Les libéraux de Kolda n’ont pas cherché loin pour accuser l’opposition d’être derrière la grève des élèves du lycée de la capitale du Fouladou. Aux yeux des membres du Pds, cette grève pourrait perturber la visite de leur leader dans cette ville, ce mardi.
Les élèves du Lycée Alpha Molo Baldé de Kolda ont déserté les classes, hier lundi. Ils réclament des salles de classe et des tables-bancs. Un mot d’ordre de 48 heures a été décrété, à compter de ce lundi et couvrant le jour de la venue de maître Abdoulaye Wade au Fouladou. Cette circonstance heurte la conscience des libéraux qui, déjà, accusent l’opposition d’être derrière ce mouvement pour perturber le meeting du candidat du Pds prévu, ce mardi, à la place de la gouvernance. «C’est l’opposition qui envoie les élèves sur le terrain pour faire échouer nos manifestations de ce mardi ; mais on ne se laissera pas faire», confie un responsable libéral.
Pourtant, du côté des élèves on juge cette grève légitime et opportune en écartant toute infiltration politique. Un de leurs dirigeants rencontré dans l’enceinte de l’établissement déclare qu’il s’agit là d’une situation que les autorités ont laissé pourrir. Car, explique-t-il : «On s’est toujours plaint du manque de tables et de l’insuffisance des salles de classe depuis le début de l’année. Malheureusement, le fait est encore là. Et, certains élèves n’ont pas encore démarré les cours dans certaines matières, faute de tables.» Mieux, Mamadou Diallo lance : «Nous sommes fatigués de parcourir tout l’établissement pour prendre nos cours.»
Pour les potaches, l’occasion est offerte pour mieux se faire entendre, en cette période de campagne électorale où le candidat du Sopi est attendu ce mardi à Kolda. Ainsi, même si les élèves n’ont pas délogé leurs homologues comme d’habitude, la peur de voir la visite de Abdoulaye Wade perturbée est vivace chez les libéraux. C’est pourquoi les militants du Pds trouvent que c’est l’opposition qui est derrière cette grève. Des accusations que le président du comité électoral de la coalition Alternative 2007 juge irresponsable et sans fondement. Pour Chérif Lahéib Aïdara, «c’est le système scolaire qui est bafoué, occasionnant des conséquences multiples».
En guise d’exemple, le coordonnateur régional de l’Afp parle des grèves des enseignants qui, selon lui, sont mal équipés au profit des députés, des gouverneurs et d’autres corps. «La grève est une situation qui se dégage d’elle-même, après plusieurs couacs dus à l’inexpérience des gouvernants», indique M Aïdara. Dans tous les cas, les élèves du lycée semblent être trop remontés contre les autorités politiques. D’ailleurs, à la cérémonie de remise de vélos et d’ordinateurs à leur établissement, samedi dernier, les apprenants ont boudé l’évènement laissant sur place quelques-uns aux côté des autorités administratives, politiques, académiques et autres.
Pourtant, ils sont les principaux bénéficiaires de ce don de l’association Education santé de la Première dame, Viviane Wade. En tout état de cause, ce mouvement déclanché, ce lundi, dérange les libéraux qui veulent réserver un accueil populaire et pacifique à leur leader national en quête de suffrages au Fouladou. Selon certains observateurs, «c’est le syndrome du 16 juillet qui se dessine». Car, la visite de Wade et de son gouvernement à Kolda était perturbée par le port des brassards rouges initié par les jeunes toutes professions confondues pour exiger la modernisation de la ville de Kolda. Et ce sont ces jeunes qui déclaraient que si les promesses du régime libéral ne sont pas tenues, Wade ne battra pas campagne au Fouladou.
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