L’Etat sénégalais a fait du droit à l’alimentation ‘’un défi’’, au motif qu’il est une composante essentielle de la lutte contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire, a affirmé jeudi à Dakar, Faustin Diatta, conseiller technique au ministère de l’Agriculture et de l’Equipement Rural (MAER).
''Le droit à l'alimentation est devenu une nécessité dans la lutte contre la pauvreté et l'insécurité alimentaire. C'est pourquoi, le Sénégal en a fait un défi, en l'inscrivant dans la stratégie nationale de développement économique et social (SNDES)'', a dit M. Diatta qui présidait l'ouverture d'une réunion d'experts sur la mise en œuvre au plan national du droit à l'alimentation en Afrique de l'Ouest.
Selon Faustin Diatta, le Sénégal a manifesté sa volonté en matière de droit à l'alimentation en concevant une vision à long terme sur ce domaine. ‘'Les pays, a-t-il dit, doivent élaborer des stratégies nationales de mise en œuvre de ce droit qui est humain''.
‘'Ceci, a estimé Lamourdia Thiombiano, représentant régional adjoint de la FAO pour l'Afrique, est d'autant plus important que 870 millions de personnes dans le monde et 18 millions de personnes dans le Sahel sont touchées par la faim à cause de 27% de la baisse de la production céréalière en 2012 par rapport à l'année écoulée''.
La consultation convoquée par le Rapporteur spécial des Nations Unies pour le droit à l'alimentation, Olivier De Schutter, et organisée conjointement par le HCDH et l'Organisation des Nations Unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO), réunit des représentants du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d'Ivoire, du Ghana, du Mali, du Niger, du Sénégal et du Togo.
‘'Les pays de l'Afrique de l'Ouest font face aux crises alimentaires récurrentes et se trouvent en première ligne des changements climatiques, ce qui peut déboucher sur l'instabilité politique. Cette instabilité fait obstacle à des actions de la part des gouvernements visant à protéger les populations des conséquences de ces chocs. Il faut briser ce cercle vicieux'', a noté le Rapporteur spécial.
‘'Face à ces défis, il est essentiel de créer des cadres législatifs basés sur le droit à l'alimentation, reconnu en droit international, pour que les intérêts des plus pauvres, souvent des petits paysans, pêcheurs et éleveurs, soient au cœur des stratégies nationales de sécurité alimentaire'', a-t-il ajouté.
D'une durée de deux jours, la réunion de Dakar permettra d'identifier les meilleures pratiques régionales et les mesures à prendre pour accélérer les efforts pour éradiquer la faim.
Elle s'inscrit dans un processus de consultations régionales entamé en 2011 à Bogota en Colombie, pour évaluer les progrès de la mise en œuvre du droit à l'alimentation en Amérique latine et dans les Caraïbes, et poursuivi en 2012 à Nairobi pour évaluer la situation dans les pays d'Afrique de l'Est et australe.
2 Commentaires
Faro ImpÔt Du Riz
En Juin, 2013 (18:28 PM)Modou Italie
En Juin, 2013 (19:36 PM)Participer à la Discussion