Le torchon brûle de nouveau à l’Institution de prévoyance retraite du Sénégal (Ipres). Hier, mardi 30 octobre, les agents ont paralysé le travail dans l’ensemble des services de la Direction générale. Le mouvement d’humeur qui s’étale sur quarante-huit heures est une vaste protestation de travailleurs contre l’initiative de la Direction générale de l’institution de suspendre le protocole d’accord portant revalorisation des salaires, quelque huit mois après son entrée en service.
L’Institution de prévoyance retraite du Sénégal (Ipres) a encore renoué hier, mardi 30 octobre, ses vieux démons faits de remous et de tensions internes. Très remontés contre les structures dirigeantes de l’institution, les agents ont de fait déroulé un plan d’action de grève de 48 heures.
Le travail s’est trouvé ainsi suspendu dans la totalité des services de la Direction générale par des travailleurs en lutte pour la défense de l’intégrité de leur grille salariale. L’enceinte de l a Direction générale de l’Ipres, située en plein centre de Dakar Plateau, a été envahie dans la matinée d’hier par une flopée d’agents en grogne, arborant des brassards rouges et scandant des slogans favorables au maintien du statu quo salarial. « Ne touchez pas à nos salaires » ; tel était dans la matinée d’hier le slogan le mieux partagé à la direction générale de l’Ipres.
Le principal motif du mouvement de débrayage exécuté par les agents de la première des institutions de prévoyance retraite du Sénégal était en effet relatif au respect du protocole d’accord ayant trait à la revalorisation des salaires, au prêt équipement et au prêt logement. Un protocole dont l’application était effective depuis huit mois, mais que la Direction générale et la présidence du conseil d’administration auraient décidé de suspendre le 20 novembre « unilatéralement, d’une manière inopportune et tout à fait illégale », selon les propos mêmes de Thierno Guèye, secrétaire général et porte-parole de l’Intersyndicale de l’Ipres.
Une enveloppe de 650 millions au centre des démêlés
La suspension du protocole de revalorisation des salaires prive les travailleurs de l’Ipres d’une enveloppe financière de quelque 650 millions qui devaient être répartis dans la grille salariale des agents, suite au protocole d’accord du 16 janvier 2007 et à l’aval donné par le bureau du Conseil d’administration. Seulement, au jour du 20 septembre dernier, le Conseil d’administration de l’Ipres se fondant sur le fait que l’enveloppe financière de 650 millions pourrait déséquilibrer le régime de l’Ipres en même temps que les engagements souscrits par la boite, a décidé de geler l’application du dit protocole.
La mesure de suspension rejetée par les camarades de Thierno Guèye qui arguent que « les ratios prudentiels de gestion ont toujours été respectés » a fait sortir de leurs gonds les agents de l’Ipres qui sont payés depuis deux mois sur la base de leurs anciens salaires. Moins de deux mois ainsi après un premier mouvement de débrayage du personnel exécuté le 02 août dernier, l’Institution de prévoyance retraite du Sénégal est réinstallée au sein de la tourmente par ses bras de fer récurrents entre les travailleurs et les structures dirigeantes (Direction générale et Conseil d’administration).
D’ailleurs, cette guéguerre qui frappe la grande institution de prévoyance retraite qui capitaliserait, selon certaines sources, près de 90 milliards de Fcfa de ressources de diverses natures, risque de paralyser davantage le fonctionnement de l’ipres d’autant que les travailleurs sous la houlette de leur intersyndicale se sont dit déterminés à accentuer leur plan de lutte si des mesures diligentes de règlement de la crise ne sont pas instamment prises. Les autorités de tutelle dont nous avons essayé de recueillir les positions sur cette nouvelle crise à l’Ipres ont préféré jouer aux abonnés absents.
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