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Le Corridor Bamako-Dakar, un modèle d’innovation pour l’intégration économique ouest-africaine

Auteur: Seneweb-News

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Le Corridor Bamako-Dakar, un modèle d’innovation pour l’intégration économique ouest-africaine

À l’occasion des Rencontres d’Échanges sur la Gestion des Magasinages, Surestaries et Dépôts en Douanes organisées par le Conseil Malien des Chargeurs, ce 22 mai, le Corridor Bamako-Dakar s’affirme comme un levier stratégique pour l’avenir de l’Afrique de l’Ouest. Porté par les avancées du Port Autonome de Dakar (PAD) et la vision ambitieuse du futur port de Ndayane, cet axe logistique combine transformation digitale et intégration régionale pour libérer le potentiel économique de l’hinterland malien et au-delà. Comme l’a déclaré le Directeur Général du PAD, Waly Diouf Bodiang, lors de son discours à Bamako, « quand des nations sœurs unissent leurs efforts, c’est une voie royale qui s’ouvre pour les générations futures. »
Le Guichet Unique : une révolution pour la transparence
Au cœur de cette transformation, le Guichet Unique d’Enlèvement Portuaire, opérationnel depuis 2024, révolutionne les opérations logistiques. Cette plateforme numérique intègre tous les acteurs clés – douanes, transitaires, transporteurs et le Conseil Sénégalais des Chargeurs (COSEC) – dans un écosystème unifié. En éliminant les démarches redondantes, elle a réduit les délais de traitement des dossiers de transit de 40 %. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 29 000 dossiers traités, 46 900 conteneurs gérés via des interfaces digitales et 7 500 bons EMASE (Entrepôts Maliens au Sénégal) délivrés en temps réel.
Pour le Mali, pays enclavé dépendant du port de Dakar pour 70 % de ses importations et exportations, cette digitalisation renforce la traçabilité des marchandises, réduit les coûts liés aux retards et facilite la collaboration transfrontalière grâce au partage sécurisé des données. Un transitaire malien peut désormais soumettre ses documents en ligne, suivre sa cargaison en temps réel depuis Bamako et bénéficier de tarifs préférentiels calculés automatiquement, marquant une rupture avec les lourdeurs administratives du passé.
Ndayane : un port intelligent pour décongestionner Dakar
Le futur port de Ndayane, dont les travaux ont débuté en décembre 2024 sous la conduite de DP World, incarne l’ambition du Sénégal de devenir un hub logistique mondial. Situé à 50 km de Dakar, ce port multifonctionnel intégrera des technologies de pointe : intelligence artificielle pour optimiser la gestion des stocks, capteurs IoT pour un suivi en temps réel des cargaisons, et une interconnexion avec les corridors numériques de l’hinterland (Mali, Burkina Faso, Niger). Avec un quai de 840 mètres dans sa première phase, Ndayane vise à décongestionner le port de Dakar, réduire les délais de traitement à moins de 24 heures et offrir aux opérateurs maliens un accès direct aux services portuaires.
« Le port de Ndayane élèvera le Sénégal et aura un impact sur le commerce à travers le continent africain », a affirmé Sultan Ahmed bin Sulayem, PDG de DP World, lors d’un entretien avec le Premier ministre sénégalais. Avec un investissement initial de 837 millions de dollars, ce projet, soutenu par British International Investment, devrait augmenter le PIB sénégalais de 3 %, soit 15 milliards de dollars de valeur ajoutée.
Un écosystème régional connecté
La transformation du Corridor Bamako-Dakar ne se limite pas à la digitalisation des opérations portuaires. Le PAD s’engage à harmoniser les réglementations via des accords bilatéraux numériques, mutualiser les données avec les pays de l’hinterland pour anticiper les flux logistiques, et former les acteurs aux outils digitaux à travers des programmes hybrides impliquant le Mali, le Sénégal, le Burkina Faso et le Niger. Cette approche collective vise à faire du port de Dakar une plateforme logistique agile, capable de rivaliser avec les ports ivoiriens ou mauritaniens, tout en s’inscrivant dans les objectifs de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).
Le port sec de Sandiara, inauguré en 2021, illustre déjà cette vision. Situé à 100 km de Dakar et 48 km de Ndayane, il permet de décongestionner le port de Dakar en accueillant jusqu’à 1 000 camions et 6 000 conteneurs, facilitant ainsi le transit des marchandises maliennes.
Une ambition alignée sur Sénégal 2050
Le repositionnement du Corridor Bamako-Dakar s’inscrit dans la Vision Sénégal 2050, qui vise à faire du Sénégal un hub logistique intégré d’ici 2035. Comme l’a souligné Waly Diouf Bodian, Directeur Général du PAD, l’objectif est de « positionner le Sénégal au cœur des chaînes de valeur mondiales grâce à un système portuaire intégrateur ».
En combinant innovation numérique, infrastructures modernes et coopération régionale, le Corridor Bamako-Dakar se positionne comme un modèle pour l’intégration économique ouest-africaine. Le Guichet Unique et le futur port de Ndayane, associés à des initiatives comme le port sec de Sandiara, offrent une réponse concrète aux défis de congestion, de lenteur administrative et de compétitivité. En plaçant le numérique au service de l’hinterland, le Sénégal et le Mali tracent la voie d’un avenir connecté, où la logistique devient un moteur de prospérité pour les générations futures.
Auteur: Seneweb-News

