prix de la farine a augmenté de 6000 Fcfa le sac (soit 120.000 Fcfa la tonne), mais l’Etat est en train de léser les consommateurs en maintenant les prix actuels. Cela ne manquera pas d’avoir des conséquences sur la qualité du pain puisque le boulanger n’aura plus de possibilité de fabriquer les autres formats de pain», prévient Amadou Gaye, président de la Fédération nationale des boulangers du Sénégal (Fnbs). Les boulangers ne comprennent pas que l’on augmente le coût de la farine tout en leur interdisant de faire de même pour le prix du pain. «On doit créer un coefficient industriel de sorte que, lorsque le prix de la farine augmente, celui du pain suive», exige M. Gaye.
La Fnbs compte ainsi organiser, le 2 octobre prochain, une assemblée générale pour apprécier l’arrêté du ministre du Commerce. Les positions qui seront prises à l’issue de cette rencontre risquent de bloquer l’approvisionnement en pain dans l’ensemble du pays. «Si la situation que nous vivons actuellement continue, je vous assure que les boulangeries vont fermer jusqu’à ce qu’ils soient rétablis dans leurs droits», menace Amadou Gaye. Non sans faire savoir : « Il faut que l’Etat sache que le secteur de la boulangerie, aujourd’hui, est le seul secteur pourvoyeur d’emplois corrects dans la banlieue».
Les boulangers qui se disent ouverts au dialogue disent qu’il appartient à l’autorité de faire en sorte que le consommateur puisse faire un choix sur divers formats du pain, vendu à 50, 100, 150 et 200 Fcfa. «Ces prix devront être uniformes dans tout le pays», précise M. Gaye. Ses collègues et lui exigent en outre le retour de l’ancienne formule sur la fixation des prix du pain. «Nous voulons que la baguette de référence de 210 grammes qui était éliminée soit maintenue, mais que l’on répercute aussi l’impact sur le prix de la farine pour ainsi fixer la baguette à 175 francs», a fait savoir M. Gaye.
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