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La médecine d'urgence souffre au Sénégal : Les anesthésistes et urgentistes interpellent le ministre de la Santé

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La médecine d'urgence souffre au Sénégal : Les anesthésistes et urgentistes interpellent le ministre de la Santé
Le Sénégal ne compte qu’une cinquantaine de médecins anesthésistes et onze médecins urgentistes pour plus de 11 millions d’habitants. Mais, malgré leur nombre fort limité, ces derniers éprouvent d’énormes difficultés liées à l’exercice de la profession qui souffre d’un manque de considération et à leur intégration dans un corps.

Des machines qui tombent en panne, des ruptures de consommables, un nombre insuffisant de médecins urgentistes et d’anesthéistes…, tels sont les maux dont souffrent les services d’accueil des urgences des hôpitaux sénégalais en particulier et l’exercice de la médecine d’urgence en général. La Société sénégalaise d’anesthésiste-réanimation et de médecine d’urgence l’a rappelé hier au ministre de la Santé et de la Prévention médicale, le Dr Safiétou Thiam, qui présidait à Saly la cérémonie d’ouverture du Congrès international de la médecine d’urgence et d’anesthésie réanimation. ‘Ce n’est pas la première fois et j’interpelle l’autorité de tutelle. Peut-être qu’avec le nouveau directeur de l’hôpital, la situation va changer’, espère le Professeur Binta Kâ Sall, chef de service anesthésiste-réanimation de l’hôpital Aristide Le Dantec et présidente de la Société sénégalaise d’anesthésiste réanimation et de la médecine d’urgence.

Les urgentistes demandent également une augmentation du nombre de lits de réanimation fonctionnels à Dakar. ‘Dakar abrite la plupart des usines et, en cas de catastrophe, de gros problèmes peuvent subvenir. Le ravitaillement en consommables est presque inexistant et la plupart des services fonctionnent avec des dons’, se désole le Pr Binta Kâ Sall qui ne manque pas de relever les problèmes spécifiques à l’hôpital Le Dantec qui est actuellement au bord du gouffre.

Le Sénégal ne compte qu’une cinquantaine de médecins anesthésistes et onze médecins urgentistes pour plus de 11 millions d’habitants. Mais, malgré leur nombre fort limité, ils éprouvent des difficultés liées à leur intégration dans un corps. D’où l’appel lancé au ministre de la Santé par la présidente de la Société sénégalaise d’anesthésie réanimation pour qu’il leur soit permis d’avoir un salaire conséquent et de rester dans un corps privé. Selon Mme Sall, la création d’un corps de praticiens hospitaliers servirait de base de motivation pour les spécialités médico-chirurgicales et atténuerait la fuite des cerveaux vers l’étranger ou le secteur privé. En outre, le Pr Binta Kâ Sall a demandé que des efforts supplémentaires soient faits au niveau de la formation pour aboutir dans le secteur public à dix médecins anesthésistes par hôpital à Dakar, quatre par hôpital régional et deux par hôpital départemental.

Face à cette interpellation, le ministre Safiétou Thiam a demandé aux médecins urgentistes et anesthésistes réanimateurs de s’imprégner davantage de la politique du gouvernement en matière de médecine d’urgence. Pour autant, le ministre de la Santé dira que la requête est entendue et que des dispositions seront prises pour résoudre les problèmes liés à la gestion de l’urgence. En ce qui concerne la formation, le ministre de la Santé a promis l’octroi de plusieurs bourses en médecine d’urgence et promet l’ouverture de l’enseignement de la spécialité à la faculté de Médecine.

La médecine d’urgence est un besoin incontournable. Malheureusement, au Sénégal et un peu partout en Afrique, les difficultés liées à son exercice sont réelles. C’est pourquoi, d’éminentes sommités médicales se sont réunies hier à Saly pour diagnostiquer les problèmes liés à l’exercice de la spécialité et échanger des expériences dans la prise en charge pré-hospitalière. Cette rencontre qui a réuni plus de 500 participants venus d’Afrique et d’Europe et appartenant à plusieurs sociétés scientifiques, sera l’occasion ‘d’échanger afin de mieux comprendre les enjeux, de convenir de la nécessité d’intervenir de façon concertée et de mettre au point de nombreux et solides consensus’, souligne Safiétou Thiam. Ces derniers, poursuit le ministre de la Santé, porteront sur la définition d’une politique visant à favoriser l’intégration harmonieuse de l’urgence dans l’ensemble du système de santé. Il s’agira également de la mise en place d’un cadre de coopération internationale dans le domaine de l’anesthésie réanimation et de la médecine d’urgence.

Le docteur Massamba Sassoum Diop, président de Sos médecin Sénégal et président du comité d’organisation de cette rencontre, dira que l’urgence est un énorme chantier et que l’enjeu est majeur. En médecine d’urgence, dit-il, il s’agit non seulement de sauver des vies, mais également de préserver des fonctions de l’organisme des séquelles face aux traumatismes. Au cours de cette rencontre, plusieurs communications sont attendues. Celles-ci porteront, entre autres, sur les urgences traumatologiques, les urgences infectieuses et parasitaires, la douleur en anesthésie, l’évaluation des pratiques professionnelles de qualité. Une table ronde sera consacrée aux accidents vasculaires cérébraux (Avc).

Jean Christophe Ruffin, ambassadeur de la France au Sénégal, a introduit la conférence inaugurale portant sur le thème : ‘L’humanitaire est-elle bénéfique à long terme’. Dans son exposé, le diplomate français dira qu’en cas de guerre ou de crise ou de famine, l’intérêt est d’agir vite pour éviter qu’on en arrive à des situations d’urgence. Ainsi, Jean Christophe Ruffin met un accent particulier sur un ‘humanitaire efficace’, pour des pays qui en ont réellement besoin.



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