GESTION DES ORDURES MENAGERES : Joal lance le projet des quartiers pilotes

La commune de Joal-Fadiouth a lancé au cours du week-end, le projet intégré de gestion et de traitement des ordures. Il vise la collecte, le ramassage et le traitement des ordures. Les quartiers de Ndiongue et Mbélénième sont ciblés pour la phase pilote. 

La finalité de cette démarche consiste à rendre la ville propre d’une part et d’autre part à fabriquer du compost à partir de la sélection et de la transformation d’ordures biodégradables. Des partenaires au développement comme l’association Tostan basée à Thiès, le corps de la Paix américain s’est investi dans la démarche. Il est aussi envisagé de l’intégrer dans l’ensemble des écoles élémentaires de la commune de Joal-Fadiouth.

Un programme est élaboré pour la formation des maîtres qui vont enseigner les éléments essentiels pour la sensibilisation de leur environnement sur la nécessité de lutter contre l’insalubrité et la saleté. Mamadou Sarr, chargé de suivi du projet intégré de gestion et de traitement des ordures de Joal-Fadiouth a fait la genèse de la démarche. Selon ses propos, l’initiative se résume à faire de la commune une ville propre où il fait bon de vivre.

Ainsi à l’en croire, tout est parti d’une étude basée sur des comités de salubrité au niveau de chaque quartier. Utilisant comme support des attelages équins. Des volontaires du Corps de la Paix ont partagé l’expérience des éboueurs de la commune. Après le tri et la sélection, il est fait constat que les ordures sont à 80 % biodégradables, donc des ordures organiques. Il soutient que de là est parti l’idée de la fabrication du compost. Le coût global du projet se chiffre à 300 millions francs. Mais, dans sa dimension actuelle, il s’agit de faire des avancées au niveau des quartiers pilotes avant de répercuter le projet au niveau des 14 autres quartiers de Joal et dans huit autres quartiers de Fadiouth.

Les quartiers qui testent le projet ont reçu des poubelles conçues avec la collaboration de l’Aprosen, Tostan et Vvvf en plus de Biogènes de Diamniadio. Les 300 poubelles sont installées à raison de deux par ménage pour les ordures bios et une autre pour celles non bio. En dehors des 124 ménages ciblés, 80 personnes travaillent dans le projet et en majorité des femmes. Il a expliqué les piles et batteries commercialisées au niveau de ces quartiers sont récupérées après usage. Une fois collectées, elles sont expédiées au niveau de la fabrique de piles et de batteries de Pout.

Une initiative originale

Paul Ndong maire de Joal-Fadiouth qui a loué la conception du projet par sa nature participative est revenu sur la portée d’un pareil engagement des gens à œuvrer pour leur bien-être. Il se réjouit que c’est au niveau des ménages que la prise individuelle démarre. Il s’est résolu à dire que la propreté est un vecteur essentiel de la santé. Il a encouragé ses partenaires et les a invités à le soutenir dans leur tâche de rendre propre et assainie la commune de Joal-Fadiouth.

Il a fait part de la hantise des populations de Joal et de Fadiouth qui craignent les inondations récurrentes en période hivernale. Des promesses fermes du président de la république restent le pour le maire l’espoir de la réalisation d’une canalisation ceinturant la commune pour déverser les eaux de pluie et de ruissellement en mer. Il faut signaler que la ville du président poète est en grande partie marécageuse.

Madame Yacine Diop, représentant la division régionale de l’environnement de Thiès, a apprécié la démarche qui mérite une intégration et une vulgarisation dans d’autres localités. Elle a mis en garde contre un mauvais suivi. Son rappel sur une expérience de collecte d’ordures suivie de transformation en compost, il y a quelques années à Kayar n’a pas fait long feu. Elle a fait part de ses regrets. La division régionale de l’environnement de Thiès n’a pas été impliquée dans la conception et la réalisation du projet et qui n’est associée qu’au lancement de sa phase pilote.

Elle a recommandé que la fabrication du compost puisse s’associer à la transformation du papier et au recyclage du plastique. Elle a aussi révélé qu’un projet régional de gestion des déchets envisage un plan d’actions pour les diverses localités de la zone du territoire.