Kaolack : Du sursis pour un trafiquant d'espèces animales protégées

Le tribunal de grande instance de Kaolack a rendu une décision relative à l’affaire Abdou Karim Diop, le mercredi 30 novembre dernier. Ce dernier est un trafiquant majeur de peaux de félins et d’autres espèces.

Il a été pris en flagrant délit de détention, circulation et commercialisation d’espèces animales intégralement protégées. Reconnu coupable, il a été condamné à 6 mois de prison avec sursis. Il doit aussi payer une amende de 500.000 F Cfa et 1.000.000 F Cfa en guise de dommages et intérêts. Une peine jugée «très faible et à contre-courant de la volonté du Sénégal de lutter activement contre ce fléau».

Au total, 106 peaux de 22 espèces animales différentes ont été saisies sur lui. La valeur des peaux de lions seulement est estimée à plus de 3.000.000 F Cfa, sans parler des autres. Abdou Karim Diop fait partie d’un réseau criminel organisé à grande échelle, impliquant des trafiquants nigériens ayant des connexions avec le Mali, le Kenya, le Niger, la Guinée. 

Selon Wara-Salf (Sénégal application de la loi faunique), cette peine est «très faible» car elle est largement en dessous des attentes du ministère de l’Environnement et de sa Direction des Parcs nationaux. Il estime qu’«il y a une contradiction. Parce que, le Sénégal avait démarré les opérations de répression contre ce trafic, il y a 3 ans mais, peine à infliger des sanctions fortes». Et, si on se fie à la loi en vigueur au Sénégal, la peine aurait dû être plus sévère.

Wara-Salf précise que les faits qui sont reprochés au trafiquant Abdou Karim Diop relèvent d'une peine correctionnelle allant de 1 an à 5 ans d’emprisonnement. Quatre chefs d’accusations ont été retenus contre lui, notamment la complicité d’abattage et de capture (Art. L27 du code de la chasse et de la protection de la faune) qui prévoit 1 an à 5 ans de prison. Pour lui, ce genre de décision de justice encourage les trafiquants à continuer en toute impunité.