« Révélations », c’est le nouveau produit tout chaud que le rappeur Neega Mass vient de mettre sur le marché du hip-hop, un album où il passe en revue les maux qui gangrènent l’avenir du continent africain. Avec la voix du journaliste et chroniqueur Souleymane Jules Diop.
« Aduna », « Notre Père », « Bess Pencc », » Bamba », « Tirailleurs en pleurs », entre autres titres qui font la richesse d’un album panafricain très engagé dont la sortie fera date dans l’histoire du rap sénégalais. Des attributions frauduleuses de passeports diplomatiques au discours de Dakar du président français en passant par les infractions au code de la route, les villes côtières comme Saly, devenue une « usine de prostitution », le rappeur Mass Thiam alias Neega Mass a houspillé la classe politique tout entière et pointé du doigt les calamités qui secouent le continent noir. « Poison d’Afrique », un des titres phares de l’album, composé avec la voix de Jules Diop, se veut un véritable plaidoyer pour l’Afrique, le Sénégal en particulier, dont la situation politique suscite la rage chez le « grioot panafricain moderne et révolutionnaire ». En invitant ses compatriotes à l’introspection, Neega Mass scrute d’un œil aussi malicieux qu’intelligent les dérives liées à la gouvernance d’un pays où l’indiscipline notoire et banalisée s’invite jusque dans la rue. Justement le Sénégalais, que lui reproche l’afro-parleur ? « Il a toujours la grande gueule, mais aucune action », martèle Neega Mass qui a passé un savon aux politiciens dont les actions « ne vont pas dans l’intérêt des populations », ces pères de la nation devenus des champions en matière de tripatouillage constitutionnel, ces commis de l’Etat qui jouent avec l’argent du contribuable et se permettent d’acheter des immeubles dans Paris. Ces responsables politiques au plus haut niveau de l’Etat et dont les noms sont cités dans des dossiers et scandales de corruption. « Plus jamais on ne vous laissera tripatouiller notre constitution, plus jamais on ne vous laissera détourner nos millions », a sévèrement mis en garde le rappeur, très remonté à l’idée que des personnes malades n’aient pas accès aux soins, faute d’argent.
Aux leaders de l’opposition, le griot panafricain et moderne conseille de « mettre fin aux querelles de leadership et de se consacrer à l’essentiel. » Un écho favorable aux chroniques du journaliste dont la voix a apporté une touche singulière à cet album, une véritable flèche empoisonnée en direction des pourfendeurs du continent et des ennemis de la République. « Nous ne devons plus accepter de vivre dans l’obscurité alors qu’ils sont dans la lumière, ni dans la pauvreté et eux dans l’opulence, nous ne devons plus l’accepter, c’est à notre génération de refuser cela. » C’est du moins, la conviction d’un afro-parleur qui n’a pas « le verbe » dans sa poche.
Dans les bacs le 25 mars 2011.
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12 Commentaires
Minerve
En Avril, 2011 (18:57 PM)Sencom
En Avril, 2011 (19:31 PM)Nul à Chier
En Avril, 2011 (19:57 PM)Undefined
En Avril, 2011 (20:09 PM)Lamzoooo
En Avril, 2011 (20:52 PM)Etalon
En Avril, 2011 (21:08 PM)Mc Shopin Mozar Poet
En Avril, 2011 (22:07 PM)Dof
En Avril, 2011 (01:13 AM)Ngoni
En Avril, 2011 (02:31 AM)Senerusse
En Avril, 2011 (03:29 AM)Mc
En Avril, 2011 (07:53 AM)Tons
En Avril, 2011 (11:15 AM)Participer à la Discussion