Ils manipulent des millions au quotidien alors que la plupart gagnent des miettes. Ils sont exposés aux fréquentes sautes d’humeur des clients, aux collègues ou supérieurs malhonnêtes et aux agresseurs qui n’hésitent pas, parfois, à leur ôter la vie pour faire main basse sur les fonds dont ils ont la responsabilité. Nous parlons des caissières et caissiers des banques et autres institutions financières.
Dans son édition d’hier, mercredi, L’Observateur a consacré un mini-dossier à ce métier à risque. Le journal a recueilli trois témoignages qui renseignent sur les dangers qui entourent cette profession qui s’avère parfois dangereuse. Les noms des personnes interrogées ont été changés.
«Je suis arrivé à la prison un vendredi soir»
Abdoulaye Ndoye a 50 ans. Il était caissier dans une agence d’une banque de la place à Louga. En 2016, son chef d’agence lui demande de lui prêter 70 millions de francs CFA qu’il devait puiser dans sa caisse. «Il m’a dit que son enfant était malade et qu’il avait besoin de cette somme pour l’évacuer, justifie le quinquagénaire. Il m’a juré qu’il ramènerait l’argent le lendemain. Très crédule, je lui ai remis la somme.»
Son patron disparut avec l’argent en quittant le Sénégal. Abdoulaye Ndoye est arrêté, jugé et condamné à cinq ans de prison ferme. «Je suis arrivé à la prison un vendredi soir, rembobine-t-il. Le béton, les grilles, la lumière, le bruit, l’absence totale d’intimité, j’avais l’impression d’être revenu au pire du temps. Tout s’écroulait autour de moi.»
Sa famille se disloque et beaucoup de ses proches lui tournent le dos. Licencié par la banque, Abdoulaye Ndoye a fini de purger sa peine, mais se retrouve aujourd’hui au chômage. «Je vis au jour le jour à la quête de la dépense quotidienne», regrette ce père de famille.
«Deux jours en garde à vue, loin de mes enfants»
Fatima, elle, a eu plus de chance. Mais elle a failli y passer. Cette gestionnaire de grands comptes dans une banque de la place était près de voir sa carrière, sa vie, s’écrouler comme un château de cartes. Un jour, le titulaire d’un des comptes qu’elle gérait constate qu’on lui a piqué 29 millions de francs CFA. «Quand le client m’a demandé des explications, j’étais incapable de lui en fournir. C’est comme ça que j’ai reçu une convocation des éléments de la Sûreté urbaine», se souvient Fatima.
C’était le 24 mai 2020, veille de Korité. Face aux enquêteurs, la dame essaie de garder son calme. «Je me disais que j’étais innocente et que rien ne pouvait m’arriver. Je suis restée en garde à vue pendant deux jours, loin de mes enfants», peste Fatima, qui sera sauvée par la perspicacité des enquêteurs.
Ces derniers découvriront en effet qu’un des collègues de la gestionnaire de grands comptes avait imité la signature du client pour puiser 29 millions dans son compte. Et le mis en cause n’était pas à son coup d’essai. «Je l’ai échappé belle, mais il s’en est fallu de peu», souffle Fatima.
«Aucune législation ne protège les caissiers»
Adama Fall, jeune dame de 35 ans, n’a pas connu les mêmes mésaventures que Abdoulaye Ndoye et Fatima. Elle est depuis sept ans caissière dans une banque à Dakar. Elle pointe surtout les sautes d’humeur des clients.
«Les gens se comportent mal avec nous, et nous font un mauvais procès. Il y a des jours où j’ai vraiment envie de tout laisser tomber, confesse-t-elle. Le stress est en effet permanent, d’autant que personne n’est à l’abri d’une erreur qui peut coûter très cher. Quand il y a un trou dans la caisse, tu es obligé de rembourser au risque d’être licencié. Je connais beaucoup de caissiers dont la moitié du salaire a été engloutie dans des trous de caisse.»
La situation des caissières et caissiers est d’autant plus complexe qu’ils ne sont pas protégés par la loi. «Au Sénégal, aucune législation ne protège les caissiers, signale l’avocat d’affaires Me Malick Mbengue, interrogé par L’Observateur. En cas de faute, le caissier risque d’être poursuivi et pire d’être licencié. Quand il y a une erreur ou un trou de caisse, le caissier encourt une responsabilité pénale pour abus de confiance. Ainsi, il oblige sa banque à rembourser et risque d’être licencié pour faute lourde.»
Dans son édition d’hier, mercredi, L’Observateur a consacré un mini-dossier à ce métier à risque. Le journal a recueilli trois témoignages qui renseignent sur les dangers qui entourent cette profession qui s’avère parfois dangereuse. Les noms des personnes interrogées ont été changés.
