Le président de la République est attendu ce mardi dans la région de Kaffrine. Macky Sall va présider dans cette localité la réunion décentralisée du Conseil des ministres. Il arrive dans une région où tout est priorité et où l’espoir de le voir changer le visage de la localité est grand. Zoom sur cette région née de la réforme administrative de 2008.
Kaffrine est pauvre. Elle partage ce mal avec Diourbel, sa voisine du Nord. Dans cette région, le niveau de la pauvreté est estimé à 63,8% contre 46,7% à l’échelle nationale. L’augmentation de la pauvreté s’expliquerait par les difficultés de la filière arachidière, mais aussi l’épuisement des sols. Erigée en région par la loi du 2 février 2008, la région de Kaffrine, née des flancs de Kaolack, manque de tout. Les services déconcentrés sont pour la plupart logés dans des maisons conventionnées. La région est dépourvue d’infrastructures routières. Sur toute l’étendue régionale, il n’y a que la Nationale une ( N1) et la route Kaffrine-Mbacké qui sont bitumées. C’est très peu pour une si vaste région, située au centre du pays, passage obligé pour se rendre dans la plupart des pays voisins. Pour ce qui est des infrastructures hôtelières ou de spectacles, il n’en existe pas.
La région de Kaffrine n’est pas bien dotée sur le plan socioéconomique. C’est une région plutôt rurale avec un indice de pauvreté supérieur au chiffre national (63,8%/46,7%). L’activité économique régionale est principalement dominée par l’agriculture, l’élevage et l’exploitation forestière. Tout est à faire dans cet ancien département récemment érigé en région. Le taux brut de scolarisation (Tbs) dans la région est extrêmement bas par rapport à la moyenne nationale (45%/94%).
Un taux brut de scolarisation de 52%
Dans le document de contribution pour un plan stratégique d’émergence parcouru par Le Quotidien, on note dans le secteur de l’éducation que «la réticence des parents à amener leurs enfants à l’école a fait que le taux brut de scolarisation à l’élémentaire est en dessous de la moyenne nationale. Il est même de 52,01%, là où le niveau national se situe à 94,5%. Sur ce plan, la région accuse un grand retard par rapport à l’objectif de la scolarisation universelle. Les infrastructures scolaires à l’élémentaire ne sont pas aussi suffisantes. Sur un total de 408 écoles dans la région, seules 77 sont dotées d’un mur de clôture, soit seulement 18% ; 39% seulement de ces écoles disposent de points d’eau. C’est aussi à Kaffrine qu’on retrouve le plus d’abris provisoires dans l’élémentaire avec 224 sur 1 491 classes. Pour l’enseignement moyen, 29 collèges publics sont répartis dans la région, tandis que le taux d’accès régional est de 18%».
Normes sanitaires loin d’être respectées
La région de Kaffrine est défavorisée en matière d’accès aux soins de santé. Ici, les normes onusiennes en matière de santé sont loin d’être respectées. L’emploi est une denrée rare dans la région de Kaffrine qui ne compte aucune unité industrielle aussi bien dans la commune, chef-lieu de région, que dans les autres départements. D’après le document de contribution pour un plan stratégique d’émergence (Pse) de la région de Kaffrine, les prévisions d’investissement de la région s’élèvent à 7 milliards 400 millions de francs Cfa. Une somme répartie entre différents secteurs : la santé pour 1 milliard 260 millions, l’éducation 1 milliard 202 millions, l’agriculture 3 milliards 256 millions et l’hydraulique 2 milliards 883 millions.
A Kaffrine, l’agriculture occupe 75% de la population régionale. Elle est la principale activité de rente de la population à majorité rurale. Ce secteur est marqué par une pauvreté accrue des sols, une «insuffisance d’aménagement des zones de production», «l’insuffisance des infrastructures de stockage, de conservation et de transformation des produits», décrie le document cité plus haut. Les producteurs éprouvent des difficultés pour accéder aux crédits agricoles.
Outre l’agriculture, l’élevage est le secteur le plus dynamique. Il est pratiqué dans la région, mais reste encore extensif. Le cheptel est composé de bovins, caprins, équins, porcins et volailles familiales. Toutefois, il faut noter l’extension de pratiques modernes telles l’embouche bovine et ovine et l’aviculture. L’insémination artificielle a donné naissance à des métis plus productifs, tant en viande qu’en lait. S’agissant du secteur forestier, la région dispose de treize massifs forestiers dont onze forêts classées et deux réserves sylvo-pastorales. En dépit de sa fermeture à l’exploitation forestière, la région produit du bois de chauffe, du charbon de bois, et divers produits de cueillette comme le pain de singe. L’exploitation de la faune dans la région est favorisée par l’existence de zones d’intérêt cynégétique et de zones amodiées.
L’une des régions les plus vastes du Sénégal
Ancien département de la région de Kaolack, la région de Kaffrine est née des réformes administratives de 2008. Elle appartient à la zone sahélienne du sud et à la zone soudanienne du Nord. D’une superficie de 11 mille 181 km2, soit près de trois fois la superficie de l’actuelle région de Kaolack, elle est l’une des cinq régions les plus vastes du Sénégal. Sa population est estimée à 558 mille 041 habitants. Elle et celle de Tambacounda sont les seules à être subdivisées en quatre départements. Kaffrine compte les départements de Birkélane, Kaffrine, Koungheul et Malem-Hodar. Elle comprend neuf arrondissements que sont : Darou Minam 2, Gniby, Ida Mouride, Lour Escale, Katakel, Keur Mbouky, Mabo, de Missirah Wadène et Sagna. Elle compte 37 collectivités locales. La commune de Kaffrine, chef-lieu de la capitale régionale, a été fondée vers 1602 par des populations venues de Namandirou, ville historique qui n’existe plus, elle se trouvait entre le Sénégal et le Mali. Auparavant, elle portait le nom de Ndukumane et était une vaste région qui s’étendait de Kaffrine (ville actuelle) jusqu’aux limites actuelles de la localité de Koussanar, région de Tamba.
Le Ndukumane était constitué de Nguer, Birkélane, Pakala, Bambouck, Mandakh et Hoddar. La première capitale du Ndukumane était Mbelbouck. Kaffrine dépendait de Kahone qui était à l’époque la capitale du Saloum. Les rois qui régnaient au trône portaient le titre de Beuleup Ndukumane ou roi du Ndukumane. Le nom de Kaffrine qui signifie «non croyant en langue arabe et socé» lui a été donné du fait de leur refus de surtout embrasser la religion musulmane. Le dernier Beuleup, Ibrahima Ndao, de son vrai nom Kimitang, s’était converti lui à l’islam et avait également fréquenté l’école française. Kaffrine est devenue commune en 1960. Les différents maires qui se sont succédé à sa tête sont Ousmane Ndiaye (Thiass), Elhadji Moussa Ndiogou, Abdoulaye Soumaré, Mapenda Cissé, Saloum Cissé, Thierno Birahim Ndao, Babacar Gaye et Abdoulaye Wilane.
5 Commentaires
Anonyme
En Avril, 2015 (12:54 PM)Waouw Very Good
En Avril, 2015 (12:58 PM)Sosa
En Avril, 2015 (13:07 PM)Anonyme
En Avril, 2015 (15:01 PM)Anonyme
En Avril, 2015 (15:13 PM)Participer à la Discussion