[ PHOTOS ] Kaolack s’enflamme : Des guérillas et embuscades pour barrer la route à Wade

Par: Ibrahima Benjamin DIAGNE - Lobservateur | 23 juin, 2011 à 16:06:31 | Lu 43335 Fois | 89 Commentaires

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Le feu crépite, les grenades grésillent partout, les rues s’enflamment…

Kaolack avait du mal à supporter cette colère volcanique des manifestants de Benno Siggil Sénégal et de la société Civile.

Après un premier mouvement spontané réprimé par les forces de l’ordre, les opposants se sont organisés en petits groupes pour tenir tête aux policiers.

Quelques minutes après les jeunes envahissent à nouveau les rues, la police revient à la charge avec une détermination particulière. Elle parvient à franchir la mairie et lance à bout portant une grenade lacrymogène qui touche les reins d’un autre militant, inspecteur itinérant de l’éducation de son état. C’est en ce moment que le maire de la ville sort de son bureau et retrouve les manifestants dans le hall. La police procède en premier temps à deux arrestations dont un enseignant. Son collègue, M. Tendeng ancien censeur de Lycée sera touché au coup par une grenade. Gravement brûlé, il sera évacué à l’hôpital régional Elh Ibrahima Niass. De 15 h à 19 heures, la ville a été le théâtre d’une guérilla urbaine… Malgré ces arrestations et ces blessés enregistrés, les manifestants sont déterminés à poursuivre leur mouvement. C’est l’ancien député Aliou Ndiaye qui reprend le flambeau en rassemblant ses militants à la place Cœur de Kaolack. Avec des cartons et brassards rouges, ils arpentent la route qui mène qui vers la gouvernance. « Wade dégage », « ne touche pas à ma constitution » s’exclament les manifestants qui défient l’arsenal policier. Malgré les lance-grenades braqués sur eux, ils poursuivent leur randonnée. Les hommes en kaki repoussent les manifestants avec quelques tirs tendus. Ils se blottissent à l’hôtel de ville, lançant de grosses pierres aux policiers qui bravent ses projectiles. Ils leur imposent un stratégique au niveau du commissariat Central situé à dix mètres de l’hôtel de ville. Quelques minutes après les jeunes envahissent à nouveau les rues, la police revient à la charge avec une détermination particulière. Elle parvient à franchir la mairie et lance à bout portant une grenade lacrymogène qui touche les reins d’un autre militant, inspecteur itinérant de l’éducation de son état. C’est en ce moment que le maire de la ville sort de son bureau et retrouve les manifestants dans le hall. « Je proteste vigoureusement contre ce qui s’est passé, c’est une atteinte à notre institution, c’est inadmissible de voir des policiers armés s’introduire dans l’enceinte de la mairie pour pourchasser des manifestants qui n’ont commis que le délit d’avoir dit y’en a marre » peste Madieyna Diouf. Notre entretien avec le premier magistrat de la ville est interrompu par un coup de grenades lacrymogènes lancé sous les pieds de cette autorité municipale. La fumée chimique nous empêche de respirer. A côté une jeune fille tombe en syncope, d’autres personnes asphyxiées dont l’ancien député socialiste Aliou Ndiaye, seront évacués à l’hôpital. Le manager du groupe de rap Keur Gui a été débusqué, bastonné avant d’être embarqué dans la camionnette de la Police. Les jeunes « rebelles » ne déchantent pas, ils quittent plus tard la mairie pour tenir une réunion secrète à la permanence du parti socialiste. Ils se constituent en petits groupe et engagent une guérilla dans la ville. Ils commencent par la route de Nioro où ils ont brulé des pneus avant d’atterrir au marché central pour les mêmes opérations. Durant toute la soirée de ce mercredi, les opposants au projet de loi ont investi beaucoup de zones stratégiques pour manifester leur courroux.

Ibrahima Benjamin DIAGNE (L'Observateur)