Las de vivre toujours les pieds sous l'eau : Le collectif des sinistrés de Yeumbeul Nord menace d’investir la rue

Les sinistrés de la commune d’arrondissement de Yeumbeul Nord accusent l’Etat de ne guère se préoccuper de leur situation. En effet, ils vivent toujours les pieds dans l’eau, et malgré les nombreuses correspondances adressées aux autorités, aucune aide ne leur est parvenue. Indignés, ils menacent d’investir les rues.

A quelques jours de la fête de Tabaski, les populations de la commune d’arrondissement de Yeumbeul Nord peinent à reprendre une vie normale. En effet, elles vivent toujours les pieds sous l’eau. Et leur situation sanitaire devient de plus en plus précaire, avec les ravages que cause le paludisme. A cela s’ajoute l’insécurité et la peur d’être dévoré par un crocodile qui rôderait dans les parages.

Dépitées par une telle situation qui s’aggrave de jour en jour, les populations ont décidé de créer un collectif pour régler définitivement ce problème, en s’adressant directement aux autorités. Pour annoncer les couleurs, ce même collectif a tenu hier un point de presse pour lancer un avertissement au gouvernement. D’après le président du collectif, Louis Gomis, leur commune est mal lotie sur tous les plans.‘Nous n’avons bénéficié d’aucun soutien financier ou matériel venant de l’Etat, alors que nous sommes confrontés aux mêmes difficultés que les autres quartiers qui vivent sous les eaux depuis plus de quatre mois’, s’est-il lamenté.

Comme leurs conditions de vie n’émeuvent point les autorités, les habitants de Yeumbeul Nord se déclarent prêts à défendre leurs intérêts et retrouver une vie normale, après avoir exhorté le ministre en charge de l’Aménagement du territoire, d’assainir leur zone en faisant évacuer l’eau et en désinfectant leurs quartiers. ‘Nous n’avons pas les moyens de quitter nos foyers pour loger ailleurs. C’est pourquoi nous demandons au chef de l’Etat de régler, le plus rapidement possible, nos doléances’, Fatou Sow. Cette veuve, mère de cinq enfants, qui ne compte que sur son petit commerce pour faire vivre sa famille, déclare avoir du mal à patauger tous les matins dans les eaux pour se rendre au marché. Craignant aussi d’être mordue par les reptiles qui vivent, selon elle, sous les eaux, elle s’associe à la demande du collectif qui implore le gouvernement d’intervenir vite.

Approuvant la démarche de sa population, le maire de la commune, Lamine Diédhiou, estime que Yeumbeul Nord doit bénéficier des mêmes privilèges que les autres communes inondées. Selon le premier magistrat de la commune d’arrondissement, il revient à l’Etat de gérer le problème des inondations pour améliorer les conditions de vie des populations démunies. ‘Le budget alloué à notre commune est insignifiant. Par conséquent, il ne peut pas prendre en compte la gestion des zones inondations’, explique-t-il. C’est ainsi que les habitants de Yeumbeul Nord comptent mettre à exécution leur menace d’investir la rue tout prochainement, si l’Etat persiste à ne pas donner suite à leurs revendications.