Commentaires (9)

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    il y a 2 mois

    Sans les trains point de développement.
    Il faut investir sur les infrastructures ferroviaires. Le train assurera une meilleure sécurisation de nos frontières en plus.

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    Idg il y a 3 mois

    Il faut les rails à grandes écartement pour régler le problème du corridor Dakar-AES
    Le Sénégal doit relancer le projet des turques qui avaient signé le contrats.
    Le rail pourra concurrencer l'ambitieux du Maroc à donner un accès des pays du sahel à ma mer via des infrastructures portuaires et ferroviaires

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    il y a 3 mois

    Sans le train, tout port est voue à l'échec...

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    il y a 3 mois

    un port pourri, des systeme inefficaces , plus de 1500 containers en attente..vraiment ces zoos ont 2 siecles de retard !!

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    reply_author il y a 3 mois

    Tu es idiot ou quoi ? Reflechis un peu on parle du port de Ndayane .D ailleurs un port est une position geographique qui change pas c est le plus important

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    lebaolbaol tigui il y a 3 mois

    Niamey et ouagadougou sont tres loin de de dakar il n y a que le projet de train qui peut rendre possible la la colloboration entre saheliens...

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    lebaolbaol tigui il y a 3 mois

    Sans le Train à grand ecartement qui relie Dakar- Niamey en passant par bamako et ouagadougou....Ndayane ne servira pas grand chose....il y aura des vagons frigos qui ramenent à Dakar de la viande des abatoires des 3 etats pour ravitaller le marchè senegalais et pays environant gambie , guinèe bissau , cap vert etc....De Niamey il y aura un train vers kano , abuja au nigeria.

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    Jiore il y a 3 mois

    Le rail aussi le rail aussi

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    reply_author il y a 3 mois

    Le rail est trop cher , les maliens ne sont pas prets pour le Dakar Bamako Niamey avec les chinois qui sont prets a financer pour une concession de 25 ans .

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    il y a 3 mois

    Commencer les travaux de raccordement du port de Ndayane a l autoroute durant les travaux du port pour eviter toute congestion routiere et gagner du temps.L autoroute s arrete a Kaolack ,il est temps de trouver chercher le financement du troncon Kaolack -Tamba pour le futur port sec de Tamba et ulterieurement Tamba Diboli (frontiere )

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    il y a 3 mois

    Ils ont parle de tout sauf de l essentiel le port sec de Tamba doit etre a 6 heures de route de Bamako .Tout autre strategie ne serait pas plus rentable et viable .Tamba un hub ferroviaire et routier .

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