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L’INCESTE, CETTE HORREUR QUI EMPOISONNE LES FAMILLES

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L’INCESTE, CETTE HORREUR QUI EMPOISONNE LES FAMILLES
Interdit dans la plupart des cultures et les religions, l’inceste sape même le fondement de la société humaine qui veut qu’un homme prenne femme ailleurs. Des chercheurs sénégalais expliquent dans ce dossier les aspects psychopathologiques de ce mal qui a rendu célèbre un homme comme Josef Fritzl, cet Autrichien qui couchait avec sa fille pendant 24 ans.

UNE ÉTUDE SUR DES FAMILLES SÉNÉGALAISES DÉCÈLE DES SIMILITUDES : Un « crime » aux aspects psychopathologiques terribles

Les chercheurs sénégalais ont déterminé les circonstances de la survenue de l’inceste dans huit familles au Sénégal. L’isolement de la famille, l’absence de la mère, le déséquilibre psychologique ou l’alcoolisme du père, la grande promiscuité spatiale sont les caractéristiques communes à ces familles.

Il est bon de clarifier le débat épistémologique pour éviter tous les amalgames. Le mot « inceste » vient du latin « incestus » (impur). L’inceste désigne une relation sexuelle entre les membres de la même famille, une pratique interdite. La complexité réside dans la classification des parents proches ou lointains, surtout qu’en Afrique la famille ne se limite pas au père, à la mère et aux fils.

Les relations à caractères sexuels entre les frères et les sœurs utérins, entre le père et sa fille, entre la mère et son fils sont qualifiées d’incestueuses. Les rapports sexuels entre une personne qui a une autorité parentale et un enfant adoptif sont rangés aussi dans le registre des actes incestueux. Selon le degré de proximité parentale et le genre de parenté biologique, l’attribution d’acte sexuel incestueux diffère d’une société à une autre, d’une période à une autre. Quoi qu’il en soit, l’inceste est interdit en deçà et au-delà des Pyrénées pour parler comme les philosophes moralistes. Dans l’histoire de l’humanité, aucune communauté n’approuve cet acte, même si certains anthropologues réfutent l’universalité de l’amoralité de l’inceste. C’est ce sujet complexe qui a intéressé les chercheurs sénégalais comme le maître-assistant à la Faculté de Médecine de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), Aïda Sylla, et une équipe de médecins. Leurs travaux ont jeté la lumière sur quelques aspects psychopathologiques de l’inceste au Sénégal. Il ressort de l’étude, qui porte sur huit cas, que les familles où est survenu l’inceste présentent des similitudes.

Les facteurs à hauts risques

D’une manière générale, il a été constaté l’absence de la mère (décès, divorce, voyage...), l’alcoolisme ou le déséquilibre psychologique du père, l’isolement de la famille, entre autres. « Il faut souligner qu’il s’agit d’une étude qui analyse les circonstances de survenue d’inceste dans ces huit familles. « Nous avons reçu des victimes envoyées par des structures de prise en charge (associations, Ong...). Certaines étaient traitées pour maladie mentale et nous avons découvert qu’elles ont été victimes d’inceste. Les similitudes présentées par ces familles concordent avec les éléments que nous avons relevés dans la littérature concernant l’inceste », confie le docteur Aïda Sylla.

Différence culturelle entre le père et la mère

Plusieurs facteurs socioculturels concourent à la survenue de l’inceste dans certaines familles. Pour le cas spécifique du Sénégal, lorsque deux personnes de cultures différentes se marient, par exemple un diola ancré dans sa culture et une mauresque, ce n’est pas évident que leurs filles épousent les comportements de la société, de l’ethnie du père. Celui-ci, selon le psychiatre, peut regarder sa fille avec un autre œil. « Certains pères nous disent qu’ils ont du mal à reconnaître leurs filles comme étant leurs filles. Parce qu’elles se présentaient à eux comme des filles étrangères, ne se comportaient pas comme des filles élevées dans leur culture », rapporte le docteur Aïda Sylla qui officie au Centre hospitalier national de psychiatrie de Thiaroye.

