Dans la région de Kolda, la précarité du système scolaire est une préoccupation majeure. Pour y mettre fin, les autorités académiques ont mis en branle un train de mesures qui commencent à prendre forme.
Sur les 71 collèges de proximité créés à travers la région par l’Inspection d’académie, 31 sont toujours logés dans des abris provisoires à la merci de tout danger. Une situation amère et déplorable qui interpelle les responsables de l’éducation, dans la mesure où dans ces établissements scolaires, les conditions d’études sont précaires. Ces collèges appelés Cem de proximité sont faits d’abris provisoires à base de palissade et de tiges de bambous. Faute de construction, ces écoles sont parfois logées dans de vieux bâtiments administratifs longtemps abandonnés. Des conditions qui sont souvent source de grèves d’élèves réclamant de meilleures conditions et cadres d’études et de travail. Ainsi, consciente de l’inadéquation entre ces salles de classe et le goût des enfants à poursuivre leurs études, l’Inspection d’académie œuvre dans le sens des constructions et équipements. A ce propos, le Paem-Classe et le Bci sont les principaux acteurs retenus sur le terrain pour mettre à la disposition de l’Inspection d’académie de nouveaux bâtiments flambant neufs, capables de susciter le goût et l’intérêt des apprenants. De l’avis de l’Inspecteur d’académie, Abdoulaye Badiane, «ces deux structures ont déjà construit dans la région des salles de classe dans certains Cem de proximité». Malgré tout, la demande est pressante et l’offre plus ou moins considérable. Pour Abdoulaye Badiane, le Paem-Classe et le Budget consolidé d’investissement (Bci) vont prendre en charge, de façon continue, la construction du reste des collèges en abris provisoires. Car, renseigne-t-il, «l’enveloppe financière nécessaire est disponible pour mettre sur pied des Cem fonctionnels accompagnés d’équipement, au grand bonheur des élèves et enseignants». Hormis la construction et l’équipement de ces différents établissements scolaires, la question de la clôture se pose avec beaucoup d’intérêts. La divagation des animaux dans les cours d’écoles, traversées aussi quotidiennement par des personnes étrangères au service, constitue, entre autres, des obstacles majeurs au bon déroulement des apprentissages scolaires dans ces établissements. C’est pourquoi, le constructeur a aussi pensé à faire la clôture après la construction des bâtiments, selon M. Badiane.
Sur la question de la création de cantines scolaires dans ces écoles, pour réduire les taux d’abandon du côté des élèves comme ce fut le cas dans l’élémentaire, l’autorité académique dira que le processus est enclenché, il y a longtemps, de concert avec le Paem-classes, dans le but de retenir le plus longtemps possible les apprenants dans le milieu scolaire. «La cantine scolaire est un intrant pédagogique», a justifié Abdoulaye Badiane.
Par ailleurs, la précarité du système scolaire à Kolda, comme partout ailleurs dans le reste du pays, se justifie par les nombreuses grèves d’élèves et d’enseignants. Ce qui, de l’avis de l’Inspecteur d’académie, nécessite un renforcement de la communication entre dirigeants et autorités, par des campagnes d’explication sur les points de revendication. Mieux, en prenant en charge toutes les questions susceptibles d’être des motifs de grève. Dans tous les cas, le paiement des heures supplémentaires revendiqué par les professeurs du lycée Alpha Molo Baldé est, désormais, dans le compte des vieux souvenirs. Il s’y ajoute l’indemnité de recherche pour les professeurs vacataires et contractuels, en attendant de voir le cas des instituteurs chargés de cours.
Si, dans le moyen-secondaire, la question semble évacuée, au niveau de l’élémentaire rien n’est encore décidé en dépit des grèves. Avec ces mouvements ça et là, les yeux sont rivés vers le quantum horaire qui semble menacé. Malgré tout, l’Inspecteur d’académie rassure : «Les heures supplémentaires sont là pour compenser les heures perdues. Mais aussi, les professeurs font des cours de rattrapage pour être dans le rythme des programmes.» A ce sujet, Abdoulaye Badiane dira : «Nous sommes jusqu’ici dans les normes et nous œuvrons pour rester toujours dans cet espace avec moins de perturbations.»
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