Frustré par les services du consulat de l’ambassade de France au Sénégal, le professeur El Hadj Mbodj a décidé de bouder l’Hexagone. Dans une lettre ouverte reçue hier M. Mbodj informe qu’il a pris la résolution « d’aller voir ailleurs qu’en France pour (ses) voyages d’études ».
Dans sa longue lettre, le professeur agrégé de droit et consultant international rappelle les « traitement irrespectueux » dont il serait victime de la part des services consulaires françaises à Dakar. La dernière affaire évoquée par le Pr Mbodj est récente. Il dit avoir sollicité un visa de court séjour d’un an à la suite d’une invitation de l’université de Montesquieu-Bordeaux IV pour prendre part, en tant que rapporteur, à un jury de thèse devant être soutenu le 25 juin 2010.
Mais à la surprise du juriste, l’ambassade de France au Sénégal lui aurait « gratifié d’un visa d’une durée de 3 jours au prix de 40 000 CFA ». Pour El Hadj Mbodj, c’est là une réponse « formellement positive qui, en réalité, cherche à occulter, une fois de plus les traitements irrespectueux dont (les) services (en question) sont coutumiers à l’endroit de ceux dont le seul tort est d’honorer des invitations émanant d’institutions publiques françaises ». Le plaignant donne l’exemple de l’historien Djibril Tamsir Niane à qui le consulat français à Dakar a refusé le sésame, et M. Niane n’a dû son salut qu’au président Abdoulaye Wade qui lui a délivré un passeport diplomatique.
Le professeur Mbodj rappelle en outre avoir subi le même sort en septembre 2009. Dans le cadre de ses nombreuses missions de consultance, pour le compte notamment de l’Union européenne, il dit avoir demandé un visa Schengen de court séjour de deux ans : « En réponse, un visa de six mois nous avait été accordé ». De l’avis du juriste, « c’est une pernicieuse stratégie visant à créer les conditions d’irrégularité » des séjours des bénéficiaires dans l’espace Schengen si, par hasard, explique-il, des circonstances faisaient que le vol retour ou alors l’activité motivant le déplacement devaient connaître un contretemps.
En conséquence de tout, M. Mbodj note qu’il entend « répudier » le dernier visa qui lui a été accordé « sans qu’il soit nécessaire de demander (au consulat) de (lui) restituer la somme de 40 000 francs ». Il ajoute avoir informé les autorités invitantes de « Science Po » de l’université de Montesquieu-Bordeaux IV de sa décision de « renoncer à siéger au jury de thèse ». « Vous avez réussi à nous décourager de la destination ‘’France’’ pour nous tourner vers d’autres pays plus cléments et plus respectueux de la personne humaine », avise le professeur titulaire des universités.
D’ailleurs, souligne-t-il, les Etats-Unis ont « fait montre de générosité » à son endroit en lui accordant un visa de dix alors que lui n’en demandait pas tant.
Comme le Professeur, ils sont nombreux les citoyens anonymes à subir les foudres de "petits fonctionnaires" du Consulat de France au Sénégal. Pour obtenir un visa, les sénégalais vivent un calvaire. Ces fonctionnaire semblent oublier que dans le concert des nations qui comptent, la France est une puissance moyenne.
1 Commentaires
Amel Du Cajoor
En Mars, 2013 (23:21 PM)Participer à la Discussion