Le cri du cœur des Sénégalais d’Italie Quand le passeport, la retraite et le toit empêchent les émigrés de dormir

Etablis depuis plusieurs années en Italie, beaucoup de Sénégalais font part aujourd’hui de leur inquiétude face aux lenteurs qu’ils rencontrent dans le renouvellement de leur passeport. Ibou Diop qui a dépensé plus d’un million de francs pour revenir au Sénégal et renouveler son titre de voyage, ne nous démentira. Lui qui affirme avoir échappé de justesse à une situation de sans papier, s’explique en ces termes : «Vous savez que les entreprises qui nous engagent renouvellent nos contrats en fonction de la durée de nos passeports. Et si le votre expire, vous risquez de ne pas être reconduit et pouvez même être expulsé du territoire italien». Son discours cadre parfaitement avec la préoccupation de beaucoup de jeunes Sénégalais qui avaient pris d’assaut la grande salle de la chambre de commerce où se tenait le meeting organisé par «Défis horizon 2007». Ils ont directement et «bruyamment» interpellé Abdoulaye Baldé qui s’adressait à ses partisans. Et séance tenante, le secrétaire général de la Présidence de la République a affirmé avoir entrepris des démarches pour trouver une solution à leur problème. Les propos du directeur exécutif de l’Anoci ont été corroborés par Me Amadou Sall. Le ministre conseiller et porte-parole du président de la République a informé que, sous l’impulsion de Karim Wade et du ministre de l’Intérieur Ousmane Ngom, la direction des passeports a déjà délivré 4000 titres de voyage aux émigrés… Autre casse-tête des Sénégalais établis en Italie, la retraite et l’acquisition d’une maison. Nos compatriotes «exilés» ne comprennent pas l’absence d’accords entre les gouvernements sénégalais et italien sur ces questions. Ils souhaitent la mise sur pied de mécanismes qui devraient permettre aux émigrés de jouir de leur pension de retraite et d’avoir un toit, une fois qu’ils auront quitté la vie active à l’étranger et cotisé pour leurs «vieux jours». A l’instar de Astou Babou Diagne, présidente du mouvement «Baye sa waar», ils demandent l’établissement d’accords identiques à ceux établis avec le Maroc et la Tunisie. Des accords qui permettent aux citoyens de ses pays de verser pour leur retraite et leur habitat, tout en travaillant dans leur pays d’accueil.