Saint-Louis, 16 mars (APS) - La Cour d’Assises de Saint-Louis a condamné mardi à cinq ans de travaux forcés Khady Sylla qui retourne ainsi en prison après avoir réussi à refaire sa vie en profitant d’une liberté provisoire qui lui a été accordée.
Ni son état de grossesse avancé, ni son statut actuel de mariée et mère de deux enfants n’ont attiré la clémence de la cour qui s’en est tenue à une application stricte de la loi.
Les faits se sont déroulés au mois de novembre 1998 à Louga. Khady, qui avait alors 20 ans, a eu beaucoup de peine pour revenir sur son acte. Elle était en état de grossesse du fait d’un ami. Elle a accouché en cachette et a jeté le bébé dans la fosse de leur maison.
Elle sera dénoncée par son père à la police. Celle-ci trouve sur place le cadavre en état de putréfaction avancée. Les sapeurs-pompiers seront mis à contribution pour le sortir de la fosse.
Devant la Cour, Khady défendra la thèse selon laquelle le bébé de sexe masculin était mort-né contrairement au rapport du médecin légiste parlant d’un enfant de sexe masculin né à terme et au thorax bombé sans trace de plaie. Son décès était probablement cause par une noyade dans la fosse.
Cette version n’a pas convaincu le substitut général, Saliou Mbaye qui s’est posé beaucoup de questions sur les affirmations de Khady, sur son ignorance par rapport à son état qu’elle dit n’avoir découvert que le jour de l’accouchement.
L’absence de menstrues devrait suffire pour l’éclairer. Pour lui, cette dame qui na pas daigné informer son entourage à l’exception de l’auteur de sa grossesse avait bien mûri son projet.
Il ne comprend pas non plus, qu’après avoir été informé de son état comme l’a soutenu son amant Pape Sock, Khady ait décidé d’arrêter de se rendre dans une structure sanitaire pour son suivi.
Pour lui, la seule explication plausible était que Khady avait peur de son père et a tout fait pour garder le secret et accomplir son acte. Du fait de la tournure que sa vie a prise plus tard, le substitut du procureur lui concède les circonstances atténuantes en demandant une application stricte de la loi à son égard.
Son avocat a plaidé la clémence de la Cour qui, selon lui, n’a aucun intérêt à appliquer la loi dans toute sa rigueur pour cette dame dont la vie a pris la bonne tournure.
Mariée, mère de deux enfants, et en état de grossesse avancé, sa cliente mérite des circonstances atténuantes pour son avocat.
La Cour l’a condamnée à cinq ans de travaux. Ayant déjà purgé un an de prison avant sa mise en liberté provisoire, elle retourné derrière les barreaux pour quatre ans.
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