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France-Uemoa - CFA/ECO : Souleymane Ndiaye évoque les limites de l'accord monétaire du 21 décembre 2019

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France-Uemoa - CFA/ECO : Souleymane Ndiaye évoque les limites de l'accord monétaire du 21 décembre 2019
Le débat sur le remplacement du franc Cfa par l'Éco prévu au courant de cette année 2020 ne laisse pas indifférent le secrétaire général du parti politique S2D/Yonou Naatangué, Souleymane Ndiaye, qui s’est exprimé sur l'accord de coopération monétaire en date du 21 décembre 2019, entre la France et les pays l’Uemoa.

Dans un diagnostic fait avec l'appui des Cadres de la S2D, Ndiaye et les siens ont procédé à l'examen de l'accord de coopération monétaire en date du 21 décembre 2019 entre la France et les pays de l'Uemoa. Ils ont ébauché des propositions de solutions consignées dans un document dont copie est parvenue à Seneweb.

Le retrait de la France…, un non évènement

Souleymane Ndiaye estime d’emblée que le Passage du FCFA à l’Eco est juste symbolique. Pour ce qui est de la suppression du dépôt de 50% de nos réserves au trésor français, disposer de 100% de nos réserves de changes pourrait être bénéfique pour notre Union, indique-t-il. Et le retrait de la France des instances de gouvernance dans lesquelles elle est présente est un non évènement. Car, la France peut agir sans être présente dans ces instances.

Mais il y a des choses qui n’ont pas changé et constituent selon lui une limite. « La France continue de produire sur son sol le Franc CFA qui circule dans les pays de l'Uemoa. Pour rappel, le franc CFA est produit sur le sol français à Clermont-Ferrand, dans la région auvergne. Certaines questions autour de la fabrication de cette monnaie appellent des réponses », dit-il.

Quid du coût de la fabrication du CFA en France ? Combien d'emplois cela crée dans les usines de fabrication en France ? Quels sont les risques liés à cette situation ?, s’interroge-t-il, soulignant toutefois que « Rien ne change dans la politique monétaire: c’est toujours la parité fixe avec un euro fort qui plombe nos exportations ».

Alors qu’ « en réalité la France n’a jamais réellement garanti la convertibilité du CFA. En effet, au point 6 de l'annexe de la réforme sur le FCFA, il est bien écrit : « si la Bceao fait face à un manque de disponibilités pour couvrir ses engagements en devises, elle pourra se procurer les euros nécessaires auprès de la France. En plus de 60 années d'existence, cette situation ne s’est présentée qu'une seule fois. Depuis les 25 dernières années, cela ne s’est jamais produit.

C'est le lieu de faire remarquer que la seule fois où nous avons été confrontés à un manque de disponibilités pour couvrir nos engagements en devises, la France nous a imposé la dévaluation en 1994. C’est la seule fois où notre compte d’opération au trésor français a été en déficit. Par où est passée la garantie la seule fois où nous avions manqué de disponibilités pour couvrir nos engagements en devises ? ».

En somme, « l'accord de sortie du FCfa vers l'Eco ne signifie pas que toutes les questions liées à la souveraineté monétaire soient vidées. Cette réforme constitue certes une avancée, mais il faut poursuivre les efforts pour arriver à faire de notre monnaie un véritable levier de croissance, adaptée aux défis et aux enjeux économiques du moment ».

Ces défis auxquels nos Etats doivent faire face

Souleymane Ndiaye de formuler une série de propositions à l'endroit des gouvernants: « Tant que certains défis qui se présentent à nos Etats ne sont pas traités, l'émergence de nos Etats ne sera qu'un vœu pieu, dit-il. Ces défis concernent notamment : l'industrialisation des activités économiques pour arriver à transformer nos matières premières sur place et la modernisation de nos infrastructures : grâce à des accords coopération avec les pays développés, accompagnés d'un transfert de technologie et de compétences pour réduire la dépendance vis-à-vis de l'extérieur et dépasser le statut de fournisseur de matière première. Jusque-là l'Afrique ne contribue au commerce international que pour près de 3 à 5%. En outre, les exportations africaines sont primaires à près de 80 % (agriculture, forêt, mines, pétrole). L'industrialisation et la modernisation de nos infrastructures devraient nous permettre d'y remédier ».

Il y a aussi, ajoute-t-il, le renforcement des échanges intracommunautaires (au sein des États membres des marchés communs UEMOA/CEDEAO/ZLEC) : qui peut passer par des politiques agricoles communes avec des accords de spécialisation selon les potentialités de chaque Etat (ce qui nous permettrait de produire plus, mieux et d'avoir la certitude de vendre sur un marché plus vaste) ; des politiques énergétiques communes (investissements et exploitations communes des énergies renouvelables : solaire, éolienne, maritime, etc.) ; des politiques communes de préservation des ressources notamment maritimes ; des centres de formation et de recherche régionaux; la mise en place de technologies et de projets communs (satellites, d'exploration de l'espace, etc.). A ce jour, les échanges intracommunautaires restent très faibles malgré l'existence de marchés communs datant de plusieurs décennies (entre 12 et 14% pour l'Uemoa ; le commerce intra-Cedeao est également bas avec 15% des exportations vers les pays membres et 5% à l’importation depuis les pays membres) avec des économies extraverties, et nos potentialités en termes de ressources naturelles risquent de baisser d'ici les années à venir en raison des problèmes écologiques, de déforestation et d'exploitation abusive de nos ressources. Les politiques communes, dont la liste non exhaustive est précitée, pourraient constituer une très bonne solution selon toujours les cadres de la S2D.

Enfin, la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption constituent pour eux des défis non moins importants : une mal gouvernance et le fléau que constitue la corruption sont des obstacles au développement et risquent d'anéantir tous les efforts de progrès et de développement. C'est pourquoi ces questions doivent être prises au sérieux et traitées avec pleine mesure, soulignent Ndiaye et Cie.


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