Koutal: Les lépreux réclament un bus au ministre de l'Education

Koutal, retenez le nom. C'est un village de reclassement social situé à  une dizaine de km de la commune de Kaolack. Il a accueilli des lépreux, il y a plus de 50 ans déjà. Aujourd'hui, la lèpre n'est plus là mais elle a laissé des séquelles. Les victimes n'ayant plus la force pour travailler, mendient pour survivre. Leurs enfants qui étaient épargnés de la maladie, fréquentent l'école mais les difficultés font qu'ils abandonnent un à un les études, d'où l'inquiétude des parents qui réclament au ministre de l'Education un bus de transport et des bourses.

Quand mendier devient la seule source de revenus au village de Koutal. C'est presque tout le village qui tend la main pour vivre. Près de 700 habitants vivent ici. Ils habitent dans des maisons en banco, et partagés entre mendicité et agriculture. Une agriculture pratiquée par certains, épargnés par la maladie. Mais cette année, la récolte n'a pas été bonne, mais pas du tout alors. "Nous n'avons presque rien récolté. Conséquence, il n'y a pas de vente d'arachide. Et s'il n'y a pas de commercialisation, il n'y aura pas d'argent. Ce qui nous est arrivé cette année. "Les résultats de cette absence de commercialisation sont  visibles. Il y a des  difficultés financières pour assurer le transport des élèves. "Nous quittons chaque jour le village pour rallier les lycées de la commune, distants d'une dizaine de km. Certains le font en vélo, d'autres  prennent des taxis. Ceux-là qui ne disposent d'une possibilité, quittent purement et simplement les études. Cette année, il y en a deux qui ont quitté parce que leurs parents ne pouvaient plus payer le transport. Nos parents ont même du mal à nourrir correctement la famille", dira Abdourahmane Sy, de l'amicale des élèves de Koutal. "Tout le village a besoin  d'une aide", fait remarquer le secrétaire général de l'association des handicapés de Koutal. Et El hadji Ngom  d'inviter le ministre de l'Education à octroyer au village un bus de transport pour éviter un taux d'abandon très élevé. Des bourses sont aussi réclamées pour pouvoir permettre aux élèves de continuer les études. "Après le Bfem, nos enfants sont obligés d'aller en ville, mais ils ne peuvent pas le faire sans moyens. De grâce, nous demandons à Moustapha Sourang de donner ce bus. Un sérieux cri du coeur lancé à l'endroit des bonnes volontés, aussi.