Troubles psychiatriques aigus

Les victimes d’inceste plongent dans la déprime. L’étude a révélé que certaines patientes ont présenté dans tous les cas des troubles psychiatriques aigus qui sont passés, parfois, à la chronicité. Les psychiatres ont relevé des troubles mentaux chez certaines malades qui n’étaient pas forcément liés à l’acte amoral dont elles sont victimes. « Certaines filles présentaient des troubles mentaux qu’on ne pouvait pas de façon exclusive lier à l’inceste. D’autres mènent une vie apparemment normale avec une relative bonne insertion sociale. Nous leur prodiguons des soins par rapport à la plainte et à la relation incestueuse. Nous les aidons à surpasser cette difficulté et à vivre normalement. Ce sont des actes très graves, mais ils ne doivent pas donner un coup d’arrêt à la vie de la victime », conseille la psychiatre. Le docteur Aïda Sylla n’écarte pas une augmentation du nombre de cas. « Il est vrai que lorsque l’on s’intéresse à cette question, il peut nous sembler que les cas se multiplient. Il faut savoir que dans ces circonstances, le professionnel se focalise sur tous les facteurs qui peuvent être liés à une relation incestueuse », analyse Dr Aïda Sylla. Selon une enquête publiée dans le Figaro daté du 28 janvier 2009, près de deux millions de Français seraient victimes de l’inceste.

Une interdiction qui est le fondement de la société humaine

Les ethnologues apprécient de façon positive cette interdiction. Pour l’anthropologue et ethnologue français Claude Lévi-Strauss, l’interdit de l’inceste est le fondement de la société humaine, car il oblige les hommes à prendre femme dans une autre famille. « L’inceste est moins une règle qui interdit d’épouser père, sœur ou fille, qu’une règle qui oblige à donner mère, sœur ou fille à autrui. C’est la règle du don par excellence », écrit Lévi-Strauss dans « Les Structures élémentaires de la parenté » (1949). Pour d’autres, sa prohibition garantit la hiérarchie entre générations, la discipline et la cohésion au sein de la société. « Cette prohibition, tout comme celle du meurtre, fonde et structure l’organisation sociale, le processus d’humanisation et d’individualisation, c’est-à-dire la naissance du sujet humain », écrit Laure Razon dans son livre « Enigme de l’Inceste : du fantasme à la réalité ». Sigmund Freud, père de la psychanalyse, explique l’interdiction de l’inceste par un désir d’ordre et de loi. A son avis, c’est « le père qui dresse son opposition face au désir incestueux des fils pour la mère ».

L’Islam interdit aussi l’inceste. Pour éviter aux hommes de tomber dans cette pratique, le Coran a listé les femmes avec lesquelles il est prohibé de se marier. « Et n’épousez pas les femmes que vos pères ont épousées, exception faite pour le passé. C’est une turpitude, une abomination, et quelle mauvaise conduite ! » lit-on dans le livre saint (sourate IV, « An Nisa’ » ou « Les Femmes », verset 22). Le Coran poursuit, clairement, à la sourate 23 de la même sourate : « Vous sont interdites vos mères, filles, sœurs, tantes paternelles et tantes maternelles, filles d’un frère et filles d’une sœur, mères qui vous ont allaités, sœurs de lait, mères de vos femmes, belles-filles sous votre tutelle et issues des femmes avec qui vous avez consommé le mariage ; si le mariage n’a pas été consommé, ceci n’est pas un péché de votre part ; les femmes de vos fils nés de vos reins ; de même que deux sœurs réunies - exception faite pour le passé. Car vraiment Dieu est Pardonneur et Miséricordieux ». La Bible aussi pose des interdictions. « Nul de vous ne s’approchera de sa parente, pour découvrir sa nudité » dit la Torah qui ajoute : « Nul ne prendra femme, la femme de son père et ne soulèvera la couverture du lit du père ».

CE QU’EN DIT LA LOI : L’enfant incestueux ne peut pas porter le nom de son père

Si un enfant est né d’une relation incestueuse, le présumé père n’a pas le droit de le déclarer au niveau de l’état civil pour qu’il porte son nom de famille, lit-on sur le site du ministère de la justice, au chapitre traitant de l’inceste. Cependant, ajoute-t-on, la mère peut bien faire cela et donner son nom à son enfant. Il s’y ajoute que le nom de l’auteur de la grossesse ne pourra « nullement » être mentionné sur l’acte de naissance de l’enfant incestueux. Le mot « inceste » ne figure pas dans le code pénal sénégalais, mais la loi prévoit des sanctions contre les parents ou toute personne ayant autorité qui abuse de l’enfant. L’article 319 du Code pénal fixe une peine maximale de cinq ans en cas d’attentat à la pudeur contre tout ascendant (père ou mère de l’enfant) ou toute personne ayant autorité sur la victime, même âgée de plus de 13 ans, précise le site du ministère de la Justice. L’article 321 du code pénal prévoit une peine d’emprisonnement de 10 ans. Tandis que l’article 322 du même code interdit l’octroi du sursis à exécution de la peine, ce qui signifie que dès que le tribunal prononce la peine, le coupable est automatiquement mis en prison, même s’il interjette appel de la décision de justice, ajoute le site.

