Hier, la circulation a été bloquée sur la route des Niayes, menant de Grand Yoff aux Parcelles Assainies et passant sur le pont de la Patte d’Oie. Cette situation découle d’une colère des charretiers suscitée par les immobilisations récurrentes de leurs outils de travail ainsi que par les tracasseries municipales.
Hier, la grande route des Niayes qui descend du pont qui sépare les Parcelles Assainies de Grand-Yoff, à la hauteur de la station Shell, a été, pour quelques heures, prise en otage, non par des voitures, mais par une fumée d’une épaisseur d’encre. Des charretiers, révulsés par les immobilisations récurrentes de leurs outils de travail par la Police et autres tracasseries municipales, ont manifesté leur colère en entassant des vieux pneus sur des tas de crottes de chevaux avant d’y mettre le feu. L’un d’eux, trouvé dans une ruelle étroite explique : «Nous sommes fatigués. On saisit toujours nos charrettes alors que nous payons les taxes. On ne veut qu’une chose : qu’on nous laisse travailler.» Un panorama apocalyptique se dessine sous les yeux des passants et des populations riveraines de cette route très fréquentée à cette heure, aux environs de midi et quelques. Une odeur âcre flotte dans l’air et les flammes qui se dégagent des pneus et crottes brûlés rendent encore plus torride la chaleur. Des gens dévalent des ruelles étroites du populeux quartier de Grand-Yoff.
Manifestement, la Police a été prise de court par cette révolte des charretiers qui ont eu le temps de commettre leur forfait avant de se tailler ou se perdre dans la foule. Les sirènes des cars de Police déchirent le ciel et se mêlent au concert des spectateurs qui y vont de leurs commentaires. D’ailleurs, dès qu’ils sont sur place, les forces de sécurité, une vingtaine environ, cherchent à déloger certains présumés charretiers. Ils en conduiront huit personnes interpellées sur les lieux qui s’emploient à leur expliquer qu’ils ne sont point des conducteurs de charrettes. Ils en lâcheront certains sans doute, parce qu’ils ont été convaincus qu’ils n’ont rien à voir avec la révolte.
Quelques minutes plus tard, un véhicule des sapeurs-pompiers arrive sur les lieux pour éteindre le feu. Quelques policiers munis de pelles de fortune débarrassent les détritus qui jonchent la route.
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