Huit mandats d’arrêt internationaux ont été lancés contre l’ancien Premier ministre, Mame Madior Boye, l’ex-ministre des Forces armées, Youba Sambou, et l’ex-ministre des Transports, Youssouph Sakho. L’annonce a été faite, hier, selon la radio privée Sud Fm, par Alain Verschave, vice-président en France de l’Association des victimes du Joola, qui veut «faire triompher la vérité dans cette affaire». Youba Sambou, qui est concerné par ces mandats d’arrêt internationaux attend d’être saisi officiellement, d’après la radio de l’immeuble Fahd. Le ministre des Forces armées à l’époque du naufrage n’écarte pas l’idée d’être interpellé en territoire étranger.
Il y a quelques jours, Bernard Meyzie, président de l’Association des familles de victimes, dont le frère et la belle-sœur ont péri dans le naufrage, était convaincu de la possibilité de poursuites pénales contre ces personnalités. «Nous avons la confirmation que des responsabilités pénales peuvent être engagées pour homicide involontaire aggravé et non-assistance à personne en péril», s’était réjoui M. Meyzie.
«Des mandats d’arrêt internationaux peuvent être délivrés» par la Justice française, avait-il poursuivi.
Sur ce point, le procureur de la République d’Evry, Jean-François Pascal, affichait certaines réserves. La délivrance de mandats d’arrêts internationaux est «tout à fait hypothétique», avait déclaré M. Pascal. «La question est maintenant de savoir si les responsables ne bénéficient pas de privilèges d’immunité reconnus par le droit international», avait-il précisé. «Ce qui bloque pour l’instant, c’est le refus du Sénégal de coopérer à l’enquête», souligne M. Pascal. «Mais sa position peut évoluer», avait-il ajouté.
La catastrophe du bateau Le Joola avait fait 1 865 morts et disparus (dont 22 ressortissants français), selon le bilan officiel, plus de 2 000, selon les associations de familles de victimes, soit plus que le naufrage du Titanic (1 500 morts). Seules 64 personnes ont survécu au naufrage du Joola.
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