Kolda: un officiel appelle à plus d'effort de lutte contre l'excision

Fodé Fall, gouverneur adjoint chargé des affaires administratives de la région de Kolda (Sud), a invité mardi les acteurs de la lutte contre l’excision à s’impliquer davantage pour contribuer à l’objectif du Sénégal d’aller vers l’abandon total de la pratique d’ici 2015.M. Fall s’exprimait à Kolda à l’ouverture des journées portes ouvertes de l’ONG Umbrella Support Unit (USU) ou unité d’appui aux organisations de développement (USU), en partenariat avec FODDE et l’appui de l’association allemande Intact. Le gouverneur adjoint a noté que ‘’malgré les séquelles incurables de l’excision et le vote de la loi en 1999, l’excision reste toujours une tradition dans la région de Kolda’’. ‘’Aujourd’hui, a-t-il relevé, nous savons les conséquences néfastes de cette pratique sur la santé de la femme.’’

 ‘’Il faut que les acteurs s’impliquent davantage dans la lutte contre l’excision pour un véritable changement de comportement chez les populations afin d’aller vers les résultats probants d’ici 2015’’, a-t-il indiqué. Pour sa part, la présidente de l’association Intact, Christa Muller, a rappelé les efforts consentis par les acteurs dans les pays comme le Bénin et le Togo pour arriver à bout de l’excision, estimant que les mêmes résultats peuvent être réalisés au Sénégal dans quelques années. ‘’(…) Pour le Sénégal, je croix qu’avec des efforts, la pratique de l’excision sera totalement éradiquée dans quelques années’’, a-t-elle affirmé, contant le succès de son expérience dans ces deux pays d’Afrique de l’Ouest. A la première journée de la manifestation, l’ONG USU a privilégié l’approche communautaire dans la lutte contre l’excision.

 Une soixantaine d’anciennes exciseuses ont fait leurs témoignages pour relater des difficultés rencontrées lors de l’exercice de ce métier traditionnel. Pendant trois jours, des populations de ville de Kolda ont l’opportunité de visiter les stands proposés par les organisateurs, dans le cadre de la lutte contre l’excision dans cette partie méridionale du Sénégal. Frontalière de la Gambie, de la Guinée et de la Guinée-Bissau, Kolda voit certaines communautés perpétuer cette pratique jugée néfaste à la santé de la mère et de l’enfant. Toutefois, des acteurs se battent avec l’appui des islamologues qui dénient tout fondement religieux à cette pratique.MG/SAB