Le bimestre janvier-février est marqué par le règne du feu à Vélingara, qui a dévoré des trésors difficilement accumulés en cultivant la terre. Les victimes, impuissantes devant le roi-feu aidé par le vent qui souffle très fort dans le département pleurent et sollicitent de l’aide. Diang Diallo est l’une des victimes du village de Foula Mory, le dernier incendie en date.
La voix grave et pleine de mélancolie, il déclare : «Nous sommes là, subitement démunis de tout : cases, lits, vêtements, vivres, mobiliers. Pour des semaines encore, nous dépendrons de la générosité de voisins et de parents. Si l’Etat pouvait aussi nous venir en aide.»
A Foula Mory, village de la communauté rurale de Saré Coly Sallé à 13 km de la commune, le feu s’est déclaré vendredi dernier sur le toit d’une case. Ce dernier incendie en date serait l’œuvre d’un enfant qui jouait avec une boîte d’allumettes. De 11 heures, le feu n’a pu être maîtrisé qu’aux environs de 13h 30mn. La violence du vent qui soufflait en cette matinée aride défendait les populations de s’approcher de leurs cases. D’ailleurs, l’épaisseur de la fumée était à elle seule dissuasive.
Ironie du sort, les hommes du village en cette matinée de vendredi, comme à leur habitude, s’étaient rendus à Saré Bodio ou à Vélingara pour la prière du vendredi. Le bilan est lourd : 14 cases brûlées, un grenier de vivres, des bottes de mil, deux tonnes d’arachide et une importante quantité de coton réduits en cendres. A cela, s’ajoute la perte d’un groupe électrogène et d’une boutique contenant de la marchandise d’une valeur de plus de 500 000 francs Cfa.
Auparavant, au courant du mois de janvier, des cases et des produits agricoles des villages de Sinthiang Gallé et de Mankacounda sont brûlés dans la Communauté rurale de Nemataba. Pour le premier village cité, l’incendie proviendrait d’un dépôt d’ordures brûlées mal éteint dont des braises ardentes, par l’effet du vent, sont allés se poser sur le toit d’une case avant que les flammes ne poursuivent leur course sur quatre autres cases. Pour Mankacounda, c’est encore un enfant qui jouait avec une boîte d’allumettes.
La commune n’a pas été épargnée. Un incendie s’est déclaré dans les logements de la Maison d’arrêt et de correction (Mac). Dans l’appartement du garde pénitentiaire Insa Tall, rien n’a été sauvé. Idem pour deux autres cases dans le quartier Sinthiang Houlata. Tassirou Diallo et la dame Hawa Sylla n’ont pas récupéré une seule étoffe du contenu de leur case. Une série d’incendies qui repose le problème de la protection civile. Le département n’a pas de sapeurs-pompiers et ne possède pas un seul camion-citerne fonctionnel pour l’extinction des feux.
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