LE CARDINAL SARR APRÈS LE DECÈS DE MGR JACQUES SARR : «J'ai perdu un compagnon de route»

L'évêque de Thiès Monseigneur Jacques Sarr a été rappelé à Dieu, hier, à l'âge de 76 ans, suite à un arrêt cardiaque après avoir été hospitalisé pendant huit (8) jours à l'hôpital Principal de Dakar. Son compagnon et ami d'enfance, le Cardinal Théodore Adrien Sarr, qui a témoigné de la foi de l'homme et de son engagement dans le sacerdoce, est revenu sur leur compagnonnage.

Le diocèse de Thiès est orphelin de son évêque depuis hier. Monseigneur Jacques Sarr est décédé à l'hôpital Principal de Dakar suite à un arrêt cardiaque. Son compagnon de route et ami d'enfance, le Cardinal Théodore Adrien Sarr, qui a loué les qualités de l'homme d'église, a déclaré sur les ondes de la Rfm : «c'est un compagnon de route que je perds, quelqu'un avec qui j'ai fait toute ma route depuis l'enfance jusqu'à présent». Cardinal Sarr témoigne que l'évêque de Thiès était un «homme de vérité, de caractère, un homme d'engagement dans son sacerdoce mais également dans l'accompagnement des autres, mais aussi du côté des prêtres. Il est exigeant pour lui-même et pour les autres, aussi pour que chacun fasse et connaisse son devoir et l'accomplit». S'adressant au diocèse de Thiès, à la famille de Jacques Sarr et à tous le clergé du Sénégal, le Cardinal Sarr a déclaré : «Nous vivons tous la même douleur de perdre quelqu'un qui nous est cher, que nous connaissons tous, qui nous est familier. Mais soyons tous unis dans la prière pour demander au Seigneur de récompenser son vaillant serviteur». En retraçant leur compagnonnage, le Cardinal raconte : «Monseigneur Jacques Sarr et moi-même, nous avons fait la formation du séminaire de Ngazobil, c'est-à-dire l'école primaire comme séminaristes. Ensuite l'enseignement secondaire au Cours Sainte-Marie de Hann, et tout le parcours du grand séminaire de Sébikotane jusqu'à l'ordination sacerdotale en 1964. Et ensuite dans le ministère sacerdotal, il a été à la Centrale des oeuvres pendant que moi j'étais à l'université». Il est ensuite revenu sur ce grave accident qui avait frappé Mgr Jacques Sarr pendant les années 69/70 et qui l'a empêché d'activité durant au moins 2 ans. Mais précise-t-il, «Dieu merci, il s'en était sorti avec sa force de caractère». C'est après, poursuit le Cardinal Sarr, que le Cardinal Thiandoum l'a chargé de la Centrale des oeuvres à Dakar. «Beaucoup l'ont connu ainsi, pour son amour de l'action catholique, sa conviction qu'il fallait aider les laïcs à prendre leur place dans l'Eglise jusqu'au moment où il a été appelé comme évêque de Thiès», témoigne-t-il. «Je l'avais précédé dans cette charge puisque je suis devenu évêque de Kaolack en 1974 et lui plus tard en 1987 à Thiès. Mais on s'est retrouvés ensuite sur les rangs de l'épiscopat, travaillant côte à côte, chacun dans son diocèse. Nous nous retrouvions aussi dans les réunions de la Conférence épiscopale Sénégal-Mauritanie et de l'Afrique de l’Ouest». Les évêques pour ce qui les concerne sont en train de se concerter pour l'organisation de ses obsèques. Rappelons que Jacques Sarr est né en octobre 1934 à Fadiouth. Il a fait ses premiers pas d'études au petit séminaire de Ngazobil en 1948. De 1951 à 1957, il poursuit ses études aux Cours Sainte-Marie de Hann à Dakar. Après ses études de philosophie et de théologie au grand séminaire de Sébikotane, il est ordonné prêtre à Ngazobil, le 28 mai 1964, en compagnie Théodore Adrien Sarr. En 1987, il est ordonné évêque de Thiès avec comme devise : «Ma lumière est mon salut, le Seigneur».