JUGES POUR TRAFIC INTERNATIONAL DE COCAINE ET CONTREBANDE : Les deux Espagnols maintenus en prison, leur procès renvoyé à la prochaine session

Mario Martinez Pallares et Rosario Jimenez, deux Espagnols accusés de trafic international de cocaïne et contrebande risquent de rester encore longtemps en prison. Hier, la Cour d'assises de Dakar a renvoyé leur procès à la prochaine session pour production de procès-verbal d'enquête.

La Cour d’assises de Dakar a renvoyé à la prochaine session les deux ressortissants espagnols que sont Mario Martinez Pallares et Rosario Jimenez. Ils sont poursuivis pour trafic international de drogue dure, en l’espèce, de la cocaïne et aussi pour contrebande. Devant comparaître hier, la Cour, en raison des exceptions soulevées par leurs avocats, a fini par renvoyer le procès afin de permettre la production du procès-verbal. En effet, les nullités soulevées par les défenseurs des deux Espagnols portaient sur le procès-verbal d'enquête établi par les douaniers et les droits de la défense. Ce qui avaient poussé la Cour à observer une pause pour un délibéré. À la reprise, la nullité textuelle a été rejetée et celle partielle retenue. Ce qui a amené la défense à solliciter une liberté provisoire qui sera toutefois rejetée par la Cour qui a dit ne pas avoir compétence pour accorder cette faveur. Car cela relevait de la chambre d'accusation. Me Clédor Ciré Ly, avocat des deux Espagnols, n’a toutefois pas manqué de souligner qu’«il y avait onze agents qui ont procédé à l'arrestation. Mais trois seulement ont signé le procès-verbal. Par conséquent, la formalité substantielle du Code des douanes n'avait pas été respectée. Donc, le procès-verbal doit être écarté». Poursuivant, il a dénoncé les conditions de garde-à-vue de ses clients qui étaient «gardés dans les locaux du commissariat de l'aéroport. Ce qui n'est pas conforme aux règles en vigueur». En conclusion, il a noté que «la douane n'a pas fait son travail comme il le fallait. La garde-à-vue a été prolongée sans que les accusés ne soient informés des motifs. Les agents de la douane ne leur ont pas permis de trouver un médecin et le droit de trouver un avocat». Tout cela conforte sa position sur la nullité du procès-verbal d'enquête. Il faut noter que les faits qui ont valu à Mario Martinez Pallares et Rosario Jimenez leur traduction devant la Cour d’assises remontent au mois de juillet 2009. À bord d'un vol TK 0016 de la Turkesh Airlines en provenance du Brésil, ils ont été arrêtés par les éléments de la subdivision des douanes de Dakar-Yoff, lors d’une fouille de routine, après que des colis suspects ont été décelés. Dans les valises de Mario Martinez Pallares et de la dame Rosario Jimenez, il a été découvert des paquets de cocaïne à haut risque classée au tableau 1 des stupéfiants les plus redoutables et les plus dangereux, pour un total de 11,460 kilos. Interpellés, les deux voyageurs ont nié en bloc les faits qui leur sont reprochés, arguant qu'ils n'avaient rien à voir avec le contenu des sacs. Poursuivant, la dame Rosario Jimenez a révélé aux enquêteurs qu'elle avait acquis lesdits sacs auprès d'une de ses connaissances au Brésil. Un certain Carlos qui avait fini de gagner sa confiance et sa sympathie et qui l’avait chargée de les acheminer au Sénégal où elle devrait être rejointe par la suite par ce dernier. Elle a toutefois affirmé qu'elle ignorait le contenu des sacs. Lors de son interrogatoire, elle a lavé de tout soupçon son gendre, Mario Martinez, qui n'est mêlé ni de loin ni de près à l’affaire, selon elle. Ce dernier à son tour, réitère les déclarations de la dame. Confirmant qu'il avait seulement voyagé avec sa belle-mère, en compagnie de sa petite amie pour des vacances au Sénégal. Mais tout compte fait, le produit prohibé a été trouvé dans leurs sacs, dissimilé dans des cachettes spécialement aménagées pour la circonstance. Ce qui a poussé les enquêteurs à conclure que le coup était bien mûri et préparé. Pour des vacances qui n'ont jamais commencé, ils se sont retrouvés en prison. Hier, après près de deux ans en prison, ils croyaient être fixés sur leur sort. Mais il n’en a rien été.