HOMOSEXUALITÉ : LA NOUVELLE VAGUE ROSE - Naît-on ou devient-on Goorjigeen?

Signe des temps, d'une tolérance chèrement acquise, la «Gay pride» (fierté d’être homo) a conquis le Sénégal. Les homosexuels avancent à visage découvert, jusqu’à se marier entre eux dans ce pays constitué à 90% de musulmans. Leur nombre augmente de manière vertigineuse et touche plusieurs couches sociales. Cependant, une question ne cesse de traverser les esprits : cette orientation sexuelle (homosexualité) est-elle innée ou acquise ? Les avis sont partagés.

L'orientation sexuelle tient-elle aux gènes, aux hormones, à l'éducation? La science offre bien peu de certitudes en la matière. L’homme naît-il homo ou le devient-il ? Cette lancinante interrogation continue de préoccuper les chercheurs. Le Psychologue Freud, considérait l’homosexualité comme étant une perversion due à un «complexe d’Œdipe inversé». Il explique ce complexe comme étant l'ensemble des pulsions qui poussent l'enfant mâle, lors du troisième stade du développement, c’est-à-dire, situé entre deux et trois ans, à ressentir une attirance pour sa mère et une hostilité pour son père. «Ce phénomène une fois inversé (le garçon se rapproche plus du père et combat sa mère), peut cependant être une cause de la tendance vers l’homosexualité», ajoute le psychologue Oumar Ndoye. La science a émis toutes sortes d’hypothèses pour expliquer la chose. Mais aujourd’hui, la plupart des spécialistes s’entendent pour affirmer que l’homosexualité est une multitude de facteurs biologiques, environnementaux, sociaux et culturels, qui influencent l’orientation sexuelle, sans qu’aucun ne soit plus déterminant que l’autre.

L’homosexualité, de l’avis de M. Ndoye, a toujours été considérée comme une pathologie. Car d’après ce scientifique, «dans le développement de l’enfant, il y a plusieurs étapes qui, si elle ne marchent pas bien, peuvent générer l’homosexualité». Surtout que, poursuit-il, «l’attitude de notre vie sexuelle est déterminée par cette période». L’homosexualité n’est toutefois pas innée. «On ne naît pas homo», précise-t-il. Cette forme de pathologie reste également à apprécier car selon le psychologue, «elle est plus ou moins acceptée par l’individu lui-même». Son traitement, voire sa guérison, dépend de la volonté du patient. «Il y a des gens qui ressentent cette anomalie, mais qui la réfutent. Ils font des efforts pour se débarrasser de cette maladie. Et petit à petit, ils découvrent que grandit en eux une attirance sexuelle pour les femmes, et s'atténue celle pour les hommes», révèle un autre homme de l’art, sous le sceau de l’anonymat. Et ce dernier de conforter : «C'est à la mode de dire que l'homosexualité est due à des facteurs génétiques ou biologiques... c'est faux ! Il faut dire aux homosexuels qu'il n'est pas impossible de changer de manière de vivre la sexualité». «Les homosexuels ne sont pas des êtres à part dans l'humanité», signale Demba Sall, islamologue, non sans avertir : «Ils n'ont pas un problème sexuel essentiellement différent des autres hommes. Pour tous, c'est le même problème, c'est celui de l'obéissance absolue à Dieu». Pour lui, que le phénomène soit inné est une possibilité certes, mais avant tout, c'est une question de choix , d'envie.

L’homosexualité est-elle héréditaire ? Non, rétorquent les psychologues. «Par exemple, personne n’a jamais montré que les enfants élevés par des homos ou des lesbiennes ont davantage tendance à devenir homosexuels que les autres. Pourtant, c’est l’un des principaux arguments des opposants au mariage entre conjoints de même sexe», disent-ils. Avant de lancer : «C’est une question de goût, c’est tout». Très en verve, M. Sall de marteler : «Vouloir expliquer, c’est souvent supposer qu’il y a un problème ou une maladie à guérir. L’homosexualité masculine est due, à mon avis, au déterminisme social, à l'environnement dans lequel on vit étant enfant, le schéma familial. Les relations parents/enfants, jouent également un rôle déterminant dans l’éducation ou l’orientation sexuelle».

«Tous les gens qui se réclament actuellement homo ne le sont pas» Le développement de ce phénomène, de cette nouvelle vague rose au Sénégal est dû, selon le psychologue Ndoye, «à un raccourci des jeunes pour gagner de l’argent». «C’est une forme de prostitution» signale-t-il. «Il s’est développé au Sénégal une autre forme d’homosexualité, différente de celle pathologique. Tous les gens qui se réclament actuellement homo ne le sont pas. L’homosexualité touristique est arrivée sur la Petite côte depuis quelque temps. Ces jeunes garçons qui voyaient les prostituées recevoir beaucoup d’argent, ont commencé à aller vers les touristes, hommes comme femmes, pour juste satisfaire leurs besoins financiers», déclare Oumar Ndoye. Avant d’avertir : «Ce développement très rapide au niveau de la Petite côte, peut amener à une revendication identitaire». D’autant plus que vu la situation actuelle du pays, (Ndlr : extrême pauvreté) les jeunes ont pour références, des personnalités importantes. L’actuel maire de Paris, par exemple, ne cache pas ses penchants homosexuels. C’est une personnalité importante, tout comme beaucoup de gens dans ce pays. Mieux, toute bonne «drianké» a désormais son homo, qui l’accompagne dans les cérémonies, lui tient compagnie quand elle se sent seule, ou quand elle a besoin de…. C’est un phénomène qui, après une large tolérance des autorités religieuses, administratives…, a fini par être banalisé.