Dakar, Sénégal - Un an après les inondations de la saison hivernale 2007, qui ont entraîné la disparition de 120 tombes dans la mer, le plus ancien et principal cimetière de Thiawlène, dans la ville de Rufisque (15 km à l'est de Dakar), est encore cette année sous la menace de l'avancée de la mer.
Depuis quelques décennies, à pareille période, des dégâts énormes notamment la disparition de plusieurs tombes et le déplacement des populations riveraines sont monnaie courante.
Selon le responsable du cimetière Feugue Ndiaye, rien que l'année dernière, 3 jours de vagues ont suffi pour que les populations des quartiers de Thiawléne, Rufisque Est et Diokoul, aient été obligés de se déplacer vers à l'intérieur de la ville pour fuir les inondations causées par l'avancée de la mer.
A l'occasion, plus d'une centaine de sépultures ont été engloutis par la mer. "Cette année si on y prend garde, le même phénomène risque de se reproduire ou bien empirer".
"Le mois de juillet est celui de tous les dangers", a indiqué Mamadou Thioune, conseiller municipal, chargé des questions environnementales à la mairie de Rufisque.
M. Thioune recommande l'application des études menées il y a 40 ans dans le seul but de freiner l'avancée de la mer et sortir de cette situation récurrente.
"Il ne s'agit pas de mettre sur pied un plan Orsec, il faut mettre une digue et des épis à grand volume pour casser les vagues dans la mer afin d'éviter qu'elles ne se déversent dans les maisons riveraines et le cimetière dont il ne reste que la moitié", a ajouté le conseiller municipal.
Selon les populations rencontrées, la construction du Port autonome de Dakar, l'extraction des bancs de sable, ajoutés à l'absence de réactions de la part des autorités sont entre autres les facteurs d'aggravation de ce phénomène.
Pour le moment, les populations riveraines s'essaient à la réfection d'une digue construite en 2007 qui constitue actuellement plus ou moins le seul obstacle à l'avancée de la mer
Toutefois, le représentant du ministère de l'Environnement a tenu à rassurer les habitants de Rufisque sur la tenue dans les brefs délais d'un conseil présidentiel sur l'érosion côtière.
Avec 700 km de littoral où vivent plus de la moitié de la population et 85% des industries et services, le Sénégal connaît à nos jours une érosion côtière critique exacerbée par les activités humaines et la disparition de la mangrove.
Dakar - 09/06/2008
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