Gamou 2010 : La grippe A H1N1 préoccupe les autorités

Parce qu’elles sont des lieux de convergence de milliers de pèlerins durant le Gamou, les cités religieuses de Tivaouane, Ndiassane et Thiénéba feront l’objet d’une attention particulière de la part des autorités sanitaires préoccupées par l’apparition de la grippe A H1N1. C’est ainsi que le ministre de la Santé a annoncé hier que des dispositions particulières ont été prises.

(Correspondance) - La grippe A H1N1 qui vient de faire son apparition sur le territoire national avec des cas signalés dans la région de Dakar et à Touba est au centre des préoccupations des organisateurs de l’édition 2010 du Gamou de Tivaouane en général et du ministre de la Santé en particulier. Ce dernier qui était hier en tournée de travail dans les cités religieuses de Tivaouane, Ndiassane et Thiènéba, s’est d’ailleurs appesanti sur la question, en s’intéressant notamment aux dispositions particulières devant être de mises au niveau de ces différentes cités religieuses afin d’éviter une propagation de la maladie. Lesquelles cités religieuses sont des lieux de convergence de milliers de pèlerins durant le Gamou commémorant la naissance du prophète Mouhamed (Psl). ‘C’est parce que nous savons qu’ils viendront de partout, que nous allons prendre des dispositions particulières, en mettant sur place des kits de prélèvement pour un diagnostic à temps réel de la maladie et suffisamment de médicaments ainsi qu’une importante quantité de masques pour faire de sorte que cette maladie qu’est la grippe A H1N1 mais aussi toutes les maladies transmissibles puissent être gérées de façon efficiente’. Aussi fera-t-il savoir que les quatorze cas identifiés jusqu’ici ont été pris en charge et que ceux qui avaient été atteints, ont été soignés.

S’agissant de la couverture médicale de l’édition 2010 du Gamou dans son cadre général, le ministre de la Santé Modou Diagne Fada fera savoir que les cinq structures de santé de la ville de Tivaouane seront renforcées en équipement et en médicaments, mais aussi que trente postes de santé avancés devront être installés pour venir en appoint aux structures existantes. En plus de ce dispositif, le ministère entend déployer dans la commune une unité mobile de consultation de même qu’un camion hôpital sera positionné au niveau de la ville de Pout, sans compter les ambulances qui seront positionnées sur tous les axes routiers menant à la cité religieuse.

La visite que le ministre de la Santé a effectuée au centre de santé en construction sera aussi l’occasion pour ce dernier de promettre la fin des travaux de la seconde phase de cette infrastructure avant le 25 février. Ainsi la structure sanitaire qui devrait, selon Modou Diagne Fada, se muer en hôpital, permettra la mise à disposition d’une capacité d’hospitalisation de deux cents lits, sans compter les cabines, mais aussi l’arrivée de spécialistes pour une meilleure prise en charge des malades. Cette structure sanitaire devrait, dès la fin des travaux de la seconde phase, bénéficier d’une dotation en matériel et en équipement pour une valeur de 45 millions de francs Cfa. Quant à la troisième phase, elle va nécessiter une enveloppe financière estimée à 300 millions de francs.

Pour boucler la boucle, le ministre de la Santé et de la Prévention a annoncé que, contrairement aux années précédentes, la caisse d’avance qui n’était d’habitude disponible que deux jours avant le Gamou, a déjà été mise en place au niveau de la région médicale de Thiès. C’est pour permettre aux autorités sanitaires de la région de disposer d’assez de temps pour prendre toutes les mesures qui s’imposent. En somme, selon Modou Diagne Fada, toutes les dispositions seront prises pour que tous les malades soient pris en charge deux jours avant et autant de jours après le Gamou. Aussi s’est-il réjoui de constater que le dialogue et la concertation qui ont, de tout temps, fondé les relations entre le spirituel et le temporel, ne souffrent d’aucune ambiguïté.

Le porte-parole du khalife général des tidianes, Serigne Abdou Aziz Sy Al Amine, s’est réjoui de toutes les dispositions ainsi prises. Ce qui ne l’empêchera pas d’exprimer le souhait des autorités de la cité religieuse de voir Tivaouane doté d’un hôpital. Occasion pour lui de demander au ministre de transmettre au président de la république leur vœu de voir ce centre être transformé en hôpital, dès l’achèvement des travaux. ‘C’est pour nous une priorité’, dira-t-il.