GREVE GENERALE DE LA SANTE : Le mouvement fait mouche

La grève générale déclenchée par la Fédération des syndicats de la santé est largement suivie à Kaolack, où 98% des agents ont respecté le mot d’ordre. Seules les urgences sont assurées. A l’hôpital Ibrahima Niasse, la direction a fait appel aux vacataires pour le service minimum. Fatick suit le mouvement et le centre de santé est presque désert. Le personnel a par ailleurs reçu une promesse d’équipement, un des points essentiels de revendication. Même décor à Dakar, rapportent les stations Fm (Walf, Sud et Rfm) qui ont fait le point de la situation à 12 heures.

L’hôpital régional El Hadji Ibrahima Niasse ressemble à un hôpital fantôme. Un calme plat régnait ce matin dans la structure sanitaire d’habitude grouillante de monde à cette heure de la journée. A l’entrée principale, les vigiles préposés à la sécurité filtrent le mouvement des visiteurs. Dans l’enceinte de l’hôpital, quelques rares agents discutent tranquillement, aucune blouse blanche n’est visible. La grève générale déclenchée par la Fédération générale des syndicats de la santé est donc largement suivie à Kaolack, à un taux de 98%, disent les grévistes. « Depuis hier, nous avons fait le point avec les camarades dans les différents services et il faut dire que la grève est suivie à 98%. Les 2% manquants, en fait, ce sont les services où nous avons demandé aux camarades d’assurer le service minimum, c’est-à-dire aux urgences médicales, chirurgicales, au niveau de la maternité et des urgences de la pédiatrie », explique Amadou Bèye, Secrétaire général adjoint de la section Syntras de Kaolack. La grève est largement suivie dans les autres centres de santé de la région et seules les urgences sont assurées aujourd’hui. L’hôpital régional El Hadji Ibrahima Niasse a dû faire appel aux vacataires pour suppléer les absences dues à la grève. Mais, avertissent les agents de la santé, si rien n’est fait par l’Etat, un autre mouvement est prévu les 23 et 24 janvier prochains. Au centre de santé de Fatick, c’est un calme plat qui a régné ce jeudi matin. Même les patients ne traînent pas aux alentours, encore moins le personnel de santé. Ce dernier a exécuté à la lettre le mot d’ordre de grève, assurant seulement le service minimum, au grand plaisir du médecin-chef Barnabé Gningue. « C’est un mouvement qui bien entendu a son importance. Ce que j’ai pu constater est que la cour du centre de santé est pratiquement vide. Cependant, à notre niveau, nous avons pris des mesures préventives, en nous organisant pour assurer le service minimum. Ce qui est fait avec la collaboration et la compréhension des uns et des autres. Les divisions du centre de santé sont actuellement couvertes par les agents, deux agents assurent la permanence au niveau de chaque division. Ce qui nous permet d’une part de prendre en charge les urgences et, d’autre part, d’assurer une sorte de permanence pour que le service ne soit pas totalement paralysé », affirme le médecin-chef du centre de santé de Fatick. L’un des points de revendication spécifique à la capitale du Sine a trouvé une oreille attentive. Le docteur Gningue affirme que l’équipement du centre de santé est imminent. Il tient l’information des autorités étatiques et si la promesse est tenue, elle pourra éviter aux Fatickois la suite du mouvement.

C’est la même ambiance qui a régné dans les grands hôpitaux de Dakar, la capitale. A l’image de l’Hôpital général de Grand-Yoff où les patients, surpris par le mouvement d’humeur des blouses blanches, ne savaient pas à quel saint se vouer, même si des mesures ont été prises pour faire face aux urgences. Les responsables syndicaux qui sont intervenus dans les stations Fm ont souligné que c’est parce que l’Etat ne veut pas respecter les accords qu’il a signés avec les agents de la Santé qu’un mouvement de grève de 24 heures a été lancé. Les syndicalistes n’écartent pas de passer à une vitesse supérieure. Pour l’heure, ils ont du mal à cacher ler satisfaction de voir leur mouvement largement suivi.