Entre Thiès et Sindia, au cœur des collines de Thiéo, un paisible village de la commune de Notto-Diobass, s’étend une zone d’exploitation minière intense. Où pas moins de 11 carrières industrielles (Bosfor, Socecar, Albina, Sodevco, Gazal 1 et 2, Royal Mine, Gecamine Bandia, Inca, Greeglory et Carmaus) extraient quotidiennement des milliers de tonnes de matériaux.
Pourtant, remarque Bara Thiam, porte-parole des populations riveraines, « ces entreprises, opérant sous la tutelle de la commune de Diass, exploitent des terres appartenant en bonne partie à Notto-Diobass, notamment dans les environs immédiats de Thiéo ». Une « injustice flagrante » que dénoncent les habitants de la zone qui se disent « laissés en marge des retombées économiques générées sur leurs propres terres ».
Une population abandonnée malgré l’abondance
Selon Bara Thiam, responsable Pastef / Notto-Diobass, « Aucune politique de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) n’est visible. Les jeunes sont sans emploi, les femmes sans accompagnement, les enfants déscolarisés, et les services sociaux de base, comme l’eau potable, l’électricité ou l’éducation, sont dramatiquement insuffisants ». Il se désole du fait que « L’école du village, non clôturée, expose les élèves à de multiples dangers, en particulier les jeunes filles, premières victimes de la déscolarisation ».
« On exploite notre terre, mais nous, on n’en voit que la poussière et les camions. Pas de travail, pas de projets. Rien pour nos enfants », déplore une mère de famille à Thiéo.
Notto Diobass : une commune sacrifiée ?
Les populations locales interpellent l’État du Sénégal, et particulièrement le ministre Birame Souleye Diop, afin qu’une réparation juste et équitable soit faite. « Il est temps que la commune de Notto Diobass, spoliée de ses ressources, retrouve sa pleine souveraineté territoriale et participe à la gestion et aux bénéfices de ses propres richesses ».
Un cri du cœur pour la justice territoriale
Bara Thiam indique qu'« Avec l’arrivée d’un nouveau pouvoir prônant le Jub, Jubal, Junbati, les espoirs renaissent. Les habitants de Thiéo et de Notto Diobass espèrent enfin être entendus, respectés et inclus dans le processus de développement ». Il considère que « L’exploitation sans justice ne peut durer » et réclame, avec ses camarades, « notre part dans ce qui est fait sur nos terres ». Ils pensent qu'« Il est temps de réparer cette injustice. »
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