L’écrivain et diplomate congolais Henri Lopes, après un premier échec en 2002, va de nouveau tenter de briguer, à 77 ans, la succession de l’ancien président sénégalais Abdou Diouf à la tête de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), à l’occasion du 15e sommet prévu ce week-end, à Dakar.
Court-circuité au dernier moment par la candidature de Diouf pour la succession de l’Egyptien Boutros Boutros-Ghali, lors du sommet de Beyrouth (Liban), l’écrivain congolais déclarait, amer, avoir été contraint à se retirer.
"Je n’avais plus le cœur de me présenter à la tête d’une organisation dont l’élection du secrétaire général se fait dans l’opacité. Il avait été convenu que l’Afrique choisirait son candidat. Aujourd’hui, on a choisi pour l’Afrique", dénonçait-il sur les ondes de Radio France internationale (RFI).
Une dizaine d’années plus tard, Henri Lopes semble avoir oublié cet épisode, au moment de légitimer sa candidature à la succession de son concurrent sénégalais de 2002, relevant que la vacance du poste, après les trois mandats de Diouf, a motivé sa candidature.
"Le président Abdou Diouf a annoncé qu’il ne se représentait pas au terme de son mandat. Une seconde raison est que je considère répondre au profil du poste de secrétaire général de l’OIF, j’en ai la motivation et je bénéficie d’une longue expérience, ce qui est important", a expliqué Henri Lopes, dans un entretien publié par le site "journaldebrazza.com".
Il se targue d’incarner les atouts nécessaires à un secrétaire général de cette organisation, dont la première concerne la dimension culturelle relevant de cette fonction.
"La première dimension est culturelle : j’ai consacré une grande partie de mon parcours, et ce de manière quotidienne, à la langue française, à son devenir et à ses intérêts. La deuxième dimension est politique : j’ai une expérience assez longue dans mon propre pays", a-t-il fait observer.
Il a ensuite cité la dimension internationale du poste de secrétaire général de l’OIF, soulignant avoir "occupé un poste très élevé à l’Unesco", l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture.
Henri Lopes promet de faire du français "une langue de développement", s’il est élu secrétaire général de l’OIF, affirmant que cela ne doit pas forcément dire qu’il faut des moyens financiers.
Né à Léopoldville en 1937, il est une personnalité politique emblématique dans son pays. Il a été plusieurs fois ministre ou Premier ministre, avant de rejoindre Paris où il était directeur général adjoint, puis sous-directeur de l'Unesco, avant de devenir membre du Haut Conseil de la Francophonie.
Henri Lopes, actuellement ambassadeur du Congo en France et auprès de l'Union européenne, est aussi le représentant personnel du chef de l'Etat congolais à l'OIF.
En plus de sa carrière politique et diplomatique, il est également l'un des grands noms de la littérature africaine francophone, auteur de huit romans, d’un recueil de nouvelles et de plusieurs essais.
La mixité et le métissage culturels sont au cœur de ses préoccupations de romancier et d’essayiste. Il se présente également comme un grand partisan de la Francophonie.
Henri Lopes a obtenu le Grand Prix littéraire de l’Afrique noire en 1971 et en 1989 --- respectivement pour "Tribaliques" et "Le chercheur d’Afriques". L'ensemble de son œuvre a été couronné par l’Académie française, qui lui a décerné le Grand Prix de la Francophonie (1993).
3 Commentaires
Mounos
En Novembre, 2014 (07:48 AM)Mh
En Novembre, 2014 (09:01 AM)Les candidats se bousculent.
Badialy
En Novembre, 2014 (14:13 PM)Participer à la Discussion