«Je suis arrivé à la prison un vendredi soir»
Abdoulaye Ndoye a 50 ans. Il était caissier dans une agence d’une banque de la place à Louga. En 2016, son chef d’agence lui demande de lui prêter 70 millions de francs CFA qu’il devait puiser dans sa caisse. «Il m’a dit que son enfant était malade et qu’il avait besoin de cette somme pour l’évacuer, justifie le quinquagénaire. Il m’a juré qu’il ramènerait l’argent le lendemain. Très crédule, je lui ai remis la somme.»
Son patron disparut avec l’argent en quittant le Sénégal. Abdoulaye Ndoye est arrêté, jugé et condamné à cinq ans de prison ferme. «Je suis arrivé à la prison un vendredi soir, rembobine-t-il. Le béton, les grilles, la lumière, le bruit, l’absence totale d’intimité, j’avais l’impression d’être revenu au pire du temps. Tout s’écroulait autour de moi.»
Sa famille se disloque et beaucoup de ses proches lui tournent le dos. Licencié par la banque, Abdoulaye Ndoye a fini de purger sa peine, mais se retrouve aujourd’hui au chômage. «Je vis au jour le jour à la quête de la dépense quotidienne», regrette ce père de famille.
«Deux jours en garde à vue, loin de mes enfants»
Fatima, elle, a eu plus de chance. Mais elle a failli y passer. Cette gestionnaire de grands comptes dans une banque de la place était près de voir sa carrière, sa vie, s’écrouler comme un château de cartes. Un jour, le titulaire d’un des comptes qu’elle gérait constate qu’on lui a piqué 29 millions de francs CFA. «Quand le client m’a demandé des explications, j’étais incapable de lui en fournir. C’est comme ça que j’ai reçu une convocation des éléments de la Sûreté urbaine», se souvient Fatima.
C’était le 24 mai 2020, veille de Korité. Face aux enquêteurs, la dame essaie de garder son calme. «Je me disais que j’étais innocente et que rien ne pouvait m’arriver. Je suis restée en garde à vue pendant deux jours, loin de mes enfants», peste Fatima, qui sera sauvée par la perspicacité des enquêteurs.
Ces derniers découvriront en effet qu’un des collègues de la gestionnaire de grands comptes avait imité la signature du client pour puiser 29 millions dans son compte. Et le mis en cause n’était pas à son coup d’essai. «Je l’ai échappé belle, mais il s’en est fallu de peu», souffle Fatima.
«Aucune législation ne protège les caissiers»
Adama Fall, jeune dame de 35 ans, n’a pas connu les mêmes mésaventures que Abdoulaye Ndoye et Fatima. Elle est depuis sept ans caissière dans une banque à Dakar. Elle pointe surtout les sautes d’humeur des clients.
«Les gens se comportent mal avec nous, et nous font un mauvais procès. Il y a des jours où j’ai vraiment envie de tout laisser tomber, confesse-t-elle. Le stress est en effet permanent, d’autant que personne n’est à l’abri d’une erreur qui peut coûter très cher. Quand il y a un trou dans la caisse, tu es obligé de rembourser au risque d’être licencié. Je connais beaucoup de caissiers dont la moitié du salaire a été engloutie dans des trous de caisse.»
La situation des caissières et caissiers est d’autant plus complexe qu’ils ne sont pas protégés par la loi. «Au Sénégal, aucune législation ne protège les caissiers, signale l’avocat d’affaires Me Malick Mbengue, interrogé par L’Observateur. En cas de faute, le caissier risque d’être poursuivi et pire d’être licencié. Quand il y a une erreur ou un trou de caisse, le caissier encourt une responsabilité pénale pour abus de confiance. Ainsi, il oblige sa banque à rembourser et risque d’être licencié pour faute lourde.»
19 Commentaires
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Tu n'as menti hein je t'assure moi même je l'ai vécu. Il ne respecte pas les gens même nous pauvres mettons entre mille et dix mille francs et les retirer quelques jours après. Ils se fachent et te balance l'argent comme un mal Propre
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En Juin, 2022 (18:14 PM)-
Vous avez déplacé le sens de l'article qui parle plutôt du manque de protection des caissiers et caissières de banques et non de leur façon d'accueillir les clients. Les questions de caractère sont sans subjectivies.
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En Juin, 2022 (16:03 PM)Gueyemaciré
En Juin, 2022 (11:37 AM)-
Merci mon frère 🙏 toi au moins tu utilises ton cerveau !
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En Juin, 2022 (11:56 AM)On ne prête jamais à quelqu'un plus de 30% de ses capacités de remboursement ! Quand quelqu'un gagne 100milles francs, il ne faut jamais lui prêter 100milles parce que tu dois deviner que à la fin du mois il ne prendra jamais jamais la totalité de son salaire pour te le verser ! Dès fois il suffit de faire fonctionner son cerveau …
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Pourquoi surtout utiliser sa caisse et pas la sienne. De plus, tu es responsable nominativement du contenu de ta caisse, mais ce contenu ne t'appartient pas.
