LA MECQUE 2006 : Le hadj, c’est quoi ? Qu’est-ce qui fait courir les musulmans vers La Mecque

MÉDINE. Ils seront encore, cette année, plus de trois millions sur presque un milliard et demi de musulmans que compte la planète dont au moins 9800 Sénégalais à converger vers l’Arabie Saoudite pour accomplir le Hadj ou Pèlerinage à La Mecque. En accomplissant l’un des cinq piliers de la religion révélée par Mohammed (Paix et salut sur lui), les croyants d’Allah le Tout-Puissant espèrent récolter des fruits du plus grand voyage de leur vie. Quelle place occupe le Pèlerinage aux Lieux Saints dans ce qui est,á après le christianisme et le judaïsme, la troisième religion du Livre. Quels sont ses bienfaits ? En décodé, qu’est-ce qui fait courir les foules vers le royaume wahhabite ?

Mosquée de Médinatoul Mounawar. Lundi 04 décembre 2006 à 17 heures 30 locales (20h 30 Gmt.) Lorsque l’appel du muezzin retentit pour l’appel à la prière de « Timiss, « ils sont des centaines de milliers, Saoudiens, Sénégalais, Indonésiens, Pakistanais, Indiens, Bengalies à déferler des différentes artères de la ville pour trouver difficilement une place dans ce Lieu sacré. Une marée humaine que connaît Médine, La Mecque, Mouna, Arafat, Djeddah et presque toute l’Arabie saoudite chaque année quand vient le moment de répondre à l’appel de Dieu. Car le rêve de tout musulman est, un jour, d’effectuer un jour de sa vie, le Pèlerinage à La Mecque, le Hadj, qui est avec la profession de foi, la prière, l’aumône (zakat), le jeune annuel du mois de Ramadan, l’un des cinq piliers de l’Islam. Hadj signifie, selon l’imam Ousmane Sarr, chef du groupe des éducateurs religieux de la mission d’encadrement du Sénégal, en arabe, « se diriger, se tourner vers », mais « dans l’islam, il est l’acte de se rendre à la kaaba et y accomplir les rites du pèlerinage

 ». C’est un ordre venu d’Allah et transmis aux hommes par l’intermédiaire du prophète. Mohammed (Paix et salut sur lui) ne disait-il pas : « Ô gens, le pèlerinage vous est imposé, accomplissez-le ». Seulement, il y a des conditions à remplir pour accomplir ce cinquième pilier. « L’aptitude à faire le pèlerinage dépend de deux choses : la santé et aussi les moyens économiques », rappellera le Commissaire général au Pèlerinage, El Hadj Moustapha Guèye, lors d’une réunion tenue hier avec 144 membres de l’encadrement présents hier Médine. Autrement dit, il n’est permis qu’à ceux qui ont les moyens de voyager sans laisser les membres de leur famille dans le besoin et qui peuvent s’entretenir sur place. Se faire pardonner ses péchés, payer ses dettes, faire ses adieux à sa famille, ses amis, ses voisins font partie aussi de recommandations avant le plus grand voyage spirituel qu’un musulman puisse faire sur terre pour purifier son âme.

Les fondements du pélerinage

Les fondements du pèlerinage à La Mecque sont la formulation de l’intention d’effectuer le Hadj ou sacralisation (ihram ou armal), le parcours entre Safa et Marwa, le Tawaf à la Kaaba et la station d’Arafat. La sacralisation (ihram ou armal) qui donne le coup d’envoi du pèlerinage est, selon l’imam Ousmane Sarr, consiste « à formuler l’intention de faire le hadj, de se repentir, de redresser ses torts ». Le parcours entre Safa et Marwa s’explique par le fait que « quand Ibrahim, qui a rebâti la Kaaba sous l’ordre d’Allah avec l’aide de son fils Ismaël, retournera à Jérusalem, sa mère fera 7 tour entre les places de Safa » où Dieu a fait apparaître l’Islam » et Marwa pour trouver de l’eau à donner à Ismaël qui mourait de soif.

 » Le Tawafoul Ifada avec les 7 tours faits autour de la Kaaba s’explique « par le fait que c’est le lieu où Ibrahim a appelé les musulmans pour le Hadj ». La station d’Arafat, c’est la fin du circuit, « là où l’on remet les récompenses et les médailles », nous confiera El Mouhamadou Moustapha Sy, directeur général de la fédération des associations islamiques du Sénégal et par ailleurs inspecteur de l’enseignement arabe.

Le prophète (Paix et salut sur lui) nous confirmera le chef du groupe des éducateurs religieux, El Hadj Ousmane Sarr, a dit que « la récompense pour celui qui a effectué le pèlerinage « n’est autre que le paradis ». On comprend ainsi mieux pourquoi ceux qui croient au jugement dernier, que tout est vanité sur terre, rêvent de faire ce grand voyage un jour. À Médinatoul Mounawar et dans toute l‘Arabie saoudite, quand, à l’appel du muezzin, bureaux et commerces sont fermés et que toutes affaires cessantes tous convergent vers les mosquées, l’acharnement des fidèles pour rejoindre les lieux sacrés ne trahit qu’une chose, leur croyance à l’au-delà, au jour du jugement dernier. Qu’Allah le Tout-Puissant guide les millions de pèlerins parmi lesquels nos 9800 concitoyens pour un pèlerinage réussi afin qu’au jour de la résurrection la pierre noire de la Kaaba à La Mecque « témoignent de la foi et de la sincérité » dont ils ont fait preuve en l’approchant. En la touchant. C’est ce que tout fidèle de l’Islam recherche en effectuant le pèlerinage à La Mecque.