Au moins 10.000 emplois sont attendus de la mise en œuvre du nouveau projet de gestion de la sécurité de proximité au Sénégal, en vue de prévenir la délinquance et de résorber le chômage des jeunes, selon l’expert Papa Khali Niang, un avocat sénégalais basé à Paris.
‘’Ce projet pourrait générer plus de 10.000 emplois, d’autant plus que des jeunes seront formés à des actions citoyennes afin qu’ils puissent participer à l’application de ce nouveau concept (sécurité de proximité)’’, a-t-il confié dans un entretien paru jeudi dans le quotidien dakarois L’As.
Me Niang est le consultant du ministère sénégalais de l’Intérieur pour l’élaboration d'une stratégie nationale de gouvernance sécuritaire. En fin de semaine dernière, il avait présenté le projet à divers responsables nationaux, lors d’un atelier d’orientation sur cette nouvelle politique de sécurité.
Le général Pathé Seck, ministre de l’Intérieur, a présidé l’ouverture de cet atelier de deux jours, qui était destiné à de hauts responsables de la sécurité publique, des préfets, des gouverneurs, des représentants de Collectivités locales et des experts.
‘’Ces discussions ont été très enrichissantes’’, a commenté Me Niang, se félicitant de la tenue de l’atelier et des échanges sur la stratégie nationale qui devrait servir de balises à la future Agence nationale de sécurité de proximité (ANSP), annoncée par le président Macky Sall.
‘’L’organisme ainsi créé, pour une prévision de recrutement de plusieurs milliers jeunes au cours de l’année 2013, viendra en appui aux services de sécurité publique, dans la dimension prévention’’, expliquait, mi-février dernier, le Gouvernement sénégalais, à l’issue d’un Conseil des ministres.
Selon Pape Khali Niang, la ‘’révolution’’ apportée par ce projet consiste à créer ‘’de nouveaux métiers pour régler la question de l’emploi [...] ’’. ‘’Le sentiment d’insécurité anime tous les citoyens et l’avantage de ce projet sera la sécurité pour tous et un emploi pour la jeunesse’’.
‘’Les militaires libérés pourront y être insérés et ils seront mieux payés que dans les agences de sécurité privées’’, a-t-il souligné, rappelant que pour avoir ‘’un bon exercice de la sécurité, il faut 205 policiers pour 10.000 habitants et on est bien en-deçà de cela’’.
Me Niang a toutefois salué "le travail abattu" par les Policiers et les Gendarmes sénégalais, même si le personnel dont ils disposent respectivement, en raison de leur insuffisance, ne leur permettent pas de vaincre le sentiment d’insécurité des populations.
‘’Avec la nouvelle donne, la Police et la Gendarmerie ne peuvent pas assurer à cent pour cent la prévention de la délinquance. L’effectif de ces forces de sécurité, quelle que soit leur taille, ne peuvent pas couvrir tout le territoire’’, a-t-il poursuivi dans l’entretien avec L’As.
Le secrétaire général du Syndicat national des convoyeurs de fonds et agents de sécurité (SYNACOFAS), Jean Léopold Guèye, a récemment appelé ses concitoyens à soutenir le Gouvernement dans son projet de création de l’Agence nationale de sécurité de proximité.
‘’Nous sommes certains que l’ANSP, si on lui permet ses prérogatives, pourra, au niveau de la sécurité privée, assainir pleinement le secteur et être un formidable auxiliaire des Forces de sécurité publique de notre pays’’, déclarait-il.
Avec cette agence, M. Guèye espère trouver ‘’l’aiguillon par excellence qui peut remettre de l’ordre, de la salubrité et de la discipline, dans notre pays’’, mais aussi ‘’un pourvoyeur d’emplois’’, à condition que ceux-ci soient ‘’valorisés par des formations diplômantes et très pointues’’.
Environ 3500 travailleurs sont en activité dans ce secteur de la sécurité privée et leur nombre pourra atteindre 10.000 agents par société de gardiennage, selon le syndicaliste dont l’organisation est affiliée à la Confédération démocratique des syndicats libres (CDSL) d’Ibrahima Sar
6 Commentaires
Qui..
En Mars, 2013 (14:13 PM)Sxd
En Mars, 2013 (14:53 PM)Un agent de sécurité est payé généralement entre 40.000 et 75.000 F CFA, là où son employeur en encaisse le double ou le triple. Les retards de paiement de salaires sont légion dans ce secteur, ce qui transforme ces agents armés en racketteurs, tueurs et braqueurs. C'est le cas dans des pays comme la Côte d'Ivoire, Le Cameroun, le Gabon, etc... où la plupart des agressions armées portent la signature de ces agents de sécurité.
L'autre risque est la constitution de milices ethnico-politiques qui alimentent des guerres civiles (cas du Congo et de la Côte d'Ivoire).
Renforçons les moyens de la police et de la gendarmerie pour qu'ils jouent leur rôle.
Padupe
En Mars, 2013 (15:05 PM)Elle permet au travers d'un évènement sensible qu'elle crée de provoquer le climat nécessaire à la
demande ou à l'acceptation spontanée de la mise en place de mesures sociales qui en temps
normal seraient rejetées.
En réduisant le délai entre la réaction provoquée à l’évènement et le doute qui intervient tôt ou tard,
nous gênons considérablement le scénario manipulatoire.
Aujourd'hui, Pouvoirs manipulateurs et populations manipulées sont dans une course poursuite
réciproque que les seconds ignorent...
Esperto
En Mars, 2013 (15:30 PM)voici un monsieur qui se prononce sur des sujets hautement sensibles pour l'ETat et qui n'a reçu aucune habilitation formelle pour parler au nom du gouvernement.
Do
En Mars, 2013 (11:04 AM)Tout le reste relève du charivari, du bruit pour rien!
Fuck
En Mars, 2013 (13:18 PM)Participer à la Discussion