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En Juin, 2022 (14:26 PM)Reply_author
En Juin, 2022 (22:20 PM)Jigjag
En Juin, 2022 (11:41 AM)-
Tu fais parti des enculés qui se croient tout permis. Elle n'est pas obligée de te sourire si tu te présentes bêtement devant elle. Une caissière n'est pas chargée de relation client. Il ya qui sont rénumérés pour celà.
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En Juin, 2022 (11:57 AM)-
Bien dit
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En Juin, 2022 (13:45 PM)Lorsqu'on est caissier, on doit respecter les procédures. C'est ce qui évite les erreurs, les manquants et les excédents de caisse dont personne ne parle.
Lorsqu'on suit les procédures, en cas d'erreur, on retrouve l'opération à l'origine, le compte et le client.
Donner même 100.000 FCFA à son supérieur est une faute grave. Si en plus, le caissier comptabilise une écriture dans le système pour être "réglo" c'est une fraude.
Un caissier doit être fort psychologiquement et concentré sur son travail. J'en connaissais un qui offrait chaque matin une pièce, ou quelque chose à des talibés ou à des mendiants... (Rires).
Il n'y a rien de mystique. Les caissiers en France, aux USA ou à Dubaï ne voient pas de talibés le matin sur le chemin qui les mène à la banque.
Et malheureusement partout ou tu vas au Sénégal, ce sont toujours les pauvres petits fonctionnaires, les pauvres petits caissiers dans les banques et supermarchés, les petits conseillers clientèles dans les banques et les pauvres clients qui les sollicitesnt qui se battent entre eux, se tapent entre eux, sont "ignanes" entre eux, se querellent entre eux et même s'entretuent entre eux. Mais qu'est-ce qui se passent dans le pays où tout le monde a perdu la tête, ce pays oùchacun cherche à coincer l'autre et à lui faire du mal ?
Tu débarques dans une administration ou dans une banque ou dans un Hopital ou ailleurs dans un restaurant, le fonctionnaire ou l'employé ou le serveur qui est normalement là pour toi et pour te servir te parle pas ou te parle mal, ne te salue pas si tu lui dis bonjour, te tutoie et finalement te fais chier au poit que tu n'as plus envie de l'écouter.
Un célébre journaliste nous a récemment raconté sur seneweb ses mésaventures dans une gendarmerie ou un commissariat de Polie où il s'était rendu pour légaliser un document.
Nous aimons dire que le Sénégal est le pays de la Teranga mais malheureusement cette Teranga n'est uniquement réservée qu'aux riches étrangers pour qui on se plit en 2 pour satisfaire leurs caprices mais dès que tu es sénégalais, tu lis sur le visage des gens qu'ils ne sont pas du tout heureux de te rendre service. Pourquoi cette méchanceté gratuite ?
Tu vas dans un restaurant, c'est le serveur qui t'accueille mal et qui te sert mal, alors que c'est grace à toi le client qu'il a du travaille et qu'on lui paye tous les mois. Ce "kon" ne sait même pas que sans clients, il n'aura pas de travail.
Bref, il y'a des jours où je n'ai même pas envie de sortir de chez moi car tu ne croises que des gens frustrés qui font la gueule à qui tu n'as pas envie de parler. Oohhh qu'est ce que ce pays est stressant !!!!!
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Malheureusement c'est ça le Sénégal d'aujourd'hui. Vous avez tout résumé.
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En Juin, 2022 (16:40 PM)-
MachaALLAH c'est vraiment rare !
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En Juin, 2022 (12:52 PM)-
Quelle manque d'ambition ce mec
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En Juin, 2022 (20:57 PM)-
Certes, il n'a apparemment pas d'ambition pour faire 30 ans comme caissier mais la banque elle aussi n'a aucun sens du développement et de la promotion de ses employés. Tom Clausen qui avait commencé comme caissier à Bank of America, a fini par devenir l'état Président and CEO de cette même banque en 1970 avant de devenir plus tard le Président de la Banque mondiale de 1981 à 1986.
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En Juin, 2022 (13:50 PM)Lebaolbaol Tigui
En Juin, 2022 (14:06 PM)Euskeye
En Juin, 2022 (15:38 PM)Lol
En Juin, 2022 (15:51 PM)-
La réduction des postes de caissières de banques et même des supermarchés obéit à un seul critère, celui de la réduction des coûts pour améliorer les marges bénéficiaires et les ratios d'efficacité. Ce n'est pas seulement en France, c'est presque partout aujourd'hui. D'ailleurs non seulement les banques rationalisent leurs caissiers mais elles réduisent même le nombre de branches tout en augmentant leur plateforme numérique. Tout ça entre dans le même cadre de rationalisation des coûts mais ça accent le phénomène de "désert bancaire" ou banking deserts, des villes où il n'existe pas de branches at 10 miles around. Et le plus souvent c'est des villes où il y'a une forte concentration de minorités ou de personnes à revenu bas.
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En Juin, 2022 (15:36 PM)