Après le jeune Pathé Kébé dans la ville de Sédhiou, qui déclare avoir reçu dans un rêve une révélation de Cheikh Ahmadou Bamba et qui, depuis lors ne cesse d’attirer des jeunes se réclamant du Nabisme, c’est au tour des disciples de Mame Mor Ndiaye de faire l’actualité à Kolda à travers le ‘’Yala Yala’’.
Les talibés du jeune Mame Mor Ndiaye avec des chapelets qui au tour du cou, qui à la main, organisent chaque samedi des cérémonies religieuses (Dahira) à tour de rôle dans les différents quartiers de Kolda pour réciter le Coran et écouter les conseils de leur guide spirituel.
Interrogé par l’APS, Mame Mor Ndiaye, le leader des ‘’Yala Yala’’ déclare que ‘’nous vivons une étape qui n’est pas nouvelle, ajoutant : ‘’j’ai appris le Coran certes mais j’ai reçu la révélation depuis presque sept ans et j’attendais un Ndigeul (ordre) pour parler aux populations’’.
‘’Depuis trois ans, j’ai reçu le Ndiguel de mon guide Cheikh Moussa Cissé dit Ndiamé qui se trouve à Darou (région de Diourbel) . J’ai reçu le titre de Cheikh par mon marabout Cheikh Mouhamadou Lamine Guèye. Ma mission consiste à guider les populations particulièrement les jeunes vers la religion musulmane et vers le Créateur de l’univers’’, a-t-il expliqué.
‘’Ils ont tous le chapelet car le Wird Lahila hi lala (Il n’y a de Dieu qu’Allah) est le fondement de l’Islam. A partir du chapelet, les fidèles doivent évoquer le constamment les noms de Dieu notre Créateur’’, a-t-il ajouté.
A Kolda, l’émergence du phénomène Yala Yala suscite beaucoup de commentaires. Certains parlent d’un phénomène de société suscité par la crise socio-économique qui pousse les gens à explorer tous les créneaux pour s’en sortir’’.
En réponse à ces critiques, Mame Mor Ndiaye indique que ‘’ceux qui ne croient pas doivent comprendre que seule la vérité triomphe dans la vie, s’appuyant sur l’exemple des prophètes qui n’ont pas pu convaincre tout le monde’’.
Pour plusieurs Koldois interrogés, il y a eu certes des révélations faites par le créateur dans le temps, mais avec ses phénomènes de société beaucoup estiment que le coté ‘’magico-mystique’’ semble être dominateur et qui constitue ‘’un créneau porteur’’ notamment en période de crise.
D’autres vont même jusqu’à qualifier le phénomène ‘’de mégalomanie’’. Pour le chef du service régional de la famille du développement social et de la solidarité nationale, Abdourahame Fall, ‘’souvent ce sont des phénomènes qui, malgré l’engouement, disparaissent avec le temps’’.
Abdourahame Fall rappelle que ‘’dans les années 80, il y aurait un cas pareil avec un homme à Diourbel qui avait vu beaucoup de gens rallier à sa cause’’.
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