« Le Jatropha, moyen de lutte contre la pauvreté et de protection de l'environnement », selon des chercheurs en conclave à Thiès

Le Jatropha (tabanani en wolof) est un important moyen de lutte contre la pauvreté et de protection de l'environnement, ont constaté hier à Thiès des chercheurs de plusieurs pays de la sous-région ouest-africaine. Ils étaient réunis en atelier de bilan à mi-parcours du projet de « mise au point de technologies de production et d’utilisation durables de biocarburant de Jatropha curcas pour une réduction de la pauvreté rurale en Afrique de l’Ouest ».

D’ailleurs, les différents participants qui sont venus de plusieurs institutions du Sénégal comme l’Ecole nationale supérieure d’agriculture (Ensa), l’Université de Thiès, l’Institut sénégalais de recherche agricole (Isra), les universités Gaston Berger de Saint-Louis Ugb) et Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakar ont eu à  bénéficier du soutien financier de l’Union africaine. « Ceci, dans le cadre de l’appel à proposition de recherche 2011 du programme de subvention de recherche de l’Union africaine pour conduire un projet de recherche en même temps que d’autres institutions sous-régionales se trouvant au Burkina Faso, au Bénin et en Europe comme la France et les Pays-Bas », a souligné le coordonnateur du projet, Dr Ibrahima Diédhiou.

Selon lui, « il a été établi que le biocarburant à base de Jatropha curcas présente une alternative crédible et durable de réduction de la pauvreté rurale en Afrique de l’Ouest.

Mais, les nombreux projets et programmes de culture de ce biocarburant initiés en Afrique de l’Ouest dans le but de contribuer à l’autosuffisance énergétique des pays par la production de bioénergie, de diversifier la production agricole en créant une nouvelle filière et de réduire la pauvreté en milieu rural, n’ont pas connu le succès escompté. Du fait d’une insuffisance des connaissances scientifiques de cette espèce sur les plans agronomiques, environnementaux et socio-économiques, ces initiatives n’ont pas eu beaucoup de succès ».

Pour le Pr Hien Victor, directeur de recherche à l’Institut de l’environnement et de recherches agricoles du Burkina Fao, avec l’élaboration et la mise en œuvre du projet  de « mise au point de technologies de production et d’utilisation durables de ce biocarburant de Jatropha curcas pour une réduction de la pauvreté en milieu rural en Afrique de l’Ouest », financé par l’Union africaine et l’Union européenne, il a été prouvé que « le Jatropha est une plante qui peut contribuer à lutter contre la pauvreté et à protéger l’environnement. C’est un arbre formidable qui, contrairement à la controverse qui existe sur son improductivité, peut rendre le sol tout à fait productif en fournissant du biocarburant qui pourrait faire tourner les moulins à mil, permettre aux populations de produire du savon. Ce qui amoindrirait sensiblement la pauvreté en milieu rural ».

Pour le chercheur burkinabé, riche d’une expérience de plus de 30 ans, « les résultats des recherches sont tout à fait concluants sur la nature formidable de cet arbre. Il convient simplement de trouver les meilleures technologies pour pouvoir cultiver des variétés qui puissent produire de la qualité et mieux améliorer l’environnement, en affinant les connaissances pour une meilleure utilisation de la plante ».