Certains gouvernements, surtout dans les pays développés, restent très sensibles aux besoins des jeunes en particulier sur leur sexualité. Toutefois, la prise en charge des adolescents dans la santé sexuelle et reproductive (SSR) demeure très faible face à des obstacles d’ordre religieux et économique. Les conséquences sociales de cette situation sont tragiques. Grossesses précoces, avortements (souvent clandestins) et maladies sexuellement transmissibles se disputent l’existence de ces jeunes. Bien des gouvernements, en partenariat avec certains organismes internationaux et autres Ong, conjuguent leurs efforts pour assister ce maillon faible de la société.
Des services d’informations et de conseils sur la sexualité et la contraception sont alors mis à la disposition des jeunes. Mais, ce travail est de plus en plus difficile face à la réticence de certains parents qui estiment qu’il y a là une incitation à la débauche. C’est qu’à bien des égards, la sexualité est entourée de tabous surtout chez la frange jeune de la population. Pour leur part, beaucoup de jeunes estiment qu’il existe plusieurs facteurs autour de leur environnement pouvant les inciter à des actes sexuels. Et, contrairement à une idée très répandue, les préservatifs et autres méthodes de contraceptions ne sont pas les seuls « facteurs stimulants » même s’ils occupent une place centrale dans la vie sexuelle des jeunes.
Selon le docteur Halfdan Mahler, secrétaire général de l’IPPF : « si les gouvernements sont convaincus des avantages sanitaires de la planification familiale, ils répugnent encore à répondre aux besoins des jeunes en ce qui concerne leur santé sexuelle et de la reproduction en leur refusant l’information nécessaire à une meilleure connaissance de leur propre sexualité et à un niveau de compréhension qui favoriserait un comportement responsable ».
L’activité sexuelle chez les adolescents, un mystère ?
La sexualité d’une personne est définie en partie par ses relations, ses pratiques et ses comportements sexuels.
Elle détermine à la fois son habilité à jouir d’une vie sexuelle satisfaisante et d’une santé reproductive saine, ou sa susceptibilité aux risques de grossesses non désirées et aux maladies sexuellement transmissibles. Cependant, la sexualité en tant que telle est rarement mentionnée au cours des séances de conseils en matière de planification familiale et de santé de la reproduction. Nombreux sont les agents socio sanitaires qui se sentent gênés de parler de sexualité, estimant que les connaissances de base, les aptitudes et le temps pour le faire, leur font défaut. Tout le monde est passé par l’étape de l’adolescence au cours de sa vie. Et, nous savons le plus souvent le nombre exact de rapports sexuels entretenus durant cette période. Cependant, d’après les statistiques disponibles, nombre de parents estiment que les jeunes entretiennent de relations sexuelles intensives.
Et, paradoxalement, aucun parent n’acceptera de façon ouverte que, dans la période de l’adolescence, son enfant entretienne des rapports sexuels. Il est évident que les données indiquent un accroissement de l’activité sexuelle chez les adolescents. Mais, la plupart des études menées jusque-là montrent que beaucoup de jeunes n’ont que des rapports épisodiques. Ils trouvent stigmatisant le fait de parler de leur sexualité d’une façon abusive. Parmi eux, certains pensent que « la société en fait un peu trop ». Car un jeune qui a un préservatif ou qui s’intéresse aux questions liées à la sexualité éprouve le besoin de faire l’acte sexuel. La sexualité des jeunes, un tabou au Sénégal Educatrice à l’ASBEF, Mariètou raconte : «la plus longue journée de ma vie est le jour où je suis montée dans un bus pour animer une causerie avec des jeunes d’une école. Je n’avais pas de place pour m’asseoir. Le bus a fait une secousse, j’ai trébuché et mon sac est tombé.
Malheureusement pour moi, tous mes bagages se sont retrouvés par terre. Des préservatifs, des seringues, des pilules…. Les passagers témoins des faits murmuraient dans le bus. Et, je percevais la voix de ceux-là qui n’en revenaient pas. Leurs commentaires m’ont permis de cerner les réactions des parents face à la sexualité des jeunes ». En effet, au Sénégal on appréhende encore très mal comment les jeunes vivent leur sexualité. Quelles sont leurs émotions, leurs attitudes, et ce qu’ils considèrent comme besoins en santé sexuelle reproductive ? Alors les jeunes n’ont pas droit de se procurer un préservatif encore moins de bénéficier des méthodes de contraceptions même si la législation dit le contraire. Autre élément important, l’habillement sexy laissant apparaître les parties sensuelles de leurs corps ne serait-t-il pas un facteur d’incitation à l’acte sexuel ? Dans l’émission des jeunes sur Sabari FM, le vice président d’AISEC Sénégal Mouhamadou Sidibé a clairement affirmé : «
Ce qui inciter les adolescents ne réside pas dans les préservatifs qu’on leur distribue ». Un avis que le jeune Serigne Modou refuse de partager. Pour ce dernier : « les préservatifs influencent les jeunes dans leur comportement sexuel ». Quelle sera alors la solution durable ? Le besoin d’expression Un besoin d’information et d’éducation Le manque d’informations devient un problème d’envergure. Le sujet est tabou et, chez les jeunes, trouver quelqu’un pour parler de la sexualité est une véritable prouesse. Alors, face à ce besoin « d’expression naturelle » la frange jeune de la population ne manque pas de solutions. Mais quelles solutions tout de même ? En effet, avec le développement des Tic, les jeunes peuvent parler en toute liberté avec des interlocuteurs qui, le plus souvent ne sont pas les mieux indiqués à parler sexe avec eux.
Ce sont plutôt des « prédateurs » à la recherche de la proie jeune. Les nombreux scandales du Net en attestent fortement. C’est qu’en Afrique Subsaharienne, les voies traditionnelles d’acquisition et de transmission de l’éducation ont tendance à disparaître et n’ont malheureusement pas été remplacées par une alternative susceptible de combler le vide, ni dans les cadres de formation comme l’école ni dans la cellule de base comme la famille. Parallèlement, face à un besoin d’expression sexuelle, les jeunes ne résistent presque à aucune tentation. Des études sociales et enquêtes relatives à la santé ont indiqué qu’aujourd’hui, dans beaucoup de pays en Afrique : la plupart des adolescents (60 à 70%), ont des rapports sexuels. En conséquence, dans certaines régions, 50% des filles ont été engrossées au moins une fois avant l’âge de 18 ans. C’est dire combien le silence des parents constitue un danger. Aujourd’hui, il serait très risqué pour les parents de passer sous silence la mystérieuse question du sexe.
13 Commentaires
M.....
En Novembre, 2011 (12:47 PM)Temoin
En Novembre, 2011 (12:48 PM)Lol
En Novembre, 2011 (12:49 PM)Qui A Bouffé La Caisse?
En Novembre, 2022 (21:30 PM)Forokh Thiaya
En Novembre, 2011 (12:59 PM)Galsene74
En Novembre, 2011 (13:24 PM)Monsieur Plus
En Novembre, 2011 (13:37 PM)Zzz
En Novembre, 2011 (13:40 PM)Monl
En Novembre, 2011 (13:53 PM)Manynames
En Novembre, 2011 (14:20 PM)Doul
En Novembre, 2011 (15:58 PM)Marouchou
En Novembre, 2011 (16:13 PM)Wech Mame Diarra
En Novembre, 2011 (22:21 PM)Metideug
En Novembre, 2011 (09:59 AM)Participer à la Discussion