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GROGNE - Air Sénégal international : Le personnel dénonce les termes d’un contrat “nébuleux” avec la Ram

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GROGNE - Air Sénégal international : Le personnel dénonce les termes d’un contrat “nébuleux” avec la Ram

Les travailleurs de la compagnie Air Sénégal international, menacent de brandir leur deuxième plan d’actions si aucune solution n’est préconisée pour satisfaire leurs revendications. Face à la situation «très difficile» qu’ils traversent, ils pensent que les termes du contrat qui lient les deux parties sont profitables au Maroc qui voudrait en abuser. Une situation qu’ils ne comptent pas laisser passer.

A qui profite le partenariat sur la compagnie Air Sénégal international ? Le personnel répondra sans nul doute, à Royal Air Maroc (Ram). Selon Moustapha Diakhaté, coordonnateur des délégués du personnel de la compagnie, «la Ram a régné en maître pendant plus de cinq ans» avant d’ajouter : «On avait l’impression qu’elle détenait les cent pour cent des actions.» C’est la déception et la consternation chez les travailleurs de ladite compagnie qui semblent émailler cette coopération. Au cours d’un point de presse qu’ils tenaient à l’hôtel Océan, les camarades de Moustapha Diakhaté ont peint un tableau sombre de la compagnie. En effet, le collaborateur marocain est perçu comme un concurrent. A en croire Baïla Sow, secrétaire général du Suttaaas, venu apporter son soutien au personnel d’Air Sénégal international, «la Ram, au lieu de jouer un rôle de complémentarité, joue le rôle de concurrent déloyal». Et comment ? «La direction nationale définit le programme des vols sans tenir compte, aucunement, des contraintes et des besoins nationaux, quitte à négocier les prises en charge d’une contrepartie équitable pour tenir compte de la mission de service», révèlent les délégués du personnel. Ils en veulent pour preuve la desserte de Ziguinchor, celle de l’Amérique du Nord et celle par la Ram des destinations Sénégal et Maroc, par deux fréquences quotidiennes sans aucune programmation de vol Air Sénégal international. A cela, ajoute Baïla Sow, «la suppression de certaines destinations comme celle d’Accra, de Monrovia ou celle programmée, de Milan». Alors que la Ram a ouvert celle d’Accra et renforcé la ligne de Milan. D’ailleurs, révèle Moustapha Diakhaté, «le fils du directeur général, qui faisait même partie de la délégation acheminée à Milan pour les besoins de l’audition de la ligne, est pressenti comme directeur commercial pour le compte de la Ram au niveau de Milan». Suffisant pour le coordonnateur de marteler : «qu’il ne revient pas à la Ram d’ouvrir et de fermer les lignes».

De son côté, estime le secrétaire général du Suttaaas, le prétexte d’un manque de rentabilité avancé par la Ram dans ces lieux pré-cités ne tient pas debout, dans la mesure où, les marchés ne manquent pas. «Le marché existe, mais la compagnie est en crise parce que son marché est chiffonné par la Ram», peste M. Sow. Devant un tel comportement, la Ram s’est vue opposer une certaine réticence, face à la demande formulée à l’endroit de l’Etat, pour la prolongation de cette coopération pour cinq ans encore. En guise de rappel, cette dernière doit prendre fin en 2010, selon les termes du contrat qui lient le Maroc au Sénégal. Autre refus, c’est le plan triennal proposé à l’Etat par la direction générale d’Air Sénégal international. Il s’y ajoute le aussi rejet, de la nomination des directeurs des ressources humaines, du conseil de gestion et de commercial qui, selon Moustapha Diakhaté, sont comptables de la mauvaise gestion des cinq dernières années passées, en collaboration avec l’ancien directeur. Voilà autant de griefs qui permettent à Ibrahima Sarr, secrétaire général de la Confédération démocratique des syndicats libres (Cdsl) d’avancer ceci : «Il semble qu’on assiste à la même situation qui avait prévalu à la compagnie Air Afrique.» Et, pour ne pas connaître le même sort, pense Camille Candéga, membre du collège des délégués du personnel, «l’Etat doit définir la stratégie de transport à Air Sénégal». Car, il pense que la compagnie Air Sénégal international a servi de «train plein» à la Ram, qui était au bord de la faillite.

Unis comme un seul homme, les délégués du personnel disent qu’ils ne vont pas lâcher prise sauf satisfaction de leur plate-forme revendicative. Ils vont bénéficier du soutien du Suttaaas et de la Cdsl qui, d’ailleurs, envisage de sortir une déclaration de soutien ces jours-ci. En attendant, 48 heures d’arrêt du travail sont prévues, s’il n’y a pas de réaction positive. Les délégués pensent aussi que l’Etat dort sur ses lauriers. Ils disent qu’ils ne sentent pas l’implication de Maniang Faye, président du Conseil d’administration d’Asi, dans la situation qu’ils traversent



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