Jeudi 25 Avril, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Societe

L’Etat tergiverse sur ‘Keur Serigne-bi’ : De quoi la Puissance publique a-t-elle peur ?

Single Post
L’Etat tergiverse sur ‘Keur Serigne-bi’ : De quoi la Puissance publique a-t-elle peur ?
Le Premier ministre et les pharmaciens ruent à bras raccourcis contre Keur Serigne Bi. Mais, que des déclarations d’intention. Parce que, jusque-là aucun acte allant dans le sens d’enrayer définitivement ce haut lieu de la vente illicite de médicaments. C’est à se demander pourquoi cet ‘établissement’ fait tant peur.

La tumeur Keur Serigne-Bi constitue un véritable problème de santé publique que personne n’ose attaquer de face. C’est à se demander de quoi l’Etat a peur au point de fermer les yeux sur Keur Serigne-Bi sans aucune réaction. Et pourtant les textes existent et la réglementation est claire. Toute personne se livrant à une activité de vente illicite de médicaments est exposée à des sanctions pénales. De Abdou Diouf à Abdoulaye Wade, aucun président de la République n’a osé s’attaquer à Keur Serigne-Bi. Recevant le Syndicat des pharmaciens privés du Sénégal juste après l’Alternance, le président Wade leur avait parlé en ces termes : ‘Keur Serigne Bi, affairou mag la. Ay mag nio kay réglé (Keur Serigne-Bi est une affaire de grandes personnes et c’est entre grandes personnes qu’on va la régler, Ndlr). Neuf ans après, le problème perdure. Avec même plus d’acuité. Pour dire que le lobby qui est derrière Keur Serigne-Bi dispose de solides relais jusqu’au plus haut sommet de l’Etat.

‘Je vais saisir le ministre de l’Intérieur pour que des mesures énergétiques soient prises contre les médicaments de la rue. Que ce soit à Keur Serigne Bi ou autre, des dispositions seront prises pour enrayer définitivement ce fléau’. Souleymane Ndéné Ndiaye a ainsi pris date devant les élus du peuple qui l’ont interpellé sur la question des médicaments de la rue lors de sa Déclaration de politique générale, jeudi dernier. A cette voix du Chef de gouvernement qui a été sommé d’en parler, s’ajoute celle des autorités du ministère de la Santé, de la Prévention et de l’Hygiène publique, à travers son secrétaire général. Présidant hier la Journée de sensibilisation contre les médicaments de la rue au nom du ministre Thérèse Coumba Diop, Moussa Mbaye s’est limité, également, à dénoncer ce cancer dans le cœur de Dakar.

Après toutes ces déclarations de bonnes intentions, la seule question qui s’impose est celle-ci : à quand la fermeture de Keur Serigne-Bi ? Abdou Fall, alors ministre de la Santé avait donné sa langue au chat. C’était devant les pharmaciens qui procédaient à Mbour, à l’ouverture de leurs premières Journées pharmaceutiques. Aucun député n’a jusque-là pris la parole pour demander la fermeture de Keur Serigne Bi.

Les pharmaciens, à travers l’Ordre, se montrent souvent très timides dans leur combat contre le fléau Keur Serigne Bi. Même s’il dénonce la présence de cet établissement spécialisé dans la vente illicite de médicaments, son Président Cheikh Oumar Dia se fait prier pour prononcer le nom de Keur Serigne-Bi, rejetant ainsi la responsabilité sur les autorités. ‘Si l’Etat y met du sien, il peut combattre le marché illicite de médicaments, d’autant qu’il dispose de tous les moyens pour le faire’, martèle le Docteur Cheikh Oumar Dia lors d’un point de presse tenu en prélude aux deuxièmes journées pharmaceutiques. La balle, tout le monde le sait, se situe dans le camp de l’Etat. Mais, avoir le courage de désigner du doigt Keur Serigne-Bi serait un pas de franchi. Et c’est ce qu’a fait le Docteur Fatou Ndiaye Dème, lors de la Journée de sensibilisation contre les médicaments de la rue. ‘Quiconque achète un médicament à Keur Serigne-Bi a acheté un médicament volé’, a dit, hier, la présidente du Collectif des pharmaciens de Pikine. Un courage appuyé par la témérité du Président du Syndicat des pharmaciens privés du Sénégal qui estime qu’il ne peut pas y avoir de voleur sans receleur. ‘Les médicaments volés sont nécessairement déposés quelque part. Keur Serigne Bi est nécessairement l’un des points de chute de ces médicaments volés’, avait-il accusé lors d’un point de presse tenu dans les locaux de l’Ordre pour dénoncer la recrudescence des cambriolages. Le Docteur Aboubakry Sarr avait même évoqué l’existence d’un autre ‘centre névralgique’ tapi dans l’ombre et qui a établi ses bases entre Darou Mousty et Touba.

Une chose reste claire : pour des raisons jusque-là obscures, l’Etat du Sénégal ferme les yeux sur cet établissement basé au cœur de notre capitale. Au grand dam de la santé des populations. 



0 Commentaires

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email