GREVE DANS LE TRANSPORT FERROVIAIRE : Les syndicalistes de Transrail bloquent le trafic entre Dakar et Bamako

Selon Pierre Ndoye, secrétaire général de la Fetrail (Fédération des travailleurs du rail), qui s'adressait à la presse, ‘'la direction de Transrail est restée sourde par rapport à nos revendications ce qui a débouché sur un climat délétère qui n'augure rien de bon, si on ne se retrouve pas autour d'une table de négociations pour prendre en charge les préoccupations et les attentes du personnel''. Il s'exprimait en présence du 2-ème secrétaire général du Sutrail, (Syndicat unique des travailleurs du rail), M Oumar Cissé qui a adhéré au mouvement de grève. Expliquant les raisons qui ont conduit son syndicat à soutenir et participer au mouvement de grève, Oumar Cissé du Sutrail a souligné qu'elles découlent du fait que ‘'le titulaire du poste est en indisponibilité permanente, conduisant les membres du BEN à le mettre hors circuit et de mener le combat aux cotés de Pierre Ndoye pour faire triompher la juste cause des travailleurs''.

Au cours d'une téléconférence depuis Bamako, ville que les repreneurs canadiens ont préféré à la ville de Thiès pour abriter la direction de la nouvelle société, et diffusée sur les ondes d'une radio FM, François Lemieux, directeur général de Transrail a fermement condamné la décision des syndicalistes des deux pays d'aller en grève. ‘'Il n'a rien à négocier, car tout a été négocié en son temps et prendre en otages l'ensemble du réseau et l'économie des deux pays est inacceptable'', a dit M. Lemieux. ‘'Je ne forcerai le choix de personne, mais si les employés sont consciencieux et ont en vue l'avenir de leur famille et du réseau ferroviaire, il leur faudra prendre du recul et faire attention aux conséquences de leurs gestes dont ils vont assumer les résultats'', a-t-il affirmé.

M Lemieux qui semble mettre en doute de la légitimité des dirigeants syndicaux des deux réseaux (Sénégal et Mali) a par ailleurs estimé que ‘'ce petit groupe, au Sénégal et au Mali, prend en otage l'ensemble des travailleurs et de leurs familles mais aussi l'économie des deux pays''.
Pour leur part, les dirigeants des syndicats des deux pays qui se disent légalement portés à la tête de leurs organisations respectives par l'ensemble des travailleurs mécontents de la façon dont les négociations ont été menées par les anciens responsables se déclarent prêts à en découdre avec le repreneur. Celui-ci, selon eux, ‘'n'a rien compris des textes en vigueur et de l'obligation de tout syndicaliste digne de ce nom de partager les angoisses et les injustices de ceux dont ils ont la charge de défendre les intérêts matériels et moraux''. Pour l'heure, ce dialogue de sourds entre les deux parties se poursuit, ce qui a conduit à l'arrêt de toutes circulations de trains sur l'ensemble des deux réseaux malgré des ordres de réquisitions adressés à une partie du personnel pour assurer un service minimum.