HOMMAGE : Bonaventure Carvalho, l’homme qui avait foi en la femme

Dakar, 11 déc (APS) - On s’en doutait un peu. La levée du corps du ’’père’’ du basket féminin sénégalais, Bonaventure Carvalho, vendredi à la morgue de l’hôpital Principal de Dakar, a été marquée par une présence massive de femmes.

Rien de plus normal selon l’ancien Directeur technique national (DTN) du basket sénégalais, Alioune Diop, qui, parlant de celui qui était son ‘’complice’’, le décrit comme quelqu’un qui a plus fait pour l’émancipation de la femme africaine que plusieurs dirigeants politiques.

‘’Il avait confiance en la femme, à ses qualités et à ses capacités à prendre en charge le développement de l’Afrique’’, a expliqué Alioune Diop aux premières loges à l’occasion de la levée du corps de l’ancien entraîneur des ’’Lionnes’’ du Sénégal de 1963 à 1984.

Appelées à témoigner sur leur ancien entraîneur, Mama Diawara et Marie Hélène Ndiaye ont rappelé ce que tout le monde savait déjà : ‘’C’était vraiment un père pour toutes les basketteuses’’.

‘’Et ce n’est pas pour faire dans l’air du temps, il était vraiment notre papa, celui qui ne ménageait aucun effort pour la réussite générale de ses protégées’’, confie Mama Diawara, tandis que Marie Hélène Ndiaye, étreinte par l’émotion, dit simplement : ‘’C’est une immense perte pour le sport mais aussi pour tous les éducateurs sénégalais’’.

Et c’est sa manière de coacher et d’être que l’ancien ailier international de basket, Boniface Oudiane, actuel entraîneur de la Jeanne d’Arc, l’ancien club de Bonaventure Carvalho, souhaite ‘’garder de cet homme’’.

Parfait Adjivon, entraîneur national adjoint des ’’Lions’’ et du Dakar université club (DUC) se souvient d’un déjeuner au restaurant universitaire avec le ’’père’’ du basket féminin sénégalais.

‘’Il a repris de volée certaines joueuses qui se permettaient de faire comme les étudiants en refusant de débarrasser la table après avoir fini de manger’’, se rappelle le jeune entraîneur du DUC. Pour lui, ’’Père’’ Bonaventure Carvalho ne formait pas seulement des sportives de haut niveau, mais des citoyennes utiles pour leur pays.

Le ministre de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs, Mamadou Lamine Keïta, dans son oraison funèbre, souhaite que l’on retienne ‘’les services rendus au sport sénégalais’’.

‘’Et que pour toujours, il soit un exemple pour la jeunesse d’aujourd’hui et de demain’’, a souligné M. Keïta.

A l’occasion des derniers Jeux de la Francophonie, à la question : ’’Pourquoi le basket sénégalais ne gagnait plus ?’’, le ministre de la Jeunesse avait eu pour toute réponse : ‘’C’est parce qu’on avait laissé les méthodes de Bona’’.

Suffisant pour le président de la Fédération sénégalaise de basket, Ass Gaye. Quelques minutes plus tôt, ce dernier disait qu’il a travaillé pour la réussite de ses joueuses sur le plan sportif, mais aussi pour que celles-ci deviennent ‘’des citoyennes accomplies’’.