Devant un cas d’inceste, le site conseille de ne pas éliminer les éléments de preuves (habits souillés, blessures sur la victime, etc.), de faire établir un certificat médical par un médecin, de chercher des témoins, de porter plainte à la police, à la gendarmerie ou au tribunal le plus proche, de prendre contact avec les associations de défense des droits de la personne, de l’enfant ou luttant contre les violences.

PAROXYSME DE MONSTRUOSITÉ : Ces pères qui ont eu des enfants avec leurs filles

L’Autrichien Josef Fritzl est resté tristement célèbre dans les annales des cas d’inceste en faisant plusieurs enfants à sa fille qu’il avait séquestré dans une cave pendant 24 ans. En Angleterre, un homme a mis enceinte 19 fois ses deux filles. La justice a sévi en condamnant ces deux individus à la prison à vie.

Le cas d’inceste qui a choqué la planète récemment, c’est sans doute l’enfer dans lequel l’Autrichien Josef Fritzl avait plongé sa propre fille, Elisabeth, pendant 24 ans. M. Fritzl avait séquestré et violé pendant tout ce temps sa fille, dans la cave de leur maison. Au fil du temps, il a eu avec celle-ci sept enfants. L’enquête judiciaire avait révélé qu’Elisabeth a été enlevée à l’âge de 18 ans, précisément le 29 août, par son père qui avait 49 ans à l’époque. Pour masquer son forfait, Josef Fritzl a fait croire qu’Elisabeth a fugué pour rejoindre une secte. La fille, enfermée dans une cave de 40m2, sans fenêtres ni ventilation, servait d’objet sexuel à son père qui, pendant 24 ans, menait une double vie à l’insu de son épouse et de l’entourage. Comme s’il avait affaire à une épouse, Josef se met à faire des enfants avec sa propre fille. Le couple incestueux a donné naissance à sept enfants dont un qui est mort, quelques heures après sa venue au monde, en 1996. L’enfant a perdu la vie faute de soins dans ce cachot. Arrêté le 26 avril 2008, Josef Fritzl déclare avoir brûlé le corps de l’enfant dans une chaudière de l’immeuble. Jugé pour esclavage, viols, séquestration, menaces aggravées et inceste, M. Fritzl est finalement condamné à la prison à vie et à l’internement psychiatrique, en mars 2009, à l’issue de quatre jours de débat d’une audience qualifiée de « procès du siècle ».

A peine a-t-on fini de s’indigner de ce scandale survenu en Autriche que l’Angleterre découvre, elle aussi, son Fritzl. Il s’agit d’un homme qui a violé ses deux filles pendant plus de 25 ans. Les filles ont commencé à subir les assauts de leur père en 1981, alors qu’elles étaient âgées de 8 et 10 ans. L’homme âgé de 56 ans et dont le nom a été gardé secret par la justice britannique pour protéger ses victimes, n’hésitait pas à battre ou à torturer ses filles si elles s’opposaient à ses assauts sexuels. Des fois, il approchait leur visage près d’une flamme jusqu’à ce que leurs cils brûlent, raconte le magazine Paris Match. Et, selon les experts qui ont étudié son cas, il prenait du plaisir à faire souffrir ainsi ses enfants. D’ailleurs, son épouse, à force d’être battue, finit par fuir le domicile conjugal, en 1990, sans pouvoir emmener ses filles. Réussissant à tourner les enfants contre leur mère, le père déménageait sans cesse, de préférence dans de petits villages, afin de ne pas éveiller de soupçons. Ainsi, pendant 27 ans, il couchait avec ses filles ; ces liaisons incestueuses ont engendré 19 grossesses au total. Seulement neuf enfants sont venus au monde dont sept qui ont survécu après la naissance. Les dix autres grossesses se sont terminées par cinq fausses couches et autant d’avortements. Lorsque les deux filles ont voulu prendre un contraceptif pour éviter ces grossesses de la honte, leur père s’y est farouchement opposé. Pour avoir une meilleure emprise sur ses victimes, l’homme a fait preuve de sadisme en menaçant de tuer les enfants, même s’il aimait jouer avec eux. Une fois libérées de cet enfer, les filles ont déclaré vouloir garder leurs enfants incestueux. « Bien qu’ils soient nés de la haine, nous aimons nos enfants, et pour toujours », a dit l’une d’elles. Arrêté et jugé, le père a été condamné à la prison à vie 25 fois. C’est-à-dire une fois pour chaque viol reconnu. Le juge qui a connu de cette affaire, indigné, a déclaré à l’issue du procès : « c’est la pire affaire que j’ai connue » en 40 ans de service.

