Le nouveau Président de l’Ordre des architectes (ODAS) du Sénégal, Fodé Diop, a fait part de l’ambition de la structure qu’il dirige à s’adapter à l’air du temps en faisant la promotion d’une architecture responsable.
''Le sujet ne devrait pas vous étonner face à toutes les questions qui secouent le monde de l'habitat, de la construction, de l'urbanisme, de l'aménagement du territoire et de l'architecture depuis plusieurs décennies'', a indiqué, mercredi à Dakar, le président de l'ODAS dont la corporation célèbre en ce début d'année 2014 ses 40 ans d'existence.
Selon M. Diop qui donnait une conférence de presse, cette célébration est un grand moment d'évaluation et surtout de rupture qui devrait repositionner l'ODAS dans son monde et le projeter sur celui de demain.
‘'Depuis son institution, le cadre juridique de notre organisation n'aura varié que très peu, son exercice ayant été régi par des textes anciens dans un contexte qui ne permet plus de valoriser comme il se doit la corporation'', se plaint M. Diop.
Pire, ajoute-t-il, l'essentiel des grands projets de l'Etat échappe encore aux architectes nationaux. ‘'Au même moment, autre paradoxe, plus de 80% de la commande privée sont réalisées sans recours à l'architecte ‘', avance Fodé Diop.
En dépit de ce constat amer, le président de l'ODAS soutient que pour répondre aux nombreux défis à venir, sa corporation se fixe pour mission de convaincre, fédérer et animer l'espace à travers des échanges, le dialogue et des propositions concrètes sur le chemin de la construction d'un Sénégal nouveau.
Au passage, M. Diop reconnait que l'ODAS est en hibernation depuis plusieurs années et n'entreprend que très peu d'actions pour défendre et développer la profession et l'expertise locale.
Pour changer la donne, M. Diop propose un plan d'action quinquennal ou décennal articulé autour de trois axes. Le premier est un ordre fort qui, conscient de ses compétences, communique avec des colloques, des manifestations et un site internet de référence.
Le deuxième axe est un ordre solidaire. ‘'Nous voulons un ordre qui sait apporter de l'aide lorsque les difficultés sont là et sait transmettre l'expérience'', affirme Fodé Diop.
Le dernier axe avancé par le président de l'ODAS est un ordre moderne et dans l'air du temps. Selon M. Diop, cela signifie que l'ODAS doit s'adapter aux évolutions de la société sénégalaise, aux attentes de sa clientèle et aux besoins du marché national, communautaire et international.
Le nouveau président pour deux ans de l'ODAS a évoqué quelques projets phares à réaliser à brève échéance. Il s'agit notamment de l'installation de cabinets d'architectes dans les régions du Sénégal, l'assistance architecturale aux Sénégalais les plus démunis, l'instauration d'un grand prix de l'architecture ou encore des rencontres avec les autres corps de métiers (bureaux d'études, bureaux de contrôle, fabricants et distributeurs de matériaux et équipements de construction).
3 Commentaires
Jamm
En Mars, 2014 (19:11 PM)Ndiaye Lo
En Mars, 2014 (19:22 PM)quelque chose me dit que l'ordre des architectes n'est le nid des franc macon
Maçon
En Mars, 2014 (21:24 PM)Sinon j'entends souvent certains compatriotes émettre des critiques envers les architectes Sénégalais ,allant même parfois jusqu'à vouloir expliquer ou justifier le choix systématique d'architectes étrangers pour pratiquement tous ces grands projets. La raison fondamentale est ailleurs. Les architectes dérangent en fait. Pourquoi les grands projets ne font pas l'objet de concours. Le gré à gré est érigé en règle. Tout est fait dans l'opacité totale. C' est honteux.
Pour ceux qui passent leur temps à comparer des projets en Europe ou ailleurs aux bâtiments réalises au Sénégal comparez aussi les coûts de réalisation. Vous verrez que la belle architecture a un coût. Ce n' est pas que du béton et du fer. Comparez les Archi Sénégalais aux autres architectes africains.
Participer à la Discussion