Depuis hier, le corps des professeurs du tout nouveau lycée du département de Kaffrine ont entamé un mouvement en réaction contre la décision de l'Inspection Académique de la région qui a pris un arrêté allant à contre-courant de leur volonté. En effet, il y a de cela un peu moins d'une dizaine de jours, le Conseil de Discipline du lycée avait pris la décision extrême d'exclure définitivement une quinzaine d'élèves. Pour en tenir informé l'Inspecteur Académique, ils lui ont adressé une correspondance en bonne et due forme. Mais, leur décision n'a pas rencontré l'adhésion de la hiérarchie, qui leur a servi une réponse salée à travers laquelle il est allé jusqu'à les taxer d'irresponsables…
Tout est parti de la fameuse journée du 19 février, journée pendant laquelle le département de Kaffrine devait accueillir Me Wade dans le cadre de sa campagne électorale. Les membres du Mouvement des élèves et étudiants libéraux (Meel) de la localité, une quinzaine, en tant qu'élèves du nouveau lycée, ont alors jugé logique de faire cesser les cours durant cette journée symbolique histoire de bien accueillir leur idole. Pour ce faire, la bande des quinze attend que 8 heures sonnèrent pour faire irruption dans l'établissement. Or donc, c'est ce matin-là du 19 février que les compositions des classes d'examens venaient de démarrer, conformément à un calendrier préétabli. Mais les quinze jeunes libéraux n'en avaient cure, apparemment. La preuve, après avoir cherché vainement de faire sortir leurs camarades avec des méthodes plus ou moins diplomatiques, et voyant que l'administration s'opposait catégoriquement à leur initiative, ils sont tout bonnement passés à la vitesse supérieure en allant semer un désordre indescriptible dans les salles de classes. Dans la foulée, ils arracheront les copies de plusieurs élèves et finiront par avoir raison sur la détermination farouche de l'administration, des professeurs et de leurs camarades. En effet, les examens ne purent avoir lieu ce jour-là. Quelques heures seulement après cet incident déplorable, le Conseil de Discipline, qui avait pris le soin d'identifier tous les perturbateurs, diligente une rencontre pour statuer sur leur cas. Rencontre à l'issue de laquelle la décision unanime tombe comme un couperet : les quinze "vandales" bleus sont définitivement exclus. Chemin faisant, les membres du Conseil de Discipline formulent une correspondance pour en informer la hiérarchie, c'est-à-dire l'Inspecteur Académique installé à Kaolack. Mais, hier, contre toute attente, la réponse de l'Inspecteur est parvenue aux membres du Conseil, et à leur grande stupéfaction, à la place d'un entérinement de l'acte d'exclusion de la bande des quinze, c'est une correspondance vachement comminatoire qui leur adressée. En effet, non content de les enjoindre de casser leur décision d'exclure les élèves "bleus", l'Inspecteur a permis du plaisir à les tancer en les taxant d'irresponsables. En fait, l'Inspecteur, dans sa missive, recommande au Conseil de n'exclure les quinze que pour une période 8 jours, pas plus. Hier, les élèves exclus par le Conseil étaient allés au lycée pour faire cours, revigorés qu'ils étaient par le mot de la hiérarchie. Mais, le corps professoral a opposé un niet catégorique à leur réadmission. Mais les quinze ont forcé les portes de l'établissement et ont encore et y semé une confusion monstre, et dans la vive altercation qui les a opposés aux professeurs, sont allés jusqu'à servir une redoutable agression verbale à un professeur d'anglais répondant au nom de madame Sarr née Rokhaya Loum, qui était en train de faire cours dans une Terminale L2. Un des professeurs du lycée, membre du Conseil de discipline, dont nous avons pris l'attache, nous a fait savoir que la grève des professeurs est enclenchée et qu'ils ne retourneront dans les classes que lorsque leur décision d'exclure définitivement ces élèves sera entérinée par l'Inspecteur Académique. Pour statuer sur la suite à donner à ce mouvement, ils tiendront aujourd'hui à 9 heures une Assemblée Générale dans l'enceinte de l'établissement.
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