C’est arrivé aussi chez nous

Les quelques cas d’inceste jugés au Sénégal défraient souvent la chronique s’ils ne font pas carrément la une de certains journaux. Pierre Mendy, ce vigile qui s’est rendu tristement célèbre dans son quartier de Daroukhane (Guédiawaye) a été condamné à dix ans de prison pour avoir violé à plusieurs reprises sa fille de 13 ans. Son épouse décédée il y a deux ans, le vigile s’est retourné sur sa fille pour assouvir ses appétits sexuels. Selon la fille lors du procès, la première fois que son père a abusé d’elle, il l’avait appelé dans sa chambre pour lui demander de se déshabiller. N. Mendy refuse d’obéir, son père réagit mal en menaçant de la bastonner. Et la fille cède, ouvrant la voie à une série d’assauts, dans le silence. V. Mendy, le petit frère, déclare avoir surpris plusieurs fois son père coucher avec sa sœur. Ne pouvant plus garder ce secret pesant, il s’en ouvre à sa grand-mère qui alerte la police. Arrêté et traduit devant le tribunal des flagrants délits de Dakar, Pierre Mendy crie à une cabale montée par sa belle-famille dans le but de lui arracher ses enfants. Mais, sa fille qui semblait attendre ce procès pour vider son cœur, a confié que le père faisait aussi subir le même martyr à sa sœur aînée. Celle-ci se réfugia en Guinée-Bissau pour s’extraire des griffes paternelles. Pierre Mendy a été finalement déclaré coupable de viol sur une mineure sur qui il avait autorité et condamné à dix ans ferme de prison. Le quotidien Le Soleil rapportait aussi le cas d’Alioune, un retraité de Bène Baraque qui a engrossé sa fille adoptive. Pourtant, l’homme de 63 ans a... cinq épouses au moment des faits, mais cela ne l’a pas empêché de tenter d’abuser de sa fille adoptive. Il essuie un cuisant échec qui le pousse à se rabattre sur la petite sœur de la fille. Entre temps, le vieil homme a déménagé avec sa famille dans sa maison à Yeumbeul. Il occupe deux chambres avec toute la famille de cinq enfants et donne le reste des pièces en location. Sa fille adoptive Fatou refuse de rejoindre la famille à cause de sa mésaventure avec son père adoptif. Elle ne se doutait pas que sa petite sœur allait en faire les frais. Celle-ci raconte que leur père la rejoint sur son matelas, dans la chambre de sa mère, à l’aube, alors qu’elle dormait. « Avec un couteau, il a menacé de me tuer si toutefois je bronchais », raconte Marie. Suffisant pour que le père adoptif passe à l’action. Ainsi, il passe à l’acte à quatre reprises. La dernière fois, craignant d’être surpris par sa femme qui commençait à se tirer de son sommeil, le bonhomme avait oublié, dans sa précipitation, son pantalon sur le matelas. La dame se réveille brusquement et voit sa fille en sanglots. Elle lui demande les raisons de ses larmes et Marie lui raconte tout. Ramassant le pantalon de son mari, la mère s’en va demander des comptes à son mari. Sommé de s’expliquer, le mari fait jouer le chantage en menaçant son épouse de dire aux parents de celle-ci qu’il n’est pas le vrai père de leur premier enfant. Mais le chantage n’a pas marché, puisque le retraité a été finalement arrêté.



1 Commentaires

  1. Auteur

    Anonyme

    En Septembre, 2015 (10:37 AM)
     :emoshoot: 
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