Le 7 juillet 2024 disparaissait Momar Coumba Diop. Un éminent intellectuel sénégalais qui a consacré toute sa vie à la recherche. Pendant des décennies, il a consacré toute son énergie à produire de la connaissance scientifique et à encadrer les plus jeunes. Il a ainsi dirigé plusieurs publications de référence, notamment sur le Sénégal. Parmi eux, Sénégal Trajectoire d’un État, La crise de l’agriculture africaine ou encore le Sénégal sous Wade.Celui que Ndiaga Loum et Ibrahima Sarr considèrent comme un ‘’missionnaire laïc’’ a été recruté en 1981 à l’Université de Dakar, précisément au département de philosophie à une époque où le département de sociologie, fermé suite aux évènements de mai 1968, n’a pas encore été rouvert.« Après son recrutement à l’Université de Dakar, en 1981, Momar porta sur les fonts baptismaux un groupe de recherches, avec ses amis de la Faculté des Lettres et Sciences humaines comme les historiens Mohamed Mbodj, Mamadou Diouf et Babacar Diop dit « Buuba », les philosophes Souleymane Bachir Diagne et Aminata Diaw, les géographes Latsoucabé Mbow et Paul Ndiaye, le juriste Tafsir Malick Ndiaye et l’économiste François Boye. Leur aspiration, comme Momar l’a rappelé souvent dans ses écrits, était de forger une autonomie intellectuelle, d’être à même d’influencer les orientations, l’écriture et le déroulement des travaux menés sur le Sénégal », rappellent Sarr et Loum.L’homme a donc travaillé pour une indépendance intellectuelle de l’Afrique, le Sénégal en particulier. Il était un activiste éditorial en faveur du continent. C’est pour cela d’ailleurs qu’il s’est investi pour la mise en place du Centre de recherche sur les politiques sociales (Crepos) mais aussi la réussite du Codesria.Né le 6 décembre 1950 à Ouarkhokh (Linguère), il a soutenu sa thèse sur le mourdisme. Le sujet est intitulé : La confrérie mouride : organisation politique et mode d’implantation urbaine.Le sociologue Pascal Bianchini a relevé son approche novatrice dans le cadre de ce travail. « Avec sa thèse, il a été le premier à mettre en évidence la dynamique urbaine du mouridisme alors que, jusque dans les années 1970, les études sur la confrérie, se concentraient sur son implantation, dans la région centrale, la ville sainte de Touba et les milieux ruraux alentour, en lien avec la filière arachidière », écrit-il en hommage à Momar Coumba Diop.Momar devait être un enseignant-chercheur, le destin en a décidé autrement. Une maladie l’a contraint à s’éloigner des salles de classe. Affecté à l’IFAN, il a marqué son empreinte sur la recherche en sciences sociales. Le Sénégal se souviendra longtemps de lui pour avoir projeté de la lumière scientifique dans divers domaines tels que la politique, l’économie, les dynamiques sociales…
Commentaires (4)
Bel article, bel hommage
Respect.
Un grand est parti. De la trempe des Abdoulaye Bara Diop, Bouba Ly, Amady Aly Dieng. Que Firdawsi soit sa dernière demeure
Amine
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