La police n’est pas préparée à la gestion des violences domestiques, a soutenu mercredi à Dakar, le Directeur général de la police nationale (DGPN), le commissaire Omar Mal, faisant allusion aux meurtres enregistrés dernièrement dans la capitale.
Fatoumatou Mactar Ndiaye, 5e vice présidente du Conseil économique, social et environnemental (CESE), a été retrouvée morte égorgée dans sa chambre, le samedi 19 novembre dernier, à son domicile de Pikine, dans la grande banlieue dakaroise.
Son chauffeur et présumé meurtrier a reconnu les faits qui lui sont imputés. Il a été inculpé pour assassinat et tentative d’assassinat sur la personne d’un fils de la défunte.
Quelques semaines auparavant, en fin octobre dernier, un automobiliste a tué d’une balle dans la tête un taximan avec qui il venait d’avoir un accrochage à une station d’essence, à Nord-Foire, un quartier dakarois.
"La police ne peut pas gérer les violences domestiques et les derniers cas qu’on a enregistré ces derniers temps relèvent de ce domaine", a-t-il dit au terme de sa visite des stands des services de Police qui expose à la 25 éme édition de a Foire internationale de Dakar (FIDAK,24 novembre-9 décembre).
Selon le commissaire Mal,"la Police n’ayant pas le don d’être partout et nulle part, elle ne peut, donc, pas être présente dans le domicile au point d’être témoin et de réagir en temps opportun à une scène domestique".
Revenant sur le meurtre de la 5e vice-présidente du CESE, il a déclaré : "C’était facile pour lui de commettre le crime car, il y avait des liens affectifs entre lui, sa patron et les membres de la maison".
"Dans les bars, chacun doit jouer son rôle. Le gérant ne doit plus servir quelqu’un qui est saoul, mais l’appât du gain pousse à servir davantage celui qui est ivre et lorsqu’il sort, il n’hésite pas à poignarder", ajoute-il, évoquant des cas évoqués par la presse.
Il a fait savoir que "la criminalité dans un pays et dans un Etat est la résultante du degré de développement et de sous-développement moral de la société".
"Sans l’apparition de ces crimes et délits, la police et la gendarmerie n’auraient pas sa raison d’être. L’être humain étant ce qu’il est, son imperfection le fragilise et le pousse parfois dans des égarements au point d’ôter la vie qui est sacrée", a-t-il dit.
"Au Sénégal, il n’y a pas d’insécurité, mais un sentiment d’insécurité. Il n’y a pas une seule nuit où les policiers ne patrouillent pas à travers le pays. Ce que nous faisons tous les jours doit pouvoir rassurer les populations", a assuré le commissaire Mal.
8 Commentaires
Abeldjassi
En Décembre, 2016 (01:31 AM)Anonyme
En Décembre, 2016 (05:46 AM)Il n'a même pas compris le rôle de la police qu'il dirige à fortiori les missions spécifiques attendues de forces de sécurité sectorielles ou coalisées travaillant avec les communautés qu'elles sont censées défendre à tout instant du jour et de la nuit. Il convient d'organiser très rapidement les populations à l'échelle du quartier, de multiplier les commissariats intelligents et de doter tous les voisinnages de mécanismes de prévention et d'alerte ainsi que de numéros verts qui puissent leur permettre de bénéficier de secours urgents en cas de besoin. Il est de notoriété publique, par ailleurs, qu'il y a une circulation indue d'armes légères non seulement au Sénégal mais aussi dans toute l'Afrique de l'Ouest : il faut faire plus dans ce domaine par la recherche et le traitement d'informations sur les armes et ceux qui les portent et réprimer très sévèrement le port non autorisé d'armes offensives.
Il y a un ensemble de facteurs qui conditionnent la criminalité dont l'absence d'emplois, l'impunité, l'usage grandissant de la drogue et la montée en flèche du banditisme. La police doit impérativement se transformer en une police de proximité et changer ses méthodes de travail souvent archaïques.
Cela dit nous reconnaissons tous le rôle ingrat et dangereux des policiers mal payés et traités de façon injuste par l'administration. Il faut remédier à cette situation et repenser avec méthode et résolument la réforme de la gestion sécuritaire en intégrant les forces armées dans le dispositif de maintien de l'ordre public dans les zones isolées des villes et des banlieues.
Le point soulevé par Abeldjassi sur l'effort inédit déployé par l'Etat avant et pendant le XVe sommet de la francophonie est très pertinent et montre que l'Etat est capable de mobiliser de façon intelligente et dissuasive les forces insuffisantes il est vrai dont il dispose pour le moment.
Anonyme
En Décembre, 2016 (08:12 AM)Diarra
En Décembre, 2016 (08:20 AM)Xeme
En Décembre, 2016 (08:50 AM)Anonyme
En Décembre, 2016 (10:28 AM)Anonyme
En Décembre, 2016 (12:17 PM)Ils ne peuvent pas être partout, certes, mais quand il faut embêter les conducteurs et recevoir des billets cachés dans les permis, là il sont partout.
Anonyme
En Décembre, 2016 (14:23 PM)Participer à la Discussion