Au cours de sa visite de courtoisie au siège de quelques centrales syndicales, le ministre de la Fonction publique, du Travail, de l’Emploi et des Organisations professionnelles, Habib Sy, a déploré la récurrence des négociations à cause de la pléthore d’interlocuteurs.
Le ministre Habib Sy a déclaré à Dakar que la pléthore de centrales syndicales crée trop de cacophonie dans les négociations entre le gouvernement, le patronat et les syndicats.
« Je me rappelle que le gouvernement avait signé les derniers accords tripartites avec dix-sept centrales syndicales. Aujourd’hui, on me dit qu’il y a 20 centrales syndicales. Faudrait-il ouvrir des discussions avec ces trois nouvelles centrales ? Cette pléthore crée une cacophonie, c’est-à-dire une confusion totale dans les négociations », a déploré, hier, le ministre Habib Sy au cours de la visite de courtoisie à la Confédération des syndicats autonomes du Sénégal (Csa) et à la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal / Forces du changement (Cnts/Fc).
Selon lui, le Sénégal n’a pas besoin d’autant de mouvements syndicaux pour défendre les travailleurs. Il s’y ajoute que les syndicats sont différents des partis politiques. « Le problème, c’est que les gens risquent de passer tout leur temps à négocier chaque fois qu’un mouvement syndical dépose un préavis de grève. Par conséquent, au lieu de travailler, syndicalistes, gouvernement et patronat passeront tout leur temps à négocier. C’est terrible », a-t-il argumenté. C’est dans ce sens que le ministre Habib Sy a insisté sur l’organisation d’élections de représentativité « pour régler définitivement ce problème. Ainsi, le gouvernement aura devant lui des syndicats crédibles et légitimes pour la défense des intérêts matériels et moraux des travailleurs ».
A ce propos, le ministre a invité les syndicats à l’esprit de responsabilité pour éviter la rupture du fil du dialogue qui provoque sans nul doute les conflits sociaux. « Pour faire du slogan « turbulence zéro » une réalité, ajoute-t-il, nous avons, gouvernement et partenaires sociaux, une responsabilité partagée ».
Par ailleurs, le ministre a reconnu qu’à cause de la crise économique et financière mondiale, beaucoup d’entreprises sont en crise. Mais, a-t-il poursuivi, « une crise ne peut pas régler une crise. Donc, je lance un appel pressant aux travailleurs à continuer le dialogue pour éviter de paralyser nos outils de productions ».
Les syndicalistes approuvent l’idée d’organiser les élections de représentativité. Mais « le fichier est notre seul préoccupation. Il faut un nouveau fichier pour mesurer le poids réel de chaque mouvement syndical », ont-ils